bon bah maintenant j'ai envie d'aller à Hong Kong pour m'acheter des lunettes
Sort en blu-ray le 27 janvier 2021 chez Carlotta
Enfin vu. Formellement c'est du très lourd, la caméra est toujours bien placée et parfois dans des angles assez wtf qui donnent un rendu original. Le découpage est superbe aussi, Fruit Chan fait preuve d'une maîtrise assez dingue de ce côté là.
Le problème qui fait que je n'ai pas du tout aimé ce film ( ) c'est encore une fois le récit, le propos... c'est effarant de stupidité, d'immaturité, il y'a un mot qui résume bien ce que j'ai ressenti pendant 1h50 : la vacuité. Il n'y a pas une seule minute ou j'ai cru à cette histoire. J'ai l'impression que le cinema HK (en tout cas de ce que j'en ai vu pour le moment) a ce côté ultra poseur .. on aime faire de belles images mais quand il s'agit de dire quelque chose, de mettre à l'épreuve une forme "politique" si je peux dire, ça ne va nulle part. Au bout de 15 minutes max j'ai bien compris que rien n'allait bouger.
Enfaite "le prétexte" de l'enclave Hongkongaise isolée, de la jeunesse déboussolée, de ces années 90 tumultueuses qui pousse les cinéastes HK à tourner en rond dans leur bocal, me saoule complètement. J'en ai strictement rien à faire de regarder une situation bouchée pendant 2h... On me dira "oui mais c'est la réalité de l'époque" sauf que rien n'empêche de raconter quelque chose, d'élever l'esprit vers un ailleurs.. la on est (hormis 1 ou 2 séquences comme la balade dans le cimetière) toujours dans la même semoule. WKW est exactement dans le même style dans un Chunking Express, mais le film avait quelques espaces de respirations qui me l'ont rendu moins fatiguant que ce Made in Hong-Kong.
J'ai pas réussi à m'investir une seule seconde dans l'histoire de ce film, les personnages sont insupportables, les dialogues sont insupportables, les espèces de trucs potaches j'en parle même pas; sperme, bite, saignement de nez .. ok ? il faut rire ou éprouver de la sympathie pour le personnage à ce moment là ?
Le truc de la maladie de la fille arrive comme un cheveu sur la soupe, les scènes de bastonnades pas crédibles enfin bref je me répète mais il n'y a absolument aucune ampleur dans tout ça pour moi. On dirait une embrouille de cour de récré géante et complètement puérile.
Il ne m'est resté que la maîtrise formelle de Fruit Chan pour combler le vide .. notamment je pense à une séquence absolument superbe qui est sans doute la meilleure du film et qui me restera très longtemps en mémoire (🔴SPOIL🔴) : Le personnage principal est dans une sorte de transe; il danse sur son lit avec son pistolet et un casque sur les oreilles et on a des plans assez fous sur le pistolet que le gars fait tourner dans ses mains comme un cowboy, devant un écran de TV qui grésille (symbolique superbe) et plus tard on le voit en train de préparer un double assassinat avec un espèce de montage complètement hypnotique. La j'étais sur le cul, on aurait dit du Tsui Hark (je pense à Time and Tide) en mode encore plus radical.. le problème c'est qu'au delà de toute cette maîtrise, j'en avait vraiment rien à faire du pourquoi et du comment.
PS: l'interview de Fruit Chan (45 minutes) dans les bonus du BR de Carlotta est très intéressante pour savoir comment le film est né, quelle est sa genèse mais ça ne ne change rien à mon constat sur celui ci. C'est une très grosse déception, je le reverrais peut-être un jour néanmoins.
Message édité*vérifie la note de Dirty sur ce film*
*est déçu*
*vérifie la note de Ein*
*prépare le pop-corn*
Plus sérieusement, tu brasses dans tellement de direction que j'ai pas le courage d'aborder un point, d'autant plus que c'est typique le genre de film que j'ai besoin de revoir pour en discuter proprement.
Message éditéOui j'ai bien conscience que mon message est très sec et peut-être bordélique mais c'est à la hauteur de ma déception. Il me semble que Ein a le BR, peut-être qu'il en parlera quand il l'aura revu .
C'est le genre de film que tu aimes ou que tu détestes de toute façon j'ai l'impression
Une expérience-limite du cinéma, même d'un cinéma, le cinéma hongkongais, ce qui rend l'expérience d'autant plus "tranchante" d'un côté ou de l'autre. J'avoue que certains passages/thèmes (saignement de nez) sont assez bizarres mais bon ça fait partie du truc de passer outre (comme Tsui Hark en fait).
Pareil pour le scénario, même si tu es un peu dur quand même, cette lettre de suicide qui va devenir le moteur de toute l'intrigue, avec la surenchère lyrique et baroque typique de HK c'est pas mal trouvé.
Etonnant que tu n'aies pas été emporté par le rythme par contre, c'est la plus grande force du film je trouve (bien plus dynamique que l'anesthésiant Chungking Express en comparaison).