A-Syagrius Désolé.
Non mais je crois que les films de propagande soviétiques ne sont pas faits pour moi. Cinématographiquement rien à dire notamment pour le Cuirassé Potemkine mais pour ce qui est de son objectif principal à savoir la propagande je le trouve vraiment peu subtil, téléphoné et puis le message de fond ne me convient pas de toute façon.
Cependant j'ai bien aimé ses biopics (surtout la première partie de Ivan) mais même ces films ne suffisent pas. Au fond ses films ne puisent leur force que dans l'esthétique.
"Au fond ses films ne puisent leur force que dans l'esthétique."
Ca manque de sens, il faudrait que tu développes un peu. Parce que l'esthétique, c'est l'image et le son, et sans image et son, y a rien.
Tu trouve que "l'esthétique" de ses films, ça donne un résultat qui n'est simplement que joli ou simplement qu'innovant, et que ça n'amène rien de plus que du superficiel ?Message édité
Ineusleau a écrit :Tu trouve que "l'esthétique" de ses films, ça donne un résultat qui n'est simplement que joli ou simplement qu'innovant, et que ça n'amène rien de plus que du superficiel ?
En soi oui, mais après tout c'est le but d'une propagande j'en conviens. Seulement je trouve cela assez mal amené car c'est juste un défilé de belles images (et encore ça peut sembler subjectif) et qu'il ne remplit pas tellement ses objectifs, dans le fond il dégoûte plus qu'il encourage et dans la Ligne générale c'est juste du misérabilisme. Un film comme le Triomphe de la Volonté y arrive déjà plus. Globalement les films de Eisenstein je les trouves bien trop lourd, peu appréciables sur le fond et parfois sur la forme, ils laissent un goût assez amer après visionnage. Il y a des films muets formidables qui impliquent réellement le spectateur, et les films muets de Eisenstein n'en font pas parti selon moi. Et puis bon, c'est un sentiment personnel mais le message que veux faire porter Eisenstein dans ses films me gêne réellement mais ça c'est un aspect secondaire de ma critique car c'est bête de juger un film que sur ça.
Enfin je parle surtout des films de propagande que j'ai vu (Octobre, La Ligne générale, La Grève et le Cuirassé), je trouve les films Alexandre Nevski et Ivan le Terrible tout à fait correct mais peu suffisant pour me faire apprécier Eisenstein.Message édité
Je ne saurais pas juger ses films de propagandes en tant que tel, vu que je n'en ai pas vu d'autres que chez lui, mais les images d'Eisenstein m'ont l'air pourtant d'être plus qu'un simple défilé destinés à faire prendre la sauce ou pas. Je me suis jamais réellement beaucoup interrogé dessus, mais quand je vois ses plans de parapluie, je trouve ça irrésistible. Comment un symbole aussi bourrin peut évoquer la paix, une utilisation aussi sèche du blanc suffit pour créer un sentiment de tranquillité (sur la femme au parapluie sur l'escalier d'Odessa, ou sur le jeune blond qui coupe le blé à la faucille dans La ligne Générale)
Du coup, à moins de rentrer dans le concret, ça va être difficile de discuter là-dessus.
Après, je ne trouve pas tellement misérabiliste La ligne générale, je trouve pas qu'Eisenstein met en scène d'un oeil hautain cette paysannerie. Dans la scène de la machine à lait par exemple, je vois de l'humain, je vois des gens concerné par le fonctionnement de cette machine, je ne vois pas un "ah ah ah, ces pauvres gens sont tellement concernés par une pauvre machine". Plus généralement, je n'ai pas senti non plus Eisenstein se dire "ah ah ah, cette pauvre femme est si obsédée par une vache".
J'exagère, mais je comprends "misérabilisme" comme ça.
> Du coup, à moins de rentrer dans le concret, ça va être difficile de discuter là-dessus.
Aucun soucis mais il faudrait que je les revois dans ce cas, puisqu'en ce moment je note les films que j'ai vu il y a longtemps sous réserve de revisionnage, ce qui peut expliquer peut-être pourquoi j'ai un peu de mal à placer des mots sur ce que je ressens devant le cinéma de Eisenstein, que cela semble un peu confus.
Quand je parlais de misérabilisme je voulais dire que le film insistait sur les aspects misérables de la vie paysanne, non pas pour la montrer de manière hautaine et méprisante mais bien pour en quelque sorte nous "tirer les larmes". Les gros plans sur les visages de paysans, la misère, la souffrance. On dirait une longue plainte, ça n'a rien de tranquille selon moi et c'est même assez peu agréable à regarder parfois. Comme je l'ai dit ça nous dégoûte plus que ça nous enthousiasme pour la Révolution prolétarienne.
Arf, je ne trouve pas ça vraiment tire-larme, par exemple ce début du film. Après, je sais que c'est pas agréable en premier lieu, j'avais déjà abandonné une première fois le visionnage du film à ce moment-là, ça paraissait barbant. Mais sur l'ensemble, il y a un équilibre, pour ma part j'avais perdu cette impression de "pompeux" que j'avais en voyant les premières minutes.