Kaidan est un mot japonais constitué de deux kanji : kai signifiant apparition étrange, mystérieuse et dan signifiant récit. Kaidan fait référence aux histoires de fantômes japonais, le terme étant ancien il réfère surtout aux contes horrifiques de l'ère Edo mais aussi de périodes plus anciennes. Eiga voulant dire Cinéma, le Kaidan Eiga fait donc référence aux films adaptés ou s'inspirant de ces contes.
Basé sur des contes Bouddhistes, le Kaidan inclue des éléments de karma et de fantômes cherchant vengeance. Ces fantômes sont bien plus puissants après la mort qu'ils ne l'étaient de leur vivant et sont souvent des gens qui étaient particulièrement faibles comme des femmes, des servants ou des vieillards. La vengeance est spécifiquement ciblée sur les responsables de la mort du fantôme.
Le premier film célèbre de Kaidan est Les contes de la lune vague après la pluie(Ugetsu Monogatari) réalisé par Kenji Mizoguchi en 1953, inspiré par deux courtes histoires de Ueda Akinari publiées en 1776 et adapté d'histoires de fantômes Chinois.
Un autre film du genre très connu est Kwaidan, réalisé par Masaki Kobayashi en 1964. Il s'agit de quatre histoires indépendantes inspirées du folklore de Japonais d'époques diverses (Edo et Heian par exemple).
Le Kaidan Eiga date du tout début du cinéma Japonais et plusieurs centaines de films ont été réalisés jusqu'à aujourd'hui mais beaucoup des premiers films muets ont disparus.
C'est un genre très codifié qui s'inspire souvent des mêmes contes originaux. Le plus célèbre d'entre eux est Tokaido yotsuya kaidan du dramaturge de théâtre Kabuki Namboki Tsuruya IV (1755-1839), histoire dans laquelle Oiwa est assassinée par son mari, Iemon et renvient pour se venger. Oiwa possède les caractéristiques communes aux fantômes Japonais, à savoir les vêtements blancs représentant le kimono funéraire qu'elle aurait dû porter, les longs cheveux en batailles et le visage blanc. La scène de cette pièce la plus célèbre est celle où Oiwa, après avoir été empoisonnée par son mari, se peigne les cheveux qui tombent alors de sa tête. Cette scène est une subversion des scènes à connotation érotique de peignage de cheveux dans les pièces romantiques de Kabuki.
La première adaptions de cette histoire arrive en 1912, suivie de 18 autres entre 1913 et 1937. La plus connue est celle réalisée en 1959 par Nobuo Nakagawa, très fidèle à l'histoire d'origine. Plusieurs autres réalisateurs connus ont adapté ce conte comme Kenji Misumi, Tai Kato, Shiro Toyoda, Kinji Fukasaku et de grands acteurs comme Tatsuya Nakadai, Tomisaburo Wakayama ou Kazuo Hasegawa ont joué le rôle de Iemon. Ces adaptations suivent la même trame mais plusieurs éléments diffèrent de l'une à l'autre comme le personnage de Iemon par exemple. Dans un des films, il est présenté comme manipulé par sa mère prenant presque le rôle d'une victime, dans un autre sa seule motivation est l'ascension de l'échelle sociale.
La deuxième histoire la plus adaptée est Kaidan Botan Doro, souvent traduite par Les contes de la lanterne pivoine. C'est une histoire à la fois horrifique et romantique, incorporant du sexe avec des morts et les conséquences d'aimer un fantôme. Botan Doro entre dans le folklore Japonais au XVIIème siècle avec une traduction d'un livre d'histoires de fantôme Chinois et c'est la première histoire de fantôme Japonais à être adaptée en film en 1910. Six autres adaptations ont vu le jour entre 1911 et 1937 mais toutes ont été perdues.
La version réalisée par Satsuo Yamamoto en 1968 est la plus connues, c'est aussi un des films les plus sombre de la Daiei de la fin des années 60. Ce film, comme beaucoup d'autres films de Kaidan possède de nombreux titres alternatif comme Haunted Lantern, Ghost Beauty, My Bride is a Ghost, Peony Lanterns ou Bride From Hell.
En 1972, Chusei Sone fait une adaptations Pink (film érotique japonais) de cette histoire, connue sous le nom de Hellish Love (Seidan Botan Doro).
Il existe bien d'autres histoires de Kaidan qui ont chacune eu le droit à plusieurs adaptations au cinéma comme Kaidan Kasane-ha-fuchi (Ghost Story of Kasane Swamp) ou Kaidan Chibusa Enoki (Ghost Story of the Mother Tree).
Un élément récurrent du Kaidan Eiga est le chat fantôme (bakeneko). Dans ces histoires, quand un chat lèche le sang de son maître mort (souvent assassiné pour des raisons politiques), il acquiert des pouvoirs surnaturels et devient capable de prendre forme humaine ou de posséder les humains dans le but de venger son maître. Les films de chat fantôme les plus connues sont Kuroneko, réalisé par Kaneto Shindo en 1968, Hiroku Kaiyoden (Haunted Castle) réalisé par Tokuza Tanaka en 1969 et Borei Kaibyo Yashiki (Black Cat Mansion) réalisé par Nobuo Nakagawa en 1958.
(Ce texte est une traduction partielle d'un post trouvé sur le forum de KG avec quelques ajouts personnels par-ci par-là)
Kaidan est un mot japonais constitué de deux kanji : kai signifiant apparition étrange, mystérieuse et dan signifiant récit. Kaidan fait référence aux histoires de fantômes japonais, le terme étant anciens il réfère surtout aux contes horrifiques de l'ère Edo mais aussi de périodes plus anciennes. Eiga voulant dire Cinéma, le Kaidan Eiga fait donc référence aux films adaptés ou s'inspirant de ces contes.
Basés sur des contes Bouddhistes, le Kaidan inclue des éléments de karma et de fantômes cherchant vengeance. Ces fantômes sont bien plus puissants après la mort qu'ils ne l'étaient de leur vivant et sont souvent des gens qui étaient particulièrement faibles comme des femmes, des servants ou des vieillards. La vengeance est spécifiquement ciblée sur les responsables de la mort du fantôme.
Le premier film célèbre de Kaidan est Les contes de la lune vague après la pluie (Ugetsu Monogatari) réalisé par Kenji Mizoguchi en 1953, inspiré par deux courtes histoires de Ueda Akinari publiées en 1776 et adaptées d'histoires de fantômes Chinois.
Un autre film du genre très connu est Kwaidan, réalisé par Masaki Kobayashi en 1964. Il s'agit de quatre histoires indépendantes inspirée du folklore de Japonais d'époques diverses (Edo et Heian par exemple).
Le Kaidan Eiga date du tout début du cinéma Japonais et plusieurs centaines de films ont été réalisé jusqu'à aujourd'hui mais beaucoup des premiers films muets ont disparus.
C'est un genre très codifié qui s'inspire souvent des mêmes contes originaux. Le plus célèbre d'entre eux est Tokaido yotsuya kaidan du dramaturge de théâtre Kabuki Namboki Tsuruya IV (1755-1839), histoire dans laquelle Oiwa est assassinée par son mari, Iemon et renvient pour se venger. Oiwa possède les caractéristiques communes aux fantômes Japonais, à savoir les vêtements blancs représentant le kimono funéraire qu'elle aurait dû porter, les longs cheveux en batailles et le visage blanc. La scène ce cette pièce la plus célèbre est celle où Oiwa, après avoir été empoisonnée par son mari, se peigne les cheveux qui tombent alors de sa tête. Cette scène est une subversion des scènes à connotation érotique de peignage de cheveux dans les pièces romantiques de Kabuki.
La première adaptions de cette histoire arrive en 1912, suivie de 18 autres entre 1913 et 1937. La plus connue est celle réalisée en 1959 par Nobuo Nakagawa, très fidèle à l'histoire d'origine. Plusieurs autres réalisateurs connus ont adapté ce conte comme Kenji Misumi, Tai Kato, Shiro Toyoda, Kinji Fukasaku et de grands acteurs comme Tatsuya Nakadai, Tomisaburo Wakayama ou Kazuo Hasegawa ont joué le rôle de Iemon. Ces adaptations suivent la même trame mais plusieurs éléments diffèrent de l'une à l'autre comme le personnage de Iemon par exemple. Dans un des films, il est présenté comme manipulé par sa mère prenant presque le rôle d'une victime, dans un autre sa seule motivation est l'ascension de l'échelle sociale.
La deuxième histoire la plus adaptée est Kaidan Botan Doro, souvent traduite par Les contes de la lanterne pivoine. C'est une histoire à la fois horrifique et romantique, incorporant du sexe avec des morts et les conséquences d'aimer un fantôme.
Botan Doro entre dans le folklore Japonais au XVIIème siècle avec une traduction d'un livre d'histoires de fantôme Chinois et c'est la première histoire de fantôme Japonais à être adaptée en film en 1910. Six autres adaptations ont vu le jour entre 1911 et 1937 mais toutes ont été perdues.
La version réalisée par Satsuo Yamamoto en 1968 est la plus connues, c'est aussi un des films les plus sombre de la Daiei de la fin des années 60. Ce film, comme beaucoup d'autres films de Kaidan possède de nombreux titres alternatif comme Haunted Lantern, Ghost Beauty, My Bride is a Ghost, Peony Lanterns ou Bride From Hell.
En 1972, Chusei Sone fait une adaptations Pink (film érotique japonais) de cette histoire, connue sous le nom de Hellish Love (Seidan Botan Doro).
Il existe bien d'autres histoires de Kaidan qui ont chacune eu le droit à plusieurs adaptations au cinéma comme Kaidan Kasane-ha-fuchi (Ghost Story of Kasane Swamp) ou Kaidan Chibusa Enoki (Ghost Story of the Mother Tree).
Un élément récurrent du Kaidan Eiga est le chat fantôme (bakeneko). Dans ces histoires, quand un chat lèche le sang de son maître mort (souvent assassiné pour des raisons politiques), il acquiert des pouvoirs supernaturels et devient capable de prendre forme humaine ou de posséder les humains dans le but de venger son maître. Les films de chat fantôme les plus connues sont Kuroneko, réalisé par Kaneto Shindo en 1968, Hiroku Kaiyoden (Haunted Castle) réalisé par Tokuza Tanaka en 1969 et Borei Kaibyo Yashiki (Black Cat Mansion) réalisé par Nobuo Nakagawa en 1958.
Pour finir mes conseils personnels pour s'initier au genre seraient les films suivants :
Les contes de la lune vague après la pluie - Kenji Mizoguchi - 1953
The ghost of Yotsuya - Nobuo Nakagawa - 1959
Kwaidan - Masaki Kobayashi - 1964
Kuroneko - Kaneto Shindo - 1968
Ces films couvrent une bonne partie de l'âge d'or du Kaidan Eiga, varient les époques (Edo, Heian, Azuchi-Momoyama entre autres) et racontent des histoires très différentes, là ou le Kaidan à tendance à se répéter dans ses schémas narratifs.
Kaidan est un mot japonais constitué de deux kanji : kai signifiant apparition étrange, mystérieuse et dan signifiant récit. Kaidan fait référence aux histoires de fantômes japonais, le terme étant anciens il réfère surtout aux contes horrifiques de l'ère Edo mais aussi de périodes plus anciennes. Eiga voulant dire Cinéma, le Kaidan Eiga fait donc référence aux films adaptés ou s'inspirant de ces contes.
Basés sur des contes Bouddhistes, le Kaidan inclue des éléments de karma et de fantômes cherchant vengeance. Ces fantômes sont bien plus puissants après la mort qu'ils ne l'étaient de leur vivant et sont souvent des gens qui étaient particulièrement faibles comme des femmes, des servants ou des vieillards. La vengeance est spécifiquement ciblée sur les responsables de la mort du fantôme.
Le premier film célèbre de Kaidan est Les contes de la lune vague après la pluie (Ugetsu Monogatari) réalisé par Kenji Mizoguchi en 1953, inspiré par deux courtes histoires de Ueda Akinari publiées en 1776 et adaptées d'histoires de fantômes Chinois.
Un autre film du genre très connu est Kwaidan, réalisé par Masaki Kobayashi en 1964. Il s'agit de quatre histoires indépendantes inspirée du folklore de Japonais d'époques diverses (Edo et Heian par exemple).
Le Kaidan Eiga date du tout début du cinéma Japonais et plusieurs centaines de films ont été réalisé jusqu'à aujourd'hui mais beaucoup des premiers films muets ont disparus.
C'est un genre très codifié qui s'inspire souvent des mêmes contes originaux. Le plus célèbre d'entre eux est Tokaido yotsuya kaidan du dramaturge de théâtre Kabuki Namboki Tsuruya IV (1755-1839), histoire dans laquelle Oiwa est assassinée par son mari, Iemon et renvient pour se venger. Oiwa possède les caractéristiques communes aux fantômes Japonais, à savoir les vêtements blancs représentant le kimono funéraire qu'elle aurait dû porter, les longs cheveux en batailles et le visage blanc. La scène ce cette pièce la plus célèbre est celle où Oiwa, après avoir été empoisonnée par son mari, se peigne les cheveux qui tombent alors de sa tête. Cette scène est une subversion des scènes à connotation érotique de peignage de cheveux dans les pièces romantiques de Kabuki.
La première adaptions de cette histoire arrive en 1912, suivie de 18 autres entre 1913 et 1937. La plus connue est celle réalisée en 1959 par Nobuo Nakagawa, très fidèle à l'histoire d'origine. Plusieurs autres réalisateurs connus ont adapté ce conte comme Kenji Misumi, Tai Kato, Shiro Toyoda, Kinji Fukasaku et de grands acteurs comme Tatsuya Nakadai, Tomisaburo Wakayama ou Kazuo Hasegawa ont joué le rôle de Iemon. Ces adaptations suivent la même trame mais plusieurs éléments diffèrent de l'une à l'autre comme le personnage de Iemon par exemple. Dans un des films, il est présenté comme manipulé par sa mère prenant presque le rôle d'une victime, dans un autre sa seule motivation est l'ascension de l'échelle sociale.
La deuxième histoire la plus adaptée est Kaidan Botan Doro, souvent traduite par Les contes de la lanterne pivoine. C'est une histoire à la fois horrifique et romantique, incorporant du sexe avec des morts et les conséquences d'aimer un fantôme.
Botan Doro entre dans le folklore Japonais au XVIIème siècle avec une traduction d'un livre d'histoires de fantôme Chinois et c'est la première histoire de fantôme Japonais à être adaptée en film en 1910. Six autres adaptations ont vu le jour entre 1911 et 1937 mais toutes ont été perdues.
La version réalisée par Satsuo Yamamoto en 1968 est la plus connues, c'est aussi un des films les plus sombre de la Daiei de la fin des années 60. Ce film, comme beaucoup d'autres films de Kaidan possède de nombreux titres alternatif comme Haunted Lantern, Ghost Beauty, My Bride is a Ghost, Peony Lanterns ou Bride From Hell.
En 1972, Chusei Sone fait une adaptations Pink (film érotique japonais) de cette histoire, connue sous le nom de Hellish Love (Seidan Botan Doro).
Il existe bien d'autres histoires de Kaidan qui ont chacune eu le droit à plusieurs adaptations au cinéma comme Kaidan Kasane-ha-fuchi (Ghost Story of Kasane Swamp) ou Kaidan Chibusa Enoki (Ghost Story of the Mother Tree).
Un élément récurrent du Kaidan Eiga est le chat fantôme (bakeneko). Dans ces histoires, quand un chat lèche le sang de son maître mort (souvent assassiné pour des raisons politiques), il acquiert des pouvoirs supernaturels et devient capable de prendre forme humaine ou de posséder les humains dans le but de venger son maître. Les films de chat fantôme les plus connues sont Kuroneko, réalisé par Kaneto Shindo en 1968, Hiroku Kaiyoden (Haunted Castle) réalisé par Tokuza Tanaka en 1969 et Borei Kaibyo Yashiki (Black Cat Mansion) réalisé par Nobuo Nakagawa en 1958.
Pour finir mes conseils personnels pour s'initier au genre seraient les films suivants :
Les contes de la lune vague après la pluie - Kenji Mizoguchi - 1953
The ghost of Yotsuya - Nobuo Nakagawa - 1959
Kwaidan - Masaki Kobayashi - 1964
Kuroneko - Kaneto Shindo - 1968
Ces films couvrent une bonne partie de l'âge d'or du Kaidan Eiga, varient les époques (Edo, Heian, Azuchi-Momoyama entre autres) et racontent des histoires très différentes, là ou le Kaidan à tendance à se répéter dans ses schémas narratifs.