J'y suis allé avec ma copine qui n'est pas très cinéphile le temps d'un week-end donc ça restait léger. Quelque part j'ai l'impression de mieux savourer les films lorsque je me limite à une séance ciné.
Mais découverte sur grand écran de deux monuments (Rocco et ses frères et Un tramway nommé désire).
Et dimanche, on a terminé avec un film davantage méconnu pourtant avec la belle Hepburn, The Nun's Story.
Que des bons films !
Et toi ?
J'ai vu également "The Nun's Story" hier. C'est d'assez loin ce que j'ai préféré voir de Fred Zinnemann lors de sa rétrospective (voir ce que j'ai préféré tout court).
Cette année j'ai vu 16 films sur 4 jours. C'est clairement ma limite haute (j'avais déjà dit ça l'année dernière avec un jour et 3 films de moins ) et heureusement que j'avais prévu un dimanche plus soft pour finir. Je me suis un peu moins baladé aussi : 9 américains (dont 6 films de Fred Zinnemann), 1,5 allemand (Vampyr est une coprod apparemment), 1 hongrois, 1,5 français, 1 espagnol, 1 philippin et 1 italien ; mais globalement je n'ai pas vu un seul mauvais film de tout mon festival (à part... voir plus bas). Dans l'ensemble je suis assez satisfait. J'ai quand même quelques doutes sur "La Porte du Ciel" de De Sica dont la mièvrerie catho-baba du dernier tiers m'a laissé perplexe ou pour un film comme "Tasio" qui me semble intéressant mais où tout "coule" trop facilement pour moi.
Cette année j'ai consacré ma séance culte à Mulholland Drive que je n'avais pas revu depuis au moins 6 ans. J'ai vraiment redécouvert le film, son humour, et je suis retombé dans la toile de tous les signes que Lynch se plait à disposer dans son récit (du cinéma dans sa plus pure expression, qui me rappelle ce que Godard disait des motifs visuels chez Hitchcock).
Au chapitre des nouveautés, premier contact avec Zinnemann aussi, dont j'avais apparemment déjà vu "Acte de violence" (vraiment aucun souvenir). Cinéaste intéressant j'ai l'impression, au style assez passe-partout, et dont les personnages sont épris d'une certaine rectitude morale qui manque (parfois) à leur environnement. Je ne sais pas si ça fait vraiment système chez lui (il faudrait que j'en vois d'autres pour ça) puisque la formule est par exemple un peu différente dans "The Nun's Story", mais ça s'applique à beaucoup des films que j'ai vus lors de sa rétro, L'invitée à la Noce mis à part peut-être. Côté européen je retiendrais surtout "Herrenpartie" (1964) de Wolfgang Staudte, qui raconte l'histoire d'un groupe de touristes allemands en vacances en Yougoslavie (?). Alors qu'ils prennent une déviation en car, ils tombent en panne d'essence dans un village où il ne reste que des femmes, dont on apprend assez vite qu'elles sont des veuves de guerre dont les maris ont été assassinés par les nazis. Se déploie à partir de là un récit-dossier qui m'a fait un peu peur... sauf que le réal choisit un ton quelque part entre le drame et la comédie que je ne m'attendais pas à trouver là et qui adoucit ce que le film peut avoir de lourdeur. Je recommande le visionnage.
Enfin 2 grands moments : d'abord le ciné-concert du Vampyr de Dreyer pendant lequel j'ai trouvé le travail sur la sonorisation du film vraiment fantastique (avec notamment des bruitages dans la bande-son du film et des bruitages recrées en direct sur scène), plus que la mise en image elle-même qui m'a moins parlé qu'attendu. Ensuite et enfin, d'assez loin le pire film vu cette édition : Convoy, de Sam Peckinpah, brûlot comico-libertarien complètement abruti où Kris Kristofferson campe un routier "charismatique" qui, parce qu'il a tapé sur la gueule d'un shérif joué par un Ernest Borgnine au bord de l'apoplexie, se retrouve poursuivi par les flics alors qu'il fuit vers le Nouveau-Mexique avec ses collègues (bientôt rejoints par tous les routiers qu'ils croisent en chemin, au point de former le "Convoi" du titre). C'est pas très bien emballé du tout, c'est grossier, c'est beauf, ça pue la sueur à travers l'écran, et ça se pique même de développer un propos politique qu'on pourrait qualifier sans problème de populiste et trumpien (même si les intentions du film à cet égard ne m'ont pas paru très claires). Bref, de l'Amérique en barre.
La belle histoire du festival, c'est le récit par le directeur de la Cinémathèque de Budapest de la découverte du film muet "Le Revenant" de Alfréd Deésy, adapté de Gaston Leroux, réputé perdu (comme 90% de la production muette hongroise), retrouvé dans les fonds de la Cinémathèque Royale de Belgique, et restauré conjointement par les institutions belges, hongroises et françaises.
Vive l'Europe (et à l'année prochaine) !
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C'est la première année que le cinéma Opéra n'est pas dans les salles partenaires non ?
J'aimais bien cette salle pourrie et le propriétaire un peu acariâtre .
(La liste n'est pas encore complète, il manque les fiches des documentaires et d'une ou deux raretés)
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