(Top 100 de la décennie 2000 - Les Inrockuptibles) Top, récompense ou nomination Lire la description
1. Elephant, Gus Van Sant
En lui accordant la Palme d'or en 2003, le jury de Patrice Chéreau récompensait un geste artistique vertigineux. Gus Van Sant s'empare de la tuerie de Columbine qui horrifia la planète au début des années 2000 pour en livrer une œuvre personnelle et poétique qui n'explique pas les faits mais les observe avec une virtuosité et une grâce proprement sidérantes. L’adolescence non plus comme un passage mais comme un couloir labyrinthique, un massacre filmé avec la douceur d’une glissade, le lycée comme caisse de résonnance d’une maladie de civilisation : un film immense, le plus beau de la décennie.
2. Mulholland Drive, David Lynch
Le labyrinthe est-il la forme clé des années 2000 ? Aux couloirs de lycée d’Elephant répondent les couloirs du temps de Mulholland Drive. Dans les deux films, le récit rompt avec la linéarité, devient sinueux, plein de replis et de boucles. Et dans le labyrinthe rôde un Minotaure. Il a le visage innocent de deux ados très banals (Elephant) ou ceux plus glamour d’une starlette brune et cruelle. Avec Mulholland Drive, Lynch se ressaisit du glamour Hitchcockien et compose un puzzle abyssal, qui n’en finit plus depuis d’enflammer les interprétations et les commentaires.
3. Saraband, Ingmar Bergman
Trente ans après Scènes de la vie conjugale, Bergman remet en scène l'un des couples les plus mythiques du cinéma (Liv Ullmann/Erland Josephson) pour son ultime film. Retrouvailles poignantes, emplies de désillusion, pour un chant du cygne magistral que Bergman a choisi de tourner en utilisant la technologie la plus moderne : le numérique haute définition. Trois ans avant la disparition du cinéaste, l’épitaphe cinglante d’une oeuvre colossale.
4. Gerry, Gus Van Sant
Sorte de double inversé d'Elephant, Gerry (tourné avant) transforme, par la seule mise en scène, un simple fait divers (deux types perdus dans le désert qui tentent d'en sortir) en récit mythique. Mirage cinématographique, poème épique moderne, angoisse métaphysique : encore un film grand et rare de Gus Van Sant.
5. Tropical Malady, Apichatpong Weerasethakul
Une chasse à l'homme dans la jungle tropicale devient chez le cinéaste thaïlandais une aventure intellectuelle et charnelle, une œuvre magnétique à laquelle le spectateur s'abandonne, entre raison et déraison, éveil et somnambulisme. L'un des films les plus audacieux et fascinants de la décennie.
6. Millenium mambo, Hou Hsiao-Hsien
HHH réinvente sous nos yeux écarquillés l'histoire éternelle du délitement du couple. Un trip sublime, aussi envoutant qu’une boucle techno, qui exacerbe les sens, à la jonction idéale de l'intellect et de l'émotion. Et l’écrin fastueux d’une actrice divine : Shu Qi
7. A History of violence, David Cronenberg
Sous une apparente facture classique, Cronenberg opère une grandiose déconstruction du cinéma américain. Chez le Canadien, la théorie du mal comme menace externe est retournée comme une crêpe : c'est bien de l'intérieur que la pomme est pourrie. Une critique acerbe et jouissive de la représentation du monde à l'œuvre durant toute la décennie bushienne.
8. Le Nouveau Monde, Terrence Malick
En reprenant le mythe de Pocahontas des mains de Disney, le trop rare Malick (quatre films en trente-cinq ans !) filme la naissance de l'Amérique. Son film le plus radical, le plus lyrique, au plus près de l'essence d'un cinéma conçu comme montée extatique.
9. Les Amours d'Astrée et de Céladon, Eric Rohmer
L'ultime film de Rohmer (adapté d’un roman du 17eme d'Honoré d'Urfé) pourrait être le premier film du monde tant il manifeste un bonheur presque enfantin, ingénu à agencer des plans et des situations. Un film joyeux, poétique, émouvant, sensuel sur le subtil piège des apparences.
10. The Brown Bunny, Vincent Gallo
Un homme traverse l’Amérique et tente d’oublier une blessure d’amour. Il rencontre d’autres femmes. Biker christique au regard triste, Vincent Gallo désosse le road-movie seventies (Macadam à deux voies, Easy rider...), l’épure jusqu’à dialoguer avec le grand vide existentiel du Gerry de Gus Van Sant.
11. Inglourious Basterds, Quentin Tarantino
Tarantino réécrit la Seconde guerre mondiale en organisant la vengeance du peuple juif sur la barbarie nazie. C'est dans une salle de cinéma que se trame ce génial attentat à l'Histoire : Tarantino signe là une lecture critique du cinéma comme outil de propagande, doublé d’une jouissive déclaration d'amour à sa puissance d’insurrection. Un manifeste véhément pour le détournement et le métissage.
12. Les Chansons d'amour, Christophe Honoré
Christophe Honoré réalise un drame musical enchanteur, un film léger et grave sur le deuil impossible, un film gai et sans illusion sur l'insupportable poids de la vie quand l'autre n'est plus là. Sa petite mélodie (concoctée avec Alex Beaupin, auteur de l'excellente BO) sonne aussi juste que les chansons d'amour qui, on le sait, disent toujours la vérité.
13. Ten, Abbas Kiarostami
Kiarostami fait monter dans sa voiture cinéma la part de la population que la société iranienne tend à invisibiliser : les femmes. Le récit est la juxaposition de dix courses dans Téhéran d’une très belle femme qui s’improvise taxi. Ses passagères, femmes mariées, voilées, ou filles de rue se racontent, dans un dispositif directement emprunté à la télésurveillance (seulement deux valeurs de plans, pour un travail de mise en scène génialement à minima). L’homme est réduit à preque rien, juste un garçonnet, fils de la chauffeuse, mais déjà contaminé par les germes de la domination masculine. Le seul long métage de fiction signé Kiarostami de toute la décennie, mais un chef d'oeuvre.
14. Two Lovers, James Gray
Un vieil ado dépressif tombe amoureux d'une belle blonde tandis qu'une bombasse brune lui propose de l'épouser. Gray fait de ce canevas banal un film bouleversant, qui oscille entre le thriller psychanalytique, le film d'épouvante et le roman à l'eau de rose. Les fantômes de Salinger (Franny and Zooey) croisent ceux de Truman Capote (la voisine dévergondée et tragique façon Breakfast at Tiffany’s). Joaquin Phoenix a assuré que c'était son dernier rôle d'acteur. Dieu merci, c’était un canular
15. Blissfully Yours, Apichatpong Weerasethakul
Deuxième film du génial Thailandais dans le top 100, dix places en-dessous de Tropical Malady (et jamais deux sans trois, voir XXè place). Son second long métrage mais le film par lequel la cinéphilie occidentale l’a découvert. Des corps dénudés lâchés autour d’une rivière, une érection filmée presque en temps réel, un sensualisme fougueux hanté pourtant par la peur de la mort et la maladie. Du cinéma en eaux troubles.
16. Deux en un, Bobby et Peter Farrelly
La vie mouvementée de deux frères siamois qui tâchent de conquérir LA. Sur leur trajectoire bien peuplée, une bimbo hyper sympa (irrésisitible Eva Mendes), une star increvable qui détourne les mineurs (Cher, hilarante) et tout le petit monde de freaks émouvants des Farrelly. Quatre ans après les transes schyzos de Jim Carrey dans Fous d’Irène, les Farrelly creusent leur grand sujet : comment être à la fois soi et plusieurs. Un grand film accueillant et sentimental.
17. Match Point, Woody Allen
L'intello new-yorkais a été bien inspiré de déserter la Grande Pomme pour poser sa caméra à Londres. Avec cette fable noire et cruelle sur l'arrivisme et la passion, Woody Allen signe l'un des films les plus achevés de sa (très longue) carrière et réussit à prendre tout le monde par surprise. La bombissime Scarlett Johansson n’est probablement pas pour rien dans cette torride montée de sève.
18. La Guerre des mondes, Steven SpielbergEn quatre décennies, le cinéma de Spielberg a traversé des hauts et des bas, toisé bien des dangers. Menacé d’infantilisme dans les années 80 (les épisodes 2 et 3 d’Indiana Jones), cerné par une certaine pompe académique dans les années 90 (La liste de Schindler, Amistad), il a atteint une complexité et une puissance dramatique inouie dans les années 2000. En plongeant Tom Cruise dans le cauchemar d’anticipation d’Orwell, il livre une fable hantée par la grande catastrophe d’une noirceur et d’une violence inouies.
19. Boulevard de la mort, Quentin Tarantino
"Mulholland Drive/Tropical Malady/Boulevard de la mort... : certains des plus beaux films de la décennie écoulée comportaient en leur milieu une scission, par laquelle le film se réenroule et recommence autrement. Soit ici, l’extermination d’un gang de filles par un affreux macho fou du volant ; puis la revanche des amazones qui administre au chauffard furieux une spectaculaire correction. En puisant dans le cinéma d’exploitation le moins culturellement correct, Tarantino, de plus en plus queer et gender studies, réussit un manifeste féministe déchainé et catapulte en pleine lumière des corps généralement tenus dans l’ombre, à commencer par celui de Zoé Bell, l’étourdissante cascadeuse qui doublait Uma Thurman dans Kill Bill.
20. Va et Vient, João César Monteiro
Après Saraband de Bergman et Astrée et Céladon d’Eric Rohmer, Va et vient est le troisième film testamentaire d’un géant du cinéma disparu dans les années 2000 (un peu plus bas dans le classement viendra s’ajouter Edward Yang). Monteiro y approfondit sa méditation sur toutes les lignes de force qui traversent un corps humain (désir, jouissance, maladie, délitement). Grandiose.
21. Rois et reine, Arnaud Desplechin
Avec cette réflexion magnifique sur le deuil et la filiation, le jeune-auteur-surdoué révélé dans la décennie précédente confirme sa maîtrise, son sens de l'architecture dramatique et l’acuité de son analyse des comportements humains. Mathieu Amalric est incandescent en fou provocateur de comédie, et Emmanuelle Devos particulièrement troublante en mère guerrière tour à tour dure et touchante.
22. La Graine et le Mulet, Abdellatif Kechiche
On doit à un simple plat de couscous l'un des suspenses les plus haletants de la décennie. Trois ans après son coup de maître de L'Esquive, Kechiche s'impose comme le dernier-né de la belle lignée Renoir-Pagnol-Pialat-Rozier en perpétuant la tradition d'un cinéma français à la fois exigeant et populaire. Sa Graine et le mulet est un antidote puissant aux crispations de la société française et ses débats oiseux sur l’identité nationale.
23. A. I., L'Intelligence artificielle, Steven Spielberg
C’est en partant d’un projet non réalisé de Stanley Kubrick que Steven Spielberg a trouvé la voie par laquelle il allait livrer l'un de ses plus grands films. Les aventures tragiques de cet enfant robot chassé du paradis familial font entendre une douleur nue, une souffrance à vif proprement interloquantes. A la fin, le petit garçon attend au fond de l’océan que la main d’une fée bleue lui restitue l’amour parental retiré. Les millénaires passent, des civilisations disparaissent, les climats se modifient, mais rien ne vient à bout de la souffrance du trauma fondateur d’un enfant.
24. Les amants réguliers, Philippe Garrel
Dans la tourmente des événements de Mai 68, l'histoire d'un amour fou aux lendemains qui déchantent. Garrel (Philippe) saisit la jeunesse de son fils (Louis), les vieux jours de son père (Maurice) et l'époque de ses 20 ans dans un splendide précis de décomposition (idéologique, existentiel, sentimental) en noir et blanc.
25. L'Esquive, Abdellatif Kechiche
Dans un lycée de banlieue, une bande d'ados répète une pièce de Marivaux. Croisement subtil du réel et du théâtre où s'éprouvent les perpétuels jeux de l'amour et du hasard, le deuxième film d'Abdellatif Kechiche met délicatement à nu les (très grandes) fractures de la société française. Un grand film aussi sur la puissance (politique, érotique) du langage.
26. David Fincher, Zodiac
Fin des années 60, le Jack L'Eventreur américain terrorise la région de San Francisco à coups de meurtres en série, sans jamais être arrêté ni clairement identifié. Fincher reconstitue vaillamment ce cas criminel célébrissime aux Etats-Unis et signe sans nul doute son meilleur film, en sachant parfaitement faire exploser les rites du film de genre.
27. The Host, Bong Joon-Ho
A Séoul, un monstre géant enlève une fillette ; sa famille part à sa recherche. A la fois film de monstre, comédie, portrait de famille, fable écolo... : The Host est un film monstrueux, hybride, patchwork, où le spectaculaire cotoie le mélo familial et la cocasserie. Le tout porté par une virevoltante virtuosité formelle."
28. Avant que j'oublie, Jacques Nolot
Troisième long-métrage d’un excellent acteur tardivement devenu cinéaste. Après le retour sur l’enfance (L’Arrière-pays), l’évocation débridée du défoulement sexuel (La Chatte à deux têtes), Nolot poursuit son autobiographie filmée, avec une lucidité coupante, qui n’exclut pas un humour piquant. Confirmation d’un cinéaste de premier plan.
29. L'Anglaise et le Duc, Eric Rohmer
La Révolution française et la Terreur vues par le petit bout de la lorgnette d'une aristocrate anglaise séjournant à Paris. Fondé sur des décors peints et des incrustations numériques, Rohmer signe une pure folie formelle, entre reconstitution à grand spectacle et bricolage à la Méliès. Et signe aussi un portrait fasciné et un rien pervers d’une jeune femme effrayée, dont le décolleté plongeant est surplombé d’une gorge sans cesse menacée d’être tranchée.
30. Still Life, Jia Zhang-ke
Un homme revient dans sa ville, à la recherche de son ex-femme et de sa fille. Sur ce motif classique de western, Jia Zhang-ke enregistre les mutations accélérées et brutales de la Chine à un endroit extraordinairement cinégénique : le barrage des Trois-Gorges et sa ville mi-rasée, mi-engloutie. Rarement les possibilités plastiques du numérique, sa façon de camper un monde d’une angoissante netteté, sans flou ni dégradé, n’ont été utilisées de façon aussi éloquentes.
31. La Vie aquatique, Wes Anderson
En embarquant sa drôle de troupe à bonnets rouges dans une poétique chasse au requin-jaguar, Anderson poursuit son exploration de la famille élastique et désabusée. Bill Murray, magnifique en totale décompression, confirme sa place de comédien fétiche du réalisateur et son statut d'acteur flottant du cinéma américain.
32. Supergrave, Greg Mottola
Une bande de lycéens freaks et losers anxieusement désireux d'être dépucelés avant d'entrer à la fac. Petit frère loufoque et choral de 40 ans, toujours puceau, Supergrave est véritablement le chef d'œuvre de Judd Appatow (qui produit ici), nouveau maître de la comédie US. Et un des plus beaux films sur cet arrachement à soi que constitue le passage à la vie sexuelle.
33. Shara, Naomi Kawase
A partir de la disparition mystérieuse d’un enfant dans un quartier village de Tokyo, Kawase déploie un film d’une délicatesse invraisemblable. Caméra arachnéenne, sentiments intrafamiliaux portés à incandescence, dernière partie surprenante d’élan chorégraphique et de puissance physique. Un film en apesanteur, comme touché par la grâce.
34. La mort de dante lazarescu, Cristi Puiu
Deux ans avant la palme d’or de 4 mois, 3 semaines, 2 jours, le jeune cinéma roumain explosait au visage des cinéphiles cannois attentifs au sélections parallèles. On y suit la souffrance et l’agonie d’un vieil homme malade, trimballé comme un objet dans des couloirs d’hôpitaux. Les infrastructures sont vetustes, le personnel insuffisant, les administrations absurdes. Entre Kafka et les Dardenne, un grand film sur la déshumanisation ordinaire.
35. Black Book, Paul Verhoeven
Le hollandais baroque et provocateur rompt avec quinze ans d’exil hollywoodien (de Robocop à L’homme invisible) et se mesure à Fassbinder le temps d’une fresque d’espionnage dans l’Allemagne nazie. Les masques s’échangent, les repères moraux vacillent et Verhoeven réussit à renouveler le regard porté sur l’Allemagne du III eme Reich.
36. Three times, Hou Hsiao-Hsien
Le cinéaste aux trois H expérimente la règle de 3 et dissèque les mécanismes de l'amour. Un triptyque à la beauté formelle affolante qui lie les époques, les histoires d'amour, les corps comme les notes de musique. Et raconte, de façon assez houellebecquienne, trois âge de l’amour : celui de la répression (par la morale), celui de la libération (les années 60) et celui de la libéralisation (marchandisation des corps et des affects, avec la solitude en bonus).
37. In the mood for love, Wong Kar-Wai
Un homme et une femme n'osent s'aimer. A partir de cette histoire mille fois racontée et vécue, Wong Kar-Wai signe un mélo introverti et infiniment classieux. Depuis, les robes à imprimés fleuris de Maggie Cheung et les volutes de fumée de Tony Leung sont venus grossir la liste des fétiches de la cinéphilie.
38. Collateral, Michael Mann
La Guerre des mondes, Minority Report, Collateral : belle décennie pour Tom Cruise, qui aura vu pourtant son rayonnement sérieusement entaché par la scientologie et les soupçons portés sur sa vie privée. En le transformant en loup blanc impitoyable, Michael Mann signe une grandiose eau-forte qui transforme Los Angeles, magnifiquement filmée de nuit, en un chaos étrange et lumineux, comme perpétuellement embué de poussière stellaire. Avec Jia Zhang-ke, Michael Mann s’impose comme le plus grand penseur de l’image numérique.
39. Yi Yi, Edward Yang
Comme Rohmer, Bergman, Monteiro, le taiwanais Edward Yang a disparu dans les années 2000, non sans laisser derrière lui un magnifique dernier film. Le quotidien d’une famille de Taipei est appréhendé sous trois angles différents, en suivant les activités du père, de la jeune fille ou du petit dernier de 8 ans. L’argument est ténu, mais le film immensément ample. Comme si la vie s’y donnait à voir dans la plus large palette de ses manifestations, et que la totalité de ce qui constitue une expérience humaine était traversée d’un regard.
40. A l'ouest des rails, Wang Bing
Une fresque documentaire de 10 heures dans une région reculée de la Chine continentale. Wang Bing y saisit le dernier souffle d’une fabrique métalurigique à l’agonie. Les patrons sont partis avec la caisse, on n’y fabrique plus grand chose, mais des ouvriers y traînent encore comme des fantômes. Le chef-d’oeuvre d’une décennie qui aura vu la catégorie documentaire accoucher de formes nouvelles et audacieuses.
41. Cloverfield, Matt Reeves
New York s'écroule sous les coups d'une créature mi-Alien, mi-monstre du Loch Ness. Le premier film-catastrophe de l'ère Youtube, produit par le maître d'œuvre J.J. Abrams (Alias, Lost). Pessimiste (le 11 Septembre est passé par là) et malin comme un diable.
42. Man on the Moon, Milos Forman
En racontant la vie d'Andie Kauffman, comique étrange et révolutionnaire qui connut son heure de gloire aux USA dans les années 70 et 80, Milos Forman joue avec les rouages de l’industrie spectaculaire et révèle chez Jim Carrey un talent pour l’émotion inédit.
43. Dans Paris, Christophe Honoré
En pleine déprime, un jeune adulte (Romain Duris) retourne vivre chez son père. Honoré est comme le petit frère désinvolte du film (Louis Garrel) : avec une effronterie juvénile, il dévalise la Nouvelle Vague, se promène d'un pas alerte dans son Paris, réservoir à réminiscences cinéphiles (les Invalides de Truffaut, le Saint-Germain d'Eustache, la silhouette de Jean-Pierre Léaud ressuscitée par Garrel...) et invente un cinéma français pop-moderne à la fois bluesy et euphorique.
44. Wassup rockers, Larry Clark
Downtown Los Angeles. Les adolescents de la communauté latino, pour se différencier des codes hip-hop de la communauté noire des quartiers font du punk et se fringuent comme des jeunes blancs fin seventies. Larry Clark promènent ses punkos dans les quartiers chics d’Hollywood le temps d’une virée cocasse. Un beau film de groupe par le grand portraitiste de la jeunesse marginale.
45. Les Promesses de l'ombre, David Cronenberg
Plongée en apnée au cœur de la mafia russe de Londres. Le bien et le mal, la loi et le chaos, la vie et la mort, la question de la famille et de la filiation : Cronenberg signe un grand film noir qui culmine en une anthologique séquence de baston dans un hammam avec un Viggo Mortensen complètement à poil
46. Virgin suicides, Sofia Coppola
Cinq sœurs belles et blondes comme les blés se suicident une à une dans leur paisible banlieue américaine. Inspiré d'un fait divers des années 70, le premier long métrage de Miss Coppola Jr, véritable coup de maître. Le teenage-movie a ici le charme d'une élégie pastel, calme et effrayante, et la grâce d'une BO d'Air, qui signe l'un de ses plus beaux albums.
47. Choses secrètes, Jean-Claude Brisseau
Deux secrétaires usent de leurs charmes pour grimper dans la hiérarchie. Un conte cruel sur le pouvoir, l'arrivisme social, la guerre des sexes et des classes, une fable désenchantée sur le monde contemporain. Puisant dans le roman-feuilleton, le lyrisme baroque et le trouble hitchcockien, Jean-Claude Brisseau confirme l’intensité de ses visions de cinéaste.
48. Be With Me, Eric Khoo
Les années 90 ont vu la reconnaissance occidentale de deux foyers majeurs du cinéma d’Asie : Hong Kong et Taiwan. Dans les années 2000, la géographie du cinéma s’est un peu déplacé. La Corée est enfin apparue dans les radars. Mais aussi des pays plus modestes comme Singapour. En trois long métrages, Eric Khoo en est devenu le chef de file. Ce portrait en coupe de la solitude moderne, et son inoubliable monologue intérieur en sous-titre d’une femme sourde-muette faisant sa cuisine, fut une des plus belles surprises de la décennie.
49. Tokyo Sonata, Kiyoshi Kurosawa
Un haut cadre brutalement licencié de sa boîte feint d'aller au boulot chaque matin, costume-cravate impeccable, pour ne pas perdre la face devant sa famille. Après une petite baisse de régime, Kurosawa revient avec un film anxiogène sur les ravages de la mondialisation économique qui balaie sans état d'âme le socle familial japonais qu'on croyait bien solide.
50. Spiderman 2, Sam Raimi
Second opus de la saga consacrée à l'homme araignée, plus beau encore que le premier (avant un 3 plus sombre et assez raté, le 4 pour bientôt sans l’équipe d’origine...). Sam Raimi fait de son éternel teenager un héros souple, cerné toutefois par le spectre de l'impuissance. La plus belle comédie romantique de la décennie.
51. Trouble Every Day (Denis)
52. Ce vieux rêve qui bouge (Guiraudie)
53. No Country for old Men (Coen)
54. Lady Chatterley (Ferran)
55. L'arche Russe (Sokourov)
56. Un Conte de Noël (Desplechin)
57. La Nuit nous appartient (Gray)
58. Singularités d'une jeune fille blonde (De Oliveira)
59. Last Days (Van Sant)
60. Time and Tide (Tsui Hark)
61. Syndromes and a Century (Weerasethakul)
62. Le Village (Shyamalan)
63. Woman on the beach (Hong Sangsoo)
64. Je rentre à la maison (De Oliveira)
65. Dans la chambre de Vanda (Pedro Costa)
66. Miami Vice (Mann)
67. Les Herbes Folles (Resnais)
68. Odete (J.P. Rodrigues)
69. Princesse Mononoké (Miyazaki)
70. L'enfant (Dardenne)
71. Esther Kahn (Desplechin)
72. Les Témoins (Téchiné)
73. 40 ans, toujours puceau (Apatow)
74. Kaïro (Kurosawa)
75. Triple Agent (Rohmer)
76. Speed Racer (Wachowski)
77. Histoire de Marie et Julien (Rivette)
78. La Vie Moderne (Depardon)
79. Tout est pardonné (Mia Hansen-Love)
80. La Captive (Chantal Akerman)
81. O Fantasma (J.P. Rodrigues)
82. The World (Jia Zhang-ke)
83. Ces Rencontres avec eux (Straub - Huillet)
84. La Famille Tenenbaum (Anderson)
85. L'Heure d'été (Assayas)
86. Los Muertos (Alonso)
87. 2046 (Wong Kar-Wai)
88. Platform (Jia Zhang-ke)
89. Minority Report (Spielberg)
90. La France (Bozon)
91. Coeurs (Resnais)
92. Le Soleil (Sokourov)
93. Tetro (F.F. Coppola)
94. Les Plages d'Agnès (Varda)
95. Hadewijch (Dumont)
96. My Magic (Khoo)
97. La Vallée close (Rousseau)
98. Mischka (Stévenin)
99. Donnie Darko (Kelly)
100. Démineurs (Bigelow)
1. Elephant, Gus Van Sant
2. Mulholland Drive, David Lynch
3. Saraband, Ingmar Bergman
4. Gerry, Gus Van Sant
5. Tropical Malady, Apichatpong Weerasethakul
6. Millenium Mambo, Hou Hsiao-Hsien
7. A History of Violence, David Cronenberg
8. Le Nouveau Monde, Terrence Malick
9. Les Amours d'Astrée et de Céladon, Eric Rohmer
10. The Brown Bunny, Vincent Gallo
Le reste du classement : [lien]http://www.lesinrocks.com/cine/cinema-article/t/43692/date/2010-03-09/article/les-100-meilleurs-films-de-la-decennie/[/lien]
2. Mulholland Drive, David Lynch
3. Saraband, Ingmar Bergman
4. Gerry, Gus Van Sant
5. Tropical Malady, Apichatpong Weerasethakul
6. Millenium Mambo, Hou Hsiao-Hsien
7. A History of Violence, David Cronenberg
8. Le Nouveau Monde, Terrence Malick
9. Les Amours d'Astrée et de Céladon, Eric Rohmer
10. The Brown Bunny, Vincent Gallo
Le reste du classement : [lien]http://www.lesinrocks.com/cine/cinema-article/t/43692/date/2010-03-09/article/les-100-meilleurs-films-de-la-decennie/[/lien]