New York, 2 heures du matin

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Commentaires
MacGuffin 27/08/2012 17:10:21
Dans la même lignée que le chef d'oeuvre King of New-York. Un polar urbain marqué par la même vision nocturne d'un New-York violent et ultra-glauque (le film se situe dans le monde des bars à Strip-Tease), mêmes fulgurances graphiques (scènes de meurtres digne d'un giallo, perpétrées par un tueur en série spécialiste en arts martiaux, oui oui), même personnages bad-ass rongés par leurs passés et en quête de rédemption.

Du grand Ferrara.
Siry 27/08/2012 17:39:57
"Un polar urbain marqué par la même vision nocturne d'un New-York violent et ultra-glauque (le film se situe dans le monde des bars à Strip-Tease), mêmes fulgurances graphiques (scènes de meurtres digne d'un giallo, perpétrées par un tueur en série spécialiste en arts martiaux, oui oui), même personnages bad-ass rongés par leurs passés et en quête de rédemption."

Mon Dieu cet enchaînement d'arguments!
blazcowicz 27/08/2012 17:42:28
J'avoue avoir pensé à toi direct :rire:
Dirty_Flichty 11/05/2019 00:52:18
Alors qu'en fait c'est le Ferrara des débuts en mode full exploitation avec scènes de club putassières, gros plans sur des culs et meurtres ringardos avec mullet et bandana tout droit sortis d'une prod Glickenhaus.

"(scènes de meurtres digne d'un giallo"
Vous avez fumé les mecs. :hap:
Crutch 21/06/2019 02:48:16
Zering tu me fais plaisir ! Je met toujours en avant ce film quand je discute de Ferrara: malgré les tristes sires comme Dirty_Flichty, il combine à la fois le charme de l'exploitation (oui c'est putassier, mais c’était les 80's! Et Melanie Griffith bon sang de bonsoir!) et les thématiques de Ferrara (la violence, la conscience torturée, la quête pour la rédemption).
La fin, outre un duel boxe/karaté d'anthologie, me semble particulièrement intéressante parce que si on y regarde bien, c'est un faux happy end: le héros tabasse à mort le tueur, mais ce faisant reconduit le péché originel (et pour Ferrara cette notion veut dire beaucoup) du meurtre sur le ring. Y a quasiment aucune scène d'action qui m'a fait autant changer de point de vue pendant son déroulement: au départ, tu veux que le héros défonce le méchant, mais alors qu'il lui en met plein la gueule, l'enjeu se transforme en "est ce qu'il arrivera à ne PAS le tuer?" et tu finit par te sentir vraiment mal. Y a une tension totalement tragique entre la victoire extérieure (le mal qui planait sur la vile est détruit) et la défaite intérieure (le héros, hanté par la violence, ne réussit qu'a la reproduire). Ça anticipe complétement les grands portraits d'inversion morale des Ferrara des années 90.
Zering 21/06/2019 20:33:32
Crutch C'est marrant, j'en tire l’interprétation inverse.

C'est l'histoire d'un mec troublé par son passé, par une violence qu'il a commise. Mais il ne reconduit pas le péché, au contraire, il accepte et prend responsabilité pour ses actions (toute la scène ou le boss de la mafia lui explique qu'il faut qu'il agisse est la pour ça), il accepte sa violence et il devient un héros social en terrassant complètement l'homme qui menace ses danseuses. Il devient enfin le berger qui guide et défend le troupeau. Meme le flic lui dit a la fin, qu'au final il est peut-être bien un héros. Il transforme sa violence, il en fait un service social, et ainsi il trouve la rédemption.Message édité
Crutch 22/06/2019 02:02:05
C'est peut être a cause des autres film de Ferrara, mais je trouve ça contradictoire avec son cinéma . Chez Ferrara (et Nicholas St-John) c'est du catholicisme hardcore, l'absolution ne se fait pas dans l'acceptation de la violence mais dans l'autodestruction (cf Bad Lieutenant, Nos Funérailles, The Addiction). Le coup du berger qui défend le troupeau, c'est pas possible, seul Jésus est le berger, et à contrario les personnages ferrariens sont plongés dans des milieux ou il y a une absence complète de transcendance, ce qui ne rend que plus violente leur culpabilité intérieure. Pendant la baston finale, on voit bien que sur la fin, le méchant est déjà neutralisé avant qu'il ne l’achève en montage parallèle avec les mêmes gestes sur le ring. La réplique du flic a surtout valeur de constat, comme je disais, certes il a vaincu la menace, dans un action que le flic peut considérer comme héroïque (et on note que "Maybe you are" c'est pas ultra triomphaliste), et qui effectivement est juste, mais la violence aveugle, instinctive qui l'avait hanté pendant tout le film a resurgi, et dans une perspective chrétienne, c'est une défaite. Et avoir une action avec une valeur hautement contradictoire moralement, ça c'est très ferrarien (King of New York où le mafieux violent veut construire un hôpital pour enfants avec l'argent de la drogue, le dilemme central de Bad Lieutenant, la fin de Nos Funérailles) En y repensant, même sans la dimension chrétienne, mais juste sur la notion de culpabilité, j'y vois un parallèle possible avec la fin de Full Alert, où Lau Ching Wan est complétement détruit moralement pour être allé trop loin dans sa poursuite de Francis Ng (avec la scène où il le tabasse ultra violemment qui là aussi fait changer la perspective qu'on a sur ses actions), ce qui le conduit à tuer une deuxième fois