Putain 12 ans de la vie d'un mec et il fallait se farcir un jeune blaireau comme il y en a des milliards d'autres.
Zéro attachement à personne pour moi, et la tranche de vie banale de cette famille américaine moyenne qui s'aime, qui chiale, qui crie, qui vit, qui mange et qui fait caca, j'ai eu l'impression de voir une méga pub pour une assurance vie. Et de ce qui est d'utiliser le concept de temps réel pour un récit aussi linéaire, j'ai cru voir un résumé de série tv.
L'absence d'empathie aidant, je n'ai pas trouvé le procédé efficace, les dizaines d'années d'Il était une fois en Amérique ou les 20 années de Suzanne m'ont beaucoup plus fait d'effet pour ne prendre qu'eux en exemples.
Le concept est excellent en plus, mais pour un sujet aussi commun, un documentaire m'aurait suffi. J'adorerais voir un film à l'esthétique et l'ambiance très poussées pour ce genre de film, genre un films d'aventures mystico-new age avec passages expérimentaux et utilisations d'ellipses violentes et flash-backs pour traiter du vieillissement. Mais c'est un tout autre projet bien sûr.
Et puis le film qui s'auto-commente, ça m'est vraiment insupportable. Tous les nombreux personnages faisant les yeux ronds en s'exclamant que le petit a grandi et tous les derniers dialogues très explicatifs, mon Dieu... Faire un film pour que les personnages disent textuellement le message que le réalisateur fait passer, je n'en peux plus.
La restriction américaine est quand même vachement sévère. Difficile de comprendre son Rated R. Il n'y pas grand chose dans le film qui le justifie. C'est un peu n'importe quoi. Il faudrait qu'ils arrêtent avec ce puritanisme permanent qui n'a pas beaucoup de sens franchement.
Ça fait longtemps qu'un film ne m'avait pas autant bouleversé...
Une des raisons est subjective, j'ai grandi à la même époque que Mason (je suis né en 93 et lui en 94), et ce film se pose tel un véritable mémoire de ma génération, fixant l'époque de mon enfance-adolescence, notamment en utilisant les différentes références technologiques, culturelles, artistiques. Ce film, je pourrais le revoir dans 10, 20, 30 ans en me disant : "voilà ce avec quoi j'ai grandi", même s'il est évident que la culture européenne reste différente de la culture américaine, les principales références sont similaires.
Si le film est si poignant c'est aussi justement car il se situe dans cette période de 6 à 18 ans, qui est chez un être celle où s'opère le plus de changements, qu'ils soient physiques ou moraux. C'est cette période qui détermine en partie notre avenir, il est donc particulièrement touchant de suivre de manière si chirurgicale l'évolution de Mason.
Ce qui est fort, c'est qu'on oublie assez rapidement la prouesse technique, pour être plongé au coeur du film de façon quasi documentaire, et ne s'intéresser qu'à la vie banale de cette famille. En effet, Linklater sait rester mesuré, par soucis de réalisme, pour ne pas tomber dans l'extravagance. Le récit n'a rien d'extraordinaire et c'est ce qui en dégage toute sa puissance, puisant sa force dans le quotidien des personnages. Linklater n'a pas spécialement cherché à nous montrer les étapes fondatrices, importantes, de cette famille, pour pouvoir se concentrer sur la somme de courts instants de vie : une partie de bowling, de jeux vidéo, un week end au camping, une soirée entre potes, un diner, un cours à l'école, un match de baseball...etc
Seul point d'ombre pour ma part, les deux dernières années s'étirent un peu en longueur par rapport au reste, ce qui n'était pas forcément nécessaire. Ainsi que certains dialogues sous forme de questionnement sur la vie, qui paraissent un peu trop écrit, contrastant avec la finesse d'écriture de l'ensemble.
Ça reste tout de même une oeuvre unique par son procédé si singulier, mais surtout car le film s'est montré adapté à son concept, et à la hauteur de son ambition.
"La restriction américaine est quand même vachement sévère. Difficile de comprendre son Rated R. Il n'y pas grand chose dans le film qui le justifie. C'est un peu n'importe quoi. Il faudrait qu'ils arrêtent avec ce puritanisme permanent qui n'a pas beaucoup de sens franchement."
C'est d'autant plus ridicule que le film est ultra-ultra-ultra édulcoré au niveau de la représentation du sexe pour un film qui se veut montrer la vie d'une famille sur 12 ans. Il n'y a pas une seule scène de sexe. Quant à la violence, il n'y en a quasiment pas non plus, mais de toute façon ce n'est vraiment pas ce qui préoccupe les américains en général.
Ça donne l'impression que Linklater est un cinéaste hyper provoquant alors qu'il n'y a rien du tout quoi...
Sinon, je voulais écrire une petite critique mais Clyde a parfaitement résumé ce que je pensais du film avec cette question des repères culturels ou des technologies qui ont autant nourris l'enfance de Mason que la mienne. C'est un beau témoignage sur la génération post 90' avec un regard qui reste malgré tout très américain, ce qui est normal.
Pareil pour les défauts, je trouve le film parfois un peu trop écrit (comme la trilogie Before) en s'attardant trop sur les dernières années de l'adolescence de Mason et en ne laissant pas assez de place à l'enfance ou à des moments de silence, où tout ce qui peut se jouer passe par l'image et la mise en scène et non par les dialogues.
Zéro attachement à personne pour moi, et la tranche de vie banale de cette famille américaine moyenne qui s'aime, qui chiale, qui crie, qui vit, qui mange et qui fait caca, j'ai eu l'impression de voir une méga pub pour une assurance vie. Et de ce qui est d'utiliser le concept de temps réel pour un récit aussi linéaire, j'ai cru voir un résumé de série tv.
L'absence d'empathie aidant, je n'ai pas trouvé le procédé efficace, les dizaines d'années d'Il était une fois en Amérique ou les 20 années de Suzanne m'ont beaucoup plus fait d'effet pour ne prendre qu'eux en exemples.
Le concept est excellent en plus, mais pour un sujet aussi commun, un documentaire m'aurait suffi. J'adorerais voir un film à l'esthétique et l'ambiance très poussées pour ce genre de film, genre un films d'aventures mystico-new age avec passages expérimentaux et utilisations d'ellipses violentes et flash-backs pour traiter du vieillissement. Mais c'est un tout autre projet bien sûr.
Et puis le film qui s'auto-commente, ça m'est vraiment insupportable. Tous les nombreux personnages faisant les yeux ronds en s'exclamant que le petit a grandi et tous les derniers dialogues très explicatifs, mon Dieu... Faire un film pour que les personnages disent textuellement le message que le réalisateur fait passer, je n'en peux plus.