Un beau film
The Quiet Girl est un petit film irlandais entièrement axé sur la sensorialité. Pour une fois, le terme n'est pas galvaudé tant chaque son, chaque plan, chaque coupe de montage a pour visée de traduire une expérience subjective du monde. Incomprise et dédaignée par sa famille biologique, Càit est un être qui ne s'épanouit ni ne s'affirme par le verbe. Lors de son passage dans une famille d'accueil, c'est à une véritable redécouverte du réel selon sa perspective que la caméra de Colm Bairéad va nous convier. A l'aide d'une photographie en lumière naturelle enchanteresse et une amplification poétique des sons les plus ordinaires de la vie de campagne (brise, meuglements, eau ruisselante), il nous donne à appréhender de manière limpide et directe la sensibilité exacerbée de la jeune fille à son environnement. L'interprétation de tous les acteurs dans un registre retenu synthétise par ailleurs les qualités du film : pudeur, empathie, délicatesse et sérénité du regard font le prix de ce petit voyage intérieur, qui réenseigne par les outils du cinéma un art de vivre devenu fantasme chimérique.
Durendal a dit que ce film représentait tout ce qu'il détestait dans le Cinéma. Si ça c'est pas la preuve que c'est un excellent film à regarder !
Au début j'ai vraiment cru que j'allais me manger un récit preneur d'otage classique avec des plans fixes pour faire croire à du naturalisme.
Au final ça va c'est pas si didactique ou sur des rails que ça en a l'air et ça se regarde. En plus le caractère exotique du gaélique et de l’atmosphère rurale irlandaise est assez sympa.