Ma thèse sur le cinéma japonais "indépendant" des années 1960/70
23/10/2014 01:43:39
Chers Camarades Cinéloungiens,

Sur les conseils avisés de tadanobu , je me permets de créer un topic afin de se doter d'un espace d'échanges où je pourrais recueillir vos impressions autour des travaux de recherche que j'effectue en ce moment dans le cadre de ma thèse.

Plus précisément j'en suis maintenant à ma 2ème année de doctorat, à l'Université de Haute-Alsace sous la direction d'Olivier Thévenin, Professeur en Sciences de l'information et de la communication ; et suis en co-direction avec Benjamin Thomas, Maître de conférences en Études cinématographiques à l'Université de Strasbourg.

Pour résumer rapidement et savoir tout de suite de quoi il retourne, mon projet de thèse porte sur l'étude de la distribution, la visibilité, et la reconnaissance en France du cinéma japonais "indépendant" des années 1960/70.

Mes recherches s'inscrivent dans le prolongement de mon mémoire de Master en Études cinématographiques, consultable ici : « Kiju Yoshida, Itinéraire d?un cinéaste de l?anti-cinéma ».

Voilà pour les informations générales afin de pouvoir vous faire une première idée. Je développerai ensuite plus en détails sur mon mémoire, l'état actuel de mes recherches, et sur votre rôle dans tout ça...
23/10/2014 15:01:52
Bravo franchement, ton sujet a l'air très intéressant et à défaut de vraiment pouvoir t'aider je te souhaite bon courage. :ok:
23/10/2014 15:21:42
Oui, si tu veux, par exemple, des témoignages sur comment on a découvert les cinéastes concernés, comment on les visionne, l'impact qu'ont eu sur nous les divers sorties DVD/rétrospectives... compte sur moi :ok:
28/10/2014 17:27:54
Il a l'air très bien construit et intéressant ton mémoire; dès que j'en aurai l'occasion, je prendrai le temps de le lire.
19/11/2014 17:22:47
J'applaudis des deux mains.
Et ça m'amuse assez de voir que tu as fait ton mémoire sur Kiju Yoshida puisqu'un des stagiaires là où je bosse avait également fait le sien sur lui. Du coup quand j'ai cliqué sur le lien je m'attendais à voir son nom...
"le monde est petit"
19/11/2014 18:14:55
Je lirai avec plaisir ton mémoire, je l'ai survolé et il a l'air d'être bien construit. Et puis j'ai bien aimé ce passage "Une mention spéciale à ma conseillère d?orientation du lycée qui,lorsque je me suis retrouvé en échec scolaire en classe de 2nde, voulait m?envoyer en voie professionnelle.".
En tout cas, je sais pas si je pourrais t'aider mais tu as mon soutien.
Vu que tu habites l'Alsace, tu as peut-être l'occasion d'aller à la bibliothèque du cinéma Odyssée, il me semble qu'ils ont des archives.
19/11/2014 19:16:57
Dirty_Flitchy Coïncidence intéressante. Je questionne justement ce phénomène dans ma thèse, voir comment à la faveur de la rétrospective au Centre Pompidou et l'édition en DVD chez Carlotta en 2008, on a pu constater un regain de visibilité autour de Kiju Yoshida, au travers de phénomènes de viralité sur internet, mais aussi du fait de la multiplication d'articles dans des revues spécialisées, ou comme ici, de la prolifération de travaux universitaires sur ses films etc.
Tu sais de quoi traitait exactement son mémoire par hasard ? Ça m'intéresserais de le lire si jamais tu parvenais à te le procurer. Tu bosses où (si c'est pas indiscret) ?

Camille_Rhodes Oui, j'y ai déjà effectué des recherches (il y a notamment le numéro des Cahiers de 1972 où se trouve tout un dossier Kiju Yoshida) !
Mais sinon à la bibliothèque de l'Odyssée, j'y vais surtout pour ça !
20/11/2014 15:20:03
mos3n
Hélas, j'ai complètement perdu contact avec lui et je me souviens vraiment pas de l'orientation choisie. Sorry.
Je vois par contre qu'il fait des chroniques sur East Asia depuis peu.
Et un texte sur Yoshida qu'il a écrit pour Il était une fois le cinéma à l'occasion de la rétro à Pompidou justement.
(plombier zingueur chez Blaq Out, pour vous servir)
31/12/2014 10:06:42
tadanobu banana oldsoul belenos et les autres, afin de prolonger nos échanges autour de la supposée Nouvelle vague japonais dans la Shoutbox, voici deux, trois éléments de réflexion supplémentaires :

- le scan du texte de Nagisa Oshima "Protestation...", où il fustige le terme nuberu bagu (4 pages) ;
- un passage de mon mémoire où je développe le contexte d'émergence de l'étiquette nuberu bagu et ses limites (8 pages) ;
- et pour les plus téméraires, un extrait issus cette fois de la thèse de Mathieu Capel, où il aborde de manière plus détaillée, "La pertinence relative de la notion de mouvement appliquée à la nuberu bagu" (17 pages).

Bonne lecture.
31/12/2014 12:29:39
Et bien, c'était fort instructif. Merci d'avoir pris le temps de nous scanner ça.

C'est vrai que ça relativise tout de même la notion d'un mouvement de la Nouvelle Vague, bien plus hétérogène, disparate et solitaire que d'autres mouvements. Maintenant, je trouve Oshima un peu extrême dans ses propos. Evidemment, on ne peut que regretter que le terme qui soit resté ait été imposé par des studios qui avaient des objectifs différents des cinéastes. Mais je trouve qu'il y a tout de même plus de points communs entre toutes ces personnalités qu'il ne veut bien l'affirmer. Peut-être pas des points communs voulus, concertés, préparés. Mais c'est justement en cela qu'on peut les rassembler : alors même qu'ils ne se sont jamais concerté, on retrouve une essence commune à leurs films (qui va au-delà du simple "violence et sexe" que rapporte Oshima).

Trop hétérogène pour former un vrai mouvement, mais suffisamment semblable pour leur trouver des points communs. On conclut comment alors ? :hap:

"Cinéma japonais indépendant des années 1960/70"... ouais, c'est pas mal !
03/01/2015 13:33:27
Non, je suis loin de nier l'existence d'un renouveau du cinéma japonais à cette époque, au contraire, je le revendique ! Et effectivement, ce renouvellement est engagé par plusieurs cinéastes qui, même s'ils ne formaient pas à priori un mouvement conscient et homogène, ils avaient beaucoup de points communs dans leur manière de penser et faire du cinéma. Mathieu Capel parle à ce propos de "confluence" entre les cinéastes de cette époque, c'est-à-dire qu'à la fin des années 50, on arrive à une crise de l'image qui fait qu'une rupture apparait dans le cinéma mondial, et que partout de nouvelles formes de cinéma similaires émergent.
Pour revenir au Japon, peu importe finalement la terminologie retenue, je suis d'accord qu'il en faut toujours une afin de donner une visibilité aux films / cinéastes, c'est une manière de les mettre en valeur ! Mais alors, si c'est justement dans une perspective méliorative, il faut au moins faire l'effort de leur rendre justice, en ne pas reprenant pas l?appellation contre laquelle il se sont battus.
Après "Cinéma japonais indépendant des années 1960/70", c'est sûr que ce n'est pas très sexy, c'est plus descriptif, et puis surtout problématique car le sens du terme indépendant est fort différent de notre conception française, d'où les guillemets dans mon titre... dans ma thèse j'aspire donc à créer une terminologie du type "Nouveau cinéma japonais" ou "Jeune cinéma japonais", à l'instar du Nouveau cinéma allemand (Neuer Deutscher Film ou encore Junger Deutscher Film)...
14/08/2020 13:59:06

énorme


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