Mektoub My Love : Canto Uno

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Commentaires
05/08/2018 23:44:15
Et Lepro a raison: la fille est forcément comestible et, même plus âgée, elle se doit de se trémousser sur scène et d'exciter son public.
05/08/2018 23:57:07
Je vois surtout des filles qui s'amusent dans le film, mais l'époque est plus à la morale qu'à la liberté des individus j'ai l'impression.
06/08/2018 01:43:07
Ce n'est pas une question de morale.
Elles s'amusent en étant une source de satisfaction visuelle pour mâles. Encore une fois, s'il y avait un minimum de diversité (physique et genrée), il n'y aurait rien à redire (si on passe outre la tonne de plans consacrés à cela); là, on est simplement dans la projection libidineuse de Kechiche (c'était déjà le cas dans Adèle). Il fait ce qu'il veut, mais il est compréhensible que ça se ramasse.
06/08/2018 01:48:33
Il faut que je m'arme de courage pour le regarder, voir qi c'est mieux qu'Adèle ou bien si j'arrête Kechiche tout de suite.
Sur le sujet du ramassage commercial, bon, sans l'argument des plans séquences lesbiens forts détaillés je vois mal comment on pouvait espérer faire des entrées avec un concept comme ça.
06/08/2018 02:16:05
Et le gars, tout à sa lucide ambition, avait prévu d'en réaliser au moins 4 ou 5, en suivant le héros sur 20 ans.Message édité
06/08/2018 03:03:04
Plus je repense à ce film et plus je me rends compte qu'il me laisse une marque... Le genre de film qui mûrit comme le bon vin dans mon esprit.

Oui le film est glouton, excessif, un brin complaisant certainement... Pour le caractère pornographique de la représentation des séquences concernées je trouve que ça se discute : si le film demeure proche du fantasme libidineux ( ce que je ne contredirai en aucune façon, il faut savoir rester de bonne foi ) il est suffisamment travaillé et pensé pour échapper à l'étiquette "film sans regard et uniquement voué au consumérisme sexuel". Il y a de la débauche c'est certain, mais le caractère naturaliste et le travail qui en découle me semblent totalement étranger à de la paresse artistique... En d'autres termes c'est trop immersif et vériste pour ne pas être péniblement mené au préalable. Le boulot qu'a mené Kechiche sur ce film me semble proprement titanesque, loin du simple constat "télé-réalité" que l'on pourrait contester la cruauté des rapports entre les personnages, la frime de certains, la condescendance des autres... Si les dialogues sont effectivement anti-méta ils sonnent parfaitement justes, terriblement empiriques, amer constat des amourettes déçues. Ce n'est que mon avis, mais j'y crois ferme.Message édité
06/08/2018 06:45:02
"Elles s'amusent en étant une source de satisfaction visuelle pour mâles."

Et alors ? Tu es dans la position du contradicteur que l'on avait opposé à Bégaudeau sur France Culture. Ce que tu fais pour moi c'est un jugement idéologique (et tu en as le droit) mais c'est stérile dans la mesure où tu ne peux jamais répondre à la question "et alors ? " qu'est-ce que ça fait si le film est comme tu le dis, est-ce que ces considérations amenuisent le choc esthétique, l'ambition ogresque du film ?

Je crois que j'aime énormément le film parce que par certains aspects c'est un remake de Vertigo puisque ça pose exactement les mêmes questions que le film d'Hitchcock sur le rapport à l'image. En plus je crois que l'on peut également calquer les mêmes questionnement quant à la démarche. Les femmes dans le Kechiche sont vampirisées par le regard masculin comme Madeleine chez Hitchcock, et pourtant ce sont elles le moteur de l'action et je crois que ni Madeleine ni les protagonistes féminines de Kechiche ne se laissent enfermer dans ce regard masculin, elles vivent en dedans mais aussi largement en dehors de celui-ci.

Ce sont des films qui laissent assez de marges interprétatives pour que chacun puisse tourner à sa sauce le propos du film finalement, c'est leur plus grande force mais peut-être leur plus grande faiblesse. En tout cas ça les rend singuliers.Message édité
06/08/2018 09:53:45
Stebbins, je comprends totalement ton point de vue, l'aspect immersif est très présent, c'est vrai. Mais cette immersion ne m'a séduit en rien, car je trouve dialogues et situations banals, sans aucune hauteur de vue (bon d'accord, c'est l'été). Ça ne m'intéresse tout simplement pas du tout, alors que je considère les comédiens assez bons dans l'ensemble. J'aurais par exemple vraiment aimé plus de scènes de ferme et de photographie.

Mordechaye, la question "Et alors?" est par excellence celle qui clôt le bec de l'interlocuteur et à laquelle on peut recourir pour tout type de sujet dans ce but.
Tu te concentres sur l'aspect porn que j'ai mentionné, mais j'ai clairement écrit que presque rien ne me plaisait dans ce film: je n'ai ressenti aucun "choc esthétique". Aucune idéologie là-dedans, je pense.
La comparaison avec Vertigo est pour moi totalement à côté de la plaque. Hitchcock filme la fascination et le désir de manière extrêmement différente, le rapport Novak/Stewart n'a pas d'équivalent dans le Kechiche. Cet aspect vampirique que tu évoques permet le rapprochement avec pléthore de films, de Hitchcock à Jess Franco (j'ai maté La Comtesse noire juste après).Message édité
06/08/2018 10:10:33
En fait, j'ai vraiment pensé au Conte d'été de Rohmer (la photo remplaçant la musique). Mais je l'ai trouvé tellement inférieur (on en revient toujours à l'importance du dialogue, je suis prof de français, c’est donc un aspect primordial pour moi dans ce type de film où l'intrigue est épurée, les joutes verbales conférant une épaisseur aux personnages et générant des pistes à explorer; me vient en tête la pièce On ne badine pas avec l'amour car étudiée cette année avec mes premières, mais je n'en demande pas tant).
Du coup, ça m'a donné envie d'un Rohmer là tout de suite sans attendre.
06/08/2018 10:13:23
Va voir Contes de juillet !!