Probablement. Pas sur de l'apprécier plus pour autant ceci dit.
En dehors de ce que j'ai toujours reproché au film, son idéologie me dérange un peu, mais bon on verra. Si j'arrive à trouver le Blu-Ray pas cher, je le reverrai sans aucun doute. En attendant, j'ai des Hou Hsiao Hsien à voir
Citons, entre autres, le passage de la Maison des morts avec la musique qui monte rapidement en crescendo (quelle horreur) et surtout, surtout, cet enchaînement de plans pour la scène finale avec ces choeurs incroyables derrière. Woaw, woaw.
Pour autant, il ne faut pas pour autant oublier l'ambiance qui découle des très belles scènes chinoises de ce film, celle du joueur de flûte me vient tout de suite en tête.
Grosse claque. Je ne connais pas bien Yimou du tout, je savais que sa filmo pré-Hero était très différente de ce dernier et en effet, on est dans un tout autre registre.
C’est un film qui réussit à créer énormément d’effet avec un cadre très minimaliste : un seul décor, filmé toujours de la même manière, qu’on ne quitte jamais de tout le film. On comprend très vite qu’on est dans un lieu mourant, vide et sans échappatoire possible. Le film arrive à être oppressant sans grands effets, simplement en jouant sur les couleurs grisâtres, les cadres vides et d’une grand précision, le rythme lent et l’ambiance sonore minimaliste. Énormément de choses passent par le simple jeu sur la couleur (Yimou me semble être un grand cinéaste de la couleur, c’est une constante dans les trois films que j’ai vus de lui), la couleur des décors bien entendu avec le rouge flamboyant des lanternes qui contraste avec la grisaille du palais, mais aussi les choix des costumes qui disent tous quelque chose des personnages. C’est vraiment follement maîtrisé niveau mise en scène en tout cas, que ça soit les cadres, les (rares) mouvements, le jeu sur les échelles de plan et les hors-champ, par exemple cette manière de ne jamais filmer le visage du Maître comme pour lui oter toute humanité.
Ça m’a un peu rappelé Kaguya pour ce climat oppressant, cette impression de voir quelque chose de beau et pur fâner peu à peu. Après le personnage de Gong Li - actrice que je ne connaissais que chez Mann je pense - est intéressant parce qu’il est plein de nuances, que le film arrive à rendre crédible ses imperfections, ce qui peut passer pour des caprices ou de la cruauté, tout en rendant son sort absolument déchirant. C’est l’archétype du film très calme, silencieux, avec des envolées émotionnelles absolument dingues, positives comme la scène de la flûte qui fait l’effet d’une respiration bienvenue, ou bien déchirantes (je pense que ceux qui ont vu le film savent de quelles scènes je parle).
Un gros choc donc, et je vais m’empresser de continuer le début de carrière de Yimou.