Intéressantes critiques de Astyanax et de Lt-Schaffer , qui défendent impeccablement le film.
Que dire ? C'est tout bonnement incroyable d'avoir pu réaliser un film pareil en 1926 : prodromes du cinéma XP, invention du triple écran, multiplication faramineuse des valeurs de plans, gestion de la foule et de l'action admirables. En un mot comme en 1000 le Napoléon vu par Abel Gance est un chef d'oeuvre absolu, passionnant également dans sa genèse et le résultat alternatif qu'il aurait pu produire en cas d'achèvement...
C'est d'ailleurs un peu le seul ( et gros ) problème de l'Oeuvre : on en sort historiquement frustré, car elle ne se concentre que sur la première Ascension de Bonaparte ; rien sur Waterloo, Trafalgar ou même le sacre de 1802... L'acte I du film est pour ma part mon préféré, de la bataille de boules de neige jusqu'à la fuite héroïque du futur empereur mettant littéralement les voiles ; j'aime moins la partie avec Joséphine ( même si la mise en scène intimiste de l'acte en question est encore une fois remarquable ) et j'ai eu un énorme problème avec les 20 dernières minutes, trop pompeuses pour moi car redondantes.
Sinon il y a - pour une majeure partie du film - une sensation de bigger than life salutaire qui transforme ce qui n'aurait pu être qu'un simple biopic illustratif en une incroyable hagiographie. Un 7.5 très très sévère donc, mais fidèle à mon ressenti !Message édité
Abel Gance forge avec une créativité cinématographique débordante la légende cinématographique de l'Empereur. Un film dont on ne peut que regretter qu'il soit le premier d'une octalogie inachevée.
Difficile de ne pas se dire qu’on est face à un monument. Un projet complètement démesuré, tellement qu’il restera inachevé puisque ce film dont la dernière version en date fait tout de même 5h30 n’est qu’une première partie sur 6 prévues. C’est donc forcément l'aspect le plus frustrant de ce mastodonte : on n’a que le début de l’histoire et on ne voit pas forcément tous les moments les plus emblématiques de la vie de l’empereur.
Mais bon ce qu’on a est déjà massif. Une fresque épique en bonne et due forme, remplie de moments de bravoure. Parce que si l’approche est assez classique d’un point de vue narratif, Gance est un vrai expérimentateur de l’image et sort des trucs que je ne pensais pas forcément possibles en 1927, notamment de la caméra portée qui apporte une bonne dose de viscéralité aux scènes de bataille. Le film est rempli de séquences assez incroyables : la marseillaise, la poursuite de Napoléon à travers la Corse, le montage alterné entre la tempête et la terreur, les fantômes… Je ne peux bien évidemment passer sous silence la bataille de Toulon, représentation à la fois spectaculaire et assez secouante d’un conflit armé, dont le côté meurtrier est accentué par ce filtre rouge, quel moment de cinéma… Et bien entendu tout ce final en triple écran où Abel nous fait du scope avant l’heure pépère, quelle démesure.
Pour moi, le côté hagiographique marche assez bien puisque comme souligné plus haut par Schaffer, on est presque davantage face à un récit mythologique et donc quand Gance souligne toute la majesté de son personnage principal à coup de plans ultra iconisants et de surimpressions à gogo, ça crée quelque chose de vraiment enivrant. Après on devine qu’il y avait des pistes pour un peu nuancer le personnage (notamment via son rapport à Joséphine, même si c’est effectivement la partie un peu faible du film) mais tout cela restera bien entendu inachevé.
Que dire ? C'est tout bonnement incroyable d'avoir pu réaliser un film pareil en 1926 : prodromes du cinéma XP, invention du triple écran, multiplication faramineuse des valeurs de plans, gestion de la foule et de l'action admirables. En un mot comme en 1000 le Napoléon vu par Abel Gance est un chef d'oeuvre absolu, passionnant également dans sa genèse et le résultat alternatif qu'il aurait pu produire en cas d'achèvement...
C'est d'ailleurs un peu le seul ( et gros ) problème de l'Oeuvre : on en sort historiquement frustré, car elle ne se concentre que sur la première Ascension de Bonaparte ; rien sur Waterloo, Trafalgar ou même le sacre de 1802... L'acte I du film est pour ma part mon préféré, de la bataille de boules de neige jusqu'à la fuite héroïque du futur empereur mettant littéralement les voiles ; j'aime moins la partie avec Joséphine ( même si la mise en scène intimiste de l'acte en question est encore une fois remarquable ) et j'ai eu un énorme problème avec les 20 dernières minutes, trop pompeuses pour moi car redondantes.
Sinon il y a - pour une majeure partie du film - une sensation de bigger than life salutaire qui transforme ce qui n'aurait pu être qu'un simple biopic illustratif en une incroyable hagiographie. Un 7.5 très très sévère donc, mais fidèle à mon ressenti !Message édité