Notes
Quand passent les cigognes
Mikhail Kalatozov - 1957
Je suis globalement d'accord avec vous, sauf sur la torture auditive.
Pourtant je chipote grave à ce niveau-là, je suis musicien (les musiciens sont très chiants avec leurs oreilles..).
La scène tiré de l'image 5 où elle explique son histoire érotique un peu chelou, j'ai trouvé ça génial l'idée de la musique dramatique qui prend le dessus au point qu'on entende que des bribes de phrases par-ce par-là. C'est à la fois insupportable et en même temps complètement neuf comme concept!
Sinon la mise en scène est quand même démente dans ce film. Je pense évidemment à ce plan séquence d'embouteillage qui n'est pas sans rappeler Jacques Tati, par sa démesure et par la dimension critique envers notre société consumériste, même si le plan finit sur un élément trop tragique pour se retrouver chez Tati.
Je l'ai trouvé dans l'ensemble plutot facilement à visionner. Certaines scènes cassent un peu le rythme (la scène avec le noir et l'arabe qui racontent un monologue en voix off... mouais...) mais elles sont vite rattraper par le génie d'autres scènes.
La scène avec Juliet Berto est ouf. "Il avait la priorité! Il était jeune, il était blanc, il était riche!"
Le nombre de jeux de mots est faramineux ("Faux tographie"). J'adore les jeux de mots de Godard, à la fois drôle et jubilatoire...
En fait, je crois que j'ai beaucoup aimé, ça faisait longtemps qu'un film de JLG ne m'avait pas plu à ce point!
Longtemps que je voulais le voir, mais je sais pas pourquoi je m'attendais à un film à la Z de Costa-Gavras alors que c'est juste dans la même lignée que Pierrot le fou, avec les délires politiques.
J'ai beaucoup aimé cette France bourrée d'emmerdeuse, mais j'ai rarement autant gêné de voir des belles gueules jouer des personnages ordinaires, surtout que chez les femmes, il n'y a que des têtes de mannequins. C'est une rupture peut-être voulue, mais bon.
La fin est quand même un trop plein contre-productif où je ne finissais même plus par écouter leur baragouinage et il n'y a plus aucune place pour le choc. Le couple s'éparpille on ne sait plus trop comment, il y a un échange d'otage vers la fin, le film a l'air de se finir de façon encore plus improvisée que d'habitude.
Maintenant, je vais enfin pouvoir mater du post 68 chez lui..