Dans Hunger et Shame, deux films que j'admire énormément, Steve MacQueen partait du sujet pour créer une proposition esthétique forte et radicale autour de la perception des deux personnages joués par Fassbender. Dans 12 Years a Slave, il fait l'inverse : son héros lui sert de prétexte pour illustrer et constater les conditions de survie d'un esclave de l'époque (le personnage n'est plus une entité, il devient une parabole). Du coup la mise en scène perd son sens, et le scénario, ultra académique et surtout didactique, déploie son sujet comme un livre d'Histoire; le film n'apprend rien, sinon pas grand chose (l'esclavage c'est mal; oui d'accord, j'avais déjà ma petite idée là dessus). Une vraie déception.