Mektoub My Love : Canto Uno

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Commentaires
06/08/2018 10:27:34
Je le ferai. Là, ce sera L'Ami de mon amie.
Edit: my mistake, je croyais qu'un Rohmer portait ce titre. J'irai voir le Brac, je pense.Message édité
06/08/2018 10:39:26
En effet, le jour où je conseillerai un Rohmer :hap: (ah si, son dernier !!)
06/08/2018 10:39:42
Le seul élément réellement rohmerien du film je crois que c'est le personnage de Charlotte en fin de compte, pour le reste Mektoub ne partage avec Rohmer que son sujet de film de vacances mais diffère du tout au tout.

D'ailleurs si on pourrait penser que le paysage contribue à rapprocher les deux films, il n'en est rien. On nous explique que cela se passe à Sète mais pour le coup l'usage du décor par Kechiche est anti-rohmerien au possible, c'est sur une plage complètement interchangeable que se situe le gros de l'action (et c'était déjà dans une cité pas du tout caractérisée que se situait l'Esquive).
06/08/2018 11:32:49
"Tu te concentres sur l'aspect porn que j'ai mentionné, mais j'ai clairement écrit que presque rien ne me plaisait dans ce film: je n'ai ressenti aucun "choc esthétique". Aucune idéologie là-dedans, je pense."

Je me concentre dessus parce que c'est clairement ce qui porte le plus à débat partout où le film a été vu, et accessoirement ce qui me semble le plus intéressant en matière de discussion par rapport au film. Qu'ensuite tu ne te retrouves pas dans le filmage et dans la langue de Kechiche c'est autre chose, et ça m'intéresse moins de pousser la conversation là-dessus.
06/08/2018 11:37:36
(Quant à savoir si la comparaison avec Vertigo est à côté de la plaque, je dois avouer humblement qu'avec le nombre de films que tu as vu tu as certainement plus de matière en tête pour effectuer tes comparaisons :o)) . Cependant je crois déceler un lien non pas dans une équivalence de la relation Scottie/Madeleine mais simplement dans la réflexion générale autour de l'image, et surtout dans l'autonomie des personnages féminins vis-à-vis du regard masculin)
06/08/2018 13:26:00
Tu ne me verras jamais utiliser un argument d'autorité: la taille ne fait rien à l'affaire.
Vertigo, qui est un de mes films préférés et que j'ai étudié avec des premières, se rapproche plus d'une histoire de fantôme (Novak est diaphane, cf la scène de l’hôtel et l'importance du vert); avec le Kechiche, on est dans la vitalité gouleyante, la rondeur de la chair à déguster, les prémices d'une exaltation dévorante.

C'est derrière moi tout ça: je me venge donc dans ma notation, c'est tout ce qu'il me reste.
10/08/2018 08:25:15
Habituellement plutôt insensible voire réfractaire au cinéma de Kechiche, j'ai été complètement débordé et enchanté par Mektoub, my Love.

C'est un film très simple, très beau, très pur et tellement juste. Il y a un moment où je me suis même demandé si les acteurs ne vivaient pas pour de vrai les situations et les sentiments du film tant tout paraît réel. J'ai vu passer dans les pages précédentes comme quoi les discussions manquaient de profondeur ou étaient banales, mais c'est justement ce qui fait, pour moi, la force du film. Car c'est vrai. Lorsque que l'on est tout jeune et qu'on revoit une amie d'enfance ou qu'on rencontre de nouvelles personnes sur la plage, on ne sait généralement pas quoi dire, alors on bégaye deux-trois banalités... Et l'essentiel passe par les regards.

C'est un film de vacances d'été. Le soleil irradie tellement littéralement la pellicule qu'on pourrait en attraper des couleurs. On vit en trois heures de film deux mois de vacances d'été insouciantes et épicuriennes. Ce film c'est juste du bonheur filmé. Ça ne m'aurait absolument pas dérangé qu'il dure encore plus longtemps, en tout cas. Les personnages y sont vraiment attachants et j'attends déjà avec hâte le deuxième chant.

Quant au débat sur les culs filmés... mon avis est que ces images ne sont rien de plus que l'illustration du désir. Désir masculin et hétérosexuel, certes. Mais comme dit Morchedaye : et alors ? À croire que le désir masculin et hétérosexuel est devenu de fait un problème dans notre société néo-féministe. D'autant plus que l'on comprend bien qu'Amin est l'alter-ego de Kechiche et que l'un comme l'autre sont dans la position de l'observateur, de celui qui regarde la vie et contemple ses beautés (parmi lesquelles les gros boulards, effectivement). En bref, je n'ai absolument pas été dérangé par ce point car il ne m'apparaît pas hors de propos. Et je trouve ça dommage qu'il cristallise à ce point les critiques ici et ailleurs alors que le film est doté de nombreuses autres qualités et qu'il est avant tout un plaisir simple (sans idéologie, ni morale).

Enfin, selon moi, évidemment.
10/08/2018 10:05:45
Je comprends tout à fait ce qui peut plaire dans cette immersion solaire.
En revanche, en ce qui me concerne, il ne s'agit absolument pas d'attaquer le "désir masculin et hétérosexuel". C'aurait été des fessiers de mecs, j'aurais certes apprécié davantage mais les données auraient été rigoureusement les mêmes.
Et ce qui m'a avant tout déçu, je le redis, ce n'est pas ça, mais, à mes yeux, l'absolue vacuité des dialogues et des situations.
10/08/2018 11:29:38
J'ai bien compris ton point de vue et je le respecte. Je tenais juste à y apporter le mien, contradictoire, car, comme je l'ai dit, je trouve dommage que ce soit surtout ça qui ressorte du film (ici comme ailleurs).

Quant à la vacuité, impossible de te contredire. Il est indéniable qu'il ne s'y passe et ne s'y dit pas grand chose de bien profond dans le film. Mais c'est ça les vacances ! (et son lot de plaisirs simples, de joie, d'insouciance, de rencontres, de frisson amoureux, de désir, de laisser-aller, etc.)
10/08/2018 11:56:29
J'aime la dialectique.
Le souci, c'est que les adultes sont aussi creux que les tourtereaux en herbe. Il n'y a aucun contrepoint, aucun approfondissement du contexte (le bar, la ferme, l'époque). A 20 ans, à 40 ou à 60, à part s'extasier très platement sur les atouts physiques des uns et des autres ou critiquer leurs mœurs, point de centre d'intérêt; à part bronzer et danser, point d'activité (là encore, l'art photographique est esquissé dans une seule scène, celui d'écrire est absent).
Et bien sûr, personne ne cause politique ou ne lit, comme dans toute bonne téléréalité.