Manque de rythme? Je regrette d'avoir lu les commentaires et les notes avant de voir le film, sinon je l'aurais vu la semaine dernière avec mon frère et il aurait vu un excellent film...
Je n'ai entendu parler de Lee Chang-Dong que récemment, en trainant sur CL et Jv.com. En effet, le film Burning (dont je n'avais jamais entendu parler) n’arrêtait pas de revenir dans les top 10 personnels de la décennie. Suite à ça, je regarde le top 50 Coréen et constate qu'un certain Oasis est en 3ème place... C'est quoi ça Lee Chang-Dong?
Je n'ai toujours pas vu ces deux films-là mais j'ai quand même emprunté ce fameux Poetry à la médiathèque histoire de me faire une idée du cinéaste.
Et bien en tout cas, si les deux films cités au-dessus sont meilleurs que celui-là, sa filmographie entière pue le chef-d'oeuvre (même si j'ai cru comprendre que pour Burning, tout est basé sur un twist ending, ce genre de procédé m'agace un peu...) !
Concernant Poetry, en effet, je ne m'attendais pas à quelque chose d'aussi noir. En effet, le film parle de situations financières précaires, d'abus sexuels, mais malgré tout le personnage principal est tellement lumineux (et peut-être dans le dénie) qu'on en vient nous aussi à mettre de coté les problèmes et à tenter de capturer la beauté du monde.
De plus, dans le déroulement de son scénario et dans son montage, le film ne laisse pas de place à l'ennui. Tout en étant visuellement très réussi et en prenant son temps, le film sait couper les scènes et les plans au bon moment, avant que la lassitude arrive. (J'ai récemment vu Tai Pei story de Edward Yang et j'ai eu la sensation inverse, que les plans durait une éternité pour rien, car il n'y avait rien à dire.)
Scénaristiquement, le film ne cesse de surprendre car il ne va pas toujours là où on pense qu'il serait allé (par ex, la grand-mère éteint l'ordi mais ne se fait pas engueuler) et laisse des zones de flou: on ne sait pas vraiment à quel point la grand-mère est perturbé par ce qu'a fait son petit fils.
On est donc sur un excellent "film du millieu" comme disait Pascale Ferran, un "film d'auteur", mais qui coute relativement cher et qui en plus est tout à fait visionnable par le commun des mortels, car non-chiant mais intelligent.
