Nomadland

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Commentaires
Waho 12/09/2020 22:09:10

Lion d'Or à Venise, critiques dithyrambiques... Ça a l'air d'être vraiment dans la continuation de ses films précédents donc on va se régaler je pense.

Alvy-Singer 12/09/2020 22:23:09

Ah ok c'est la nana qui a fait the rider (que j'ai pas vu mais qui est très bien paraît-il)! 


En tout cas, ça va être dur de succéder au joker! (no troll :hap: )

blazcowicz 14/09/2020 14:57:56

La bonne blague :hap: (le film a l'air génial ouais)

Yayap 23/04/2021 14:51:32
Avis

Je n’ai hélas pas vraiment été transporté par le film. D’après ce que j’ai compris, il y a un peu un travail documentaire derrière puisque la plupart des personnages secondaires sont dans leur propre rôle et racontent leur vraie vie. Mais du coup j’aurais préféré je crois un vrai docu sur ces nomades modernes et leur mode de vie plutôt que cette fiction timide qui passe par le perso de McDormand. Parce que j’ai vraiment trouvé le film trop lisse d’un point de vue dramaturgique. Ça manque de conflit, d’âpreté, d’une vraie évolution tangible pour la protagoniste. La question du deuil semble centrale et en même temps reste traitée de manière souterraine, on peut apprécier le fait que le film n’en fasse pas trois tonnes à surligner ce que doit traverser le perso mais du coup à la fin j’avais vraiment un sentiment de manque d’accomplissement.

Et d’un autre côté, tout est un peu trop écrit, trop balisé, pour que ce soit juste un film léger sur le quotidien de ces gens. Ç’aurait dû être un film de 3h avec de vraies longues scènes de vie et pas juste un montage qui esquisse le tout, entrecoupé de scènes pastiche de Malick à coup d’errance dans les bois.

Après le film a malgré tout une atmosphère que je trouve assez agréable et chaleureuse, ça tient notamment à ces décors splendides de l’ouest américains, assez bien capturés par la caméra de Zhao il faut bien l’avouer (la photo est très belle). McDormand est super, rien à dire.

Je peux comprendre qu’on soit touché, par le propos, par ces récits de vie, mais perso ça ne m’a jamais assez impliqué :-(
Mordechaye 08/06/2021 11:58:25

La critique des Cahiers est vraiment assassine pour le coup. Je suis curieux mais en même temps la B.A vend surtout une démo technique pour caméra numérique, c'est vrai que Malick n'est pas loin.

resolution 10/06/2021 22:12:48
Avis

Il y a de belles images, bien soignées, ça pourrait faire de belles cartes postales ? Mais après ?

Parce qu'en vrai voir un film sur des déclassés aux États-Unis, tentant de se persuader qu'ils ne sont pas des sans abris vivant dans une précarité immense, ça m'intéresse, mais ce qu'en fait Chloé Zhao ne me parle juste pas.
C'est un film gentil, lisse, où il ne se passe pas grand chose, où les conversations inconséquentes s'étalent sur quasiment deux heures. Je ne suis pas certain de comprendre le projet. Parce qu'en fait à la fin du film si j'ai appris des choses sur le passé du personnage de Frances McDormand, je ne sais rien d'elle, de quelle femme elle est, j'ai eu cette désagréable impression de voir un avatar totalement creux qui fait ce qu'on lui dit de faire : là tu es triste, là tu t'amuses... Mais que tout ça était désincarné...

Je ne suis pas du tout investi émotionnellement dans le film, aucune situation ne dure assez longtemps pour qu'on ressente quelque chose, pour que quelque chose se développe...
Elle rencontre des gens, on sent qu'ils passent du temps ensemble (Zhao abuse de l'ellipse on ne sait jamais réellement quand on est (ni où d'ailleurs), combien de temps se sont écoulés, il faut le deviner), mais le film semble se refuser d'explorer un peu ses personnages.

Je veux dire qu'on a une vieille dame qui veut lui donner des conseils : il te faut une roue de secours, il faut repeindre ton camion... et on sent bien que McDormand n'en veut pas, que ça la saoule, mais le film n'en fait rien, il ne va pas plus loin... Alors que c'est quelque chose de très vrai comme situation et d'universel d'avoir quelqu'un de plus âgé qui te dit comment tu devrais faire les choses quand bien même on n'en a juste pas envie et qu'on veut juste faire à notre façon.

C'est dommage... ça aurait donné de la consistance à ce monde, à ces personnages... En fait c'est comme si rien n'avait la moindre conséquence, jamais... peu importe qui elle rencontre, peu importe ce qu'elle fait, ce qu'elle dit, le film montre toujours et encore la même chose : des couchers de soleil... parfois on a une petite mélodie mélancolique qui vient accompagner le tout...

Mais clairement il n'y a rien de nouveau qui nous est offert là. J'ai déjà vu ça, je connais tout ça... on se tape quand même pas mal de lieux communs, de banalités... le personnage qui est au bord de la mer et qui est tout content en écartant les bras... mais pitié, faut arrêter de faire ça, c'est plus possible (ou alors faut le faire autrement).

Bref ce film me semble être un beau projet, mais qui tourne en rond, qui n'arrive pas à exploiter ses personnages, ses situations et surtout qui n'ose pas contrarier, troubler, c'est juste plat. J'ai vu ce film, je l'aurai oublié demain... Je ne dirais cependant que c'est mauvais, c'est juste que ça n'a aucun intérêt... C'est un film sage et poli, je suis sûr qu'il tient la porte et qu'il dit bonjour... par contre éveiller une émotion chez le spectateur, c'est une autre paire de manche...

Parce qu'en fait le pire c'est que le film n'ose rien critiquer... La fille travaille chez Amazon pour la période de Noël et elle est toute contente, à aucun moment le film ne fait sentir une lassitude face à ce travail non qualifié totalement rébarbatif... jamais il ne montre les conditions de travail, non on a McDormand qui est tout sourire et qui salue tout le monde. Et je ne parle pas de montrer Amazon en monstre, mais juste de s'intéresser à ce que c'est que de travailler pour Amazon et de ne pas faire comme si c'était le paradis sur terre...

C'est là le plus gros échec, en refusant de parler du travail, il échoue à être un film social qui dirait quelque chose sur son époque...

Mais il reste les zolis cartes postales...
Mordechaye 14/06/2021 16:31:46

J'ai eu le sentiment tout du long que Wiseman en aurait fait un super doc de 4h. Comme si le canevas fictionnel plaqué sur le documentaire (la plupart - si ce n'est tous - les personnages secondaires jouent leur propre rôle) était de trop. En ce sens je rejoins un peu la critique des Cahiers qui pointe une certaine forme d’obscénité à mettre sur un pied d'égalité l'expérience de McDormand et celle des autres déclassés qu'on voit dans le film.

Ce qu'il me reste, finalement, ce sont les images des paysages américains. Une carte postale.

Serviam 21/07/2021 01:33:25

Enfin vu. Ca fait plaisir de retrouver une salle de cinéma même si la chaleur fait que c'était un sauna (pas de clim). Les futures séances -quand il fera moins chaud- seront sûrement plus agréables. 


Concrètement, Nomadland est une "jolie" conclusion à la trilogie de Zaho sur "les déclassés" de l'Amérique moderne; mais c'est aussi le plus faible de ses trois films. 


Avant d'écrire je viens de lire la critique de Hervé Aubron dans les cahiers de juin 2021. La critique est très dur mais juste (à part un moment où il cite une scène pour renforcer son analyse alors que cette scène dit symboliquement l'inverse de ce qu'il dit).


Ce que j'en ai pensé c'est que Nomadland n'est d'abord pas assez intimiste.. il n'a pas l'étoffe émotionnelle des 2 autres films de Zaho. Le film reste en surface des choses, ca brasse pas mal de choses que Zaho pense être de "belles idées" alors que c'est juste de la posture confortable et inoffensive. Le film est assez bon dans ses scènes de dialogues, quand les personnages parlent de leurs vies ou de leurs souvenirs mais il a vite fait de frôler le misérabilisme (sans y tomber complètement) à quelques reprises... et la où devrait être accentué la réalité sur la débrouille quotidienne, le travail manuel, et la dureté de la vie en général, il demeure très soft, trop soft. Aubron dit quelque chose que j'aime beaucoup dans les cahiers alors je me permet de citer l'extrait ici, cela résume très bien la chose : "Les contraintes physiques, notamment celles de la santé et de l'hygiène, sont euphémisées (une diarrhée sur un baquet en est le sommet). Le trash serait une autre facilité, mais il est d'autres moyens de traduire la dureté". Je suis tout à fait d'accord dans le sens où le but n'est pas du tout de faire du trash et de montrer des trucs dégueulasses mais surtout de donner un relief éminemment corporel et physique à tout ça. C'est très peu le cas dans Nomadland. Les séquences chez Amazon sont aussi ratées a ce titre. Pour avoir travaillé en entrepôt chez "Chronopost", je sais ce qu'est le rythme dans ce type de boîte, et là on est clairement dans une vision très très édulcorée et gentille de la réalité de ce genre de job. Surtout si c'est une femme de l'âge de l'actrice qui le pratique. Politiquement le film est confortable puisqu'il ne dit rien, ou, vraiment, 2,3 trucs faiblard au coin du feu/ de l'apéro.


Après, la où Zaho réussit quand même ce qu'elle veut faire, -et c'est ce pourquoi on ne peut pas lui reprocher tout ce "délaissement"- c'est montrer le côté extrêmement "délavé", "lessivé" , au bout du rouleau, de tout ce petit monde ... ils ne sont pas abattus mais on sent qu'ils sont profondément éprouvés dans leur condition d'être humain. J'ai trouvé ça touchant, et plastiquement le film retranscrit très bien ce sentiment.. que ce soit par les couleurs ou par les paysages.. tout semble comme suspendu dans le temps, sans profondeur, sans éclat et dans un certain état de décomposition. Aussi au niveau du rythme il n'y a jamais rien de frénétique ou de nerveux dans Nomadland.. et c'est donc la où -je me répète- mais elle aurait du introduitre cette frénésie et cette nervosité sur les scènes au travail (par exemple) pour bien marquer la rupture "forcée" entre ces deux sentiments.


Nomadland aurait aussi gagner à être plus resserré, plus court. Le film est déjà assez "fuyant" pour ne pas se répéter et faire intervenir ses scènes de vagabondages contemplatif, sur fond de piano, plusieurs fois. Il y'avait moyen de dégraisser d'un bon gros quart d'heure. Sur le plan final j'aurais aimé qu'elle finisse sur Fern qui sort par la porte arrière de son ancienne maison et qui quitte le jardin avec, au loin, un paysage montagneux de toute beauté.. ce plan fait directement référence à celui -mythique- de la prisonnière du désert, ca me paraît évident et ça aurait été impeccable de conclure la dessus. Zaho, elle, préfère conclure juste après, avec un plan derrière le van, sur la route, mais je trouve que ca amenuise l'émotion de la séquence précédente.


Bref, au final, pour moi, c'est loin d'être un film aussi "puant" (le mot est fort) ou décevant que ce que les cahiers ont pu en penser (meme si je comprends leur avis) mais, oui, c'est le moins bon Zaho. Il n'est pas étonnant que les abrutis du jury des oscars l'aient récompensé d'ailleurs.

Message édité
Alvy-Singer 06/08/2021 10:32:24

Plus j'y repense, plus ce film m'énerve...

D'abord, cette espèce de pub déguisée pour Amazon est à vomir. Comme le dit Serviam, c'est présenté comme une entreprise où il fait bon vivre et où on se fait du "good money" comme le dit l'héroine qui a hate d'y retourner...

C'est bien connu que tous les babos adorent se faire employer par les multi-nationales...


Ensuite j'ai du mal avec l'actrice qui dégage quelque chose de pète-sec, d'autoritaire, que je trouve insupportable. Elle était parfaite dans 3 Billboards, ici dur d'avoir de la compassion.


Puis je n'ai pas lu la critique des cahiers, mais je trouve ça assez juste: n'est-ce pas un peu obscène de mêler une actrice issue du star system à des petites gens?

Le film m'a tout de même donné envie de voir ses autres films documentaires car les gens "issus de la vraie vie" qu'on voit à l'écran sont assez fascinants et la photographie est très belle.