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Films s'inscrivant dans le mouvement artistique imposé en URSS puis dans les autres tenants du communisme ou socialisme, dépeignant la réalité sociale des classes populaires comme la voit l'idéologie communiste.
Il est encore aujourd'hui particulièrement difficile de donner des bornes précises au réalisme socialiste soviétique en ce qui concerne le cinéma. Si certains préfèrent voir sa genèse au moment où Staline emploie le terme pour la première fois pour désigner la marche à suivre de l'art soviétique, d'autres préfèrent remonter au début des années 1920, période à laquelle le l'art soviétique s'empare de la question des luttes sociales et de l'émancipation du peuple en réaction à la révolution d'Octobre qui installe un régime à modèle communiste au pouvoir.
Le réalisme socialiste soviétique est le modèle cinématographique prégnant pendant toute la période de présidence de Staline (qui est à l'origine du terme dans cette assertion précise lors d'une entrevue en présence d'une délégation d'écrivains en 1932) soit jusqu'en 1954, après quoi faute d'une véritable politique de censure menée par ses successeurs et d'une baisse de l'engouement populaire pour le courant, le mouvement s'essouffle jusqu'à disparaître progressivement dans les années 1960.
Très souvent assimilé au cinéma de propagande soviétique dans son ensemble, le réalisme socialiste a la particularité de rejeter toute considération autre que celle du peuple dans son cadre social et son émancipation par la lutte révolutionnaire.
A la suite du Congrès de 1934, quatre axes majeurs ont été instaurés comme base de travail de tout artiste se revendiquant du mouvement réaliste socialiste. L'oeuvre doit être :
- prolétaire, l'oeuvre devant considérer le travailleur et être comprise par celui-ci.
- caractéristique et présenter des scènes de la vie ordinaire du travailleur.
- réaliste dans sa manière de représenter la réalité sociale.
- partisane dans sa présentation des objectifs de l'Etat et du parti.
Par cette définition restreinte, le régime soviétique entend d'ores et déjà annihiler toute tentative formaliste, rompant de fait avec les bases avant-gardistes du cinéma soviétique (par Eisenstein puis par Vertov). Dès lors, l'indexation "réaliste" supposait un cadre limité de création cinématographique. En ce sens, l'habillage sonore agit comme acte de rationalisation de ce cadre; par le son, l'image perd de son primat formel, progrès technique désapprouvé par Eisenstein, Poudovkine et Alexandrov : "le son détruisait le montage" et ralliait avec les formes commerciales du cinéma linéaire hollywoodien.