Le genre de film que j'avais vraiment pas envie de noter et encore moins donner un avis .
A la fin je me suis dis , putain j'ai été con de le voir aujourd'hui .
Sinon c'est très bien réalisé , le film est tourné dans un seul endroit , un temple , il y a justement une très bonne gestion de l'espace , on a l'impression d'être dans un gigantesque labyrinthe mais le tout s?enchaîne de manière très fluide , Minimus l'a souligné dans sa critique , l'enchaînement de plans est d'une justesse folle , comme si il n'y avait aucun chemin précis , aucun chemin linéaire , c'est à chaque personnage de trouver sa propre voie ( jusqu?à leur but commun , l'obtention de ce fameux parchemin )
King Hu apporte un soin très particulier au cadrage , aux déplacements et positions des protagonistes [lien]http://image.toutlecine.com/photos/r/a/i/raining-in-the-mountain-01-g.jpg[/lien] , et avec un énorme travail sur les costumes .
C'est simple , tout est beau dans ce film , comme dans ses deux précédents , mais encore plus ici .
Les personnages se croisent , se cachent , ouvre une porte , en ferme une autre , et vue la géographie du temple , c'est assez remarquable .
Les acteurs sont très bons , et veulent tous obtenir ce pouvoir ( rouleau pour certains , et succession du maître pour d'autres ) pour diverses raisons et de manière différente .
Le problèmes c'est que je n'ai pas ressenti cette spiritualité , ce lyrisme qui m'avait tant marqué dans le précédent .
Ce rattachement à la nature n'est presque plus présent ici .
Tout cette loooooongue séquence d'infiltration que j'ai trouvé particulièrement ratée .
En fait , je n'ai vraiment eu aucun intérêt pour cette histoire ...
Et puis le tag Wu Xian Pian m'étonne un peu , parce que ça n'en est pas un pour moi .
C'est surtout à ce niveau là que ça coince
Il n'y a pratiquement aucun combat . Pas de déception à ce niveau là alors , je t'ai prévenu !
Enfin un film que j'ai déjà oublié quoi ( mais que je reverrai avec plaisir , j'ai la sensation d'avoir loupé quelque chose , dès que tu te le procure que je revois ) ... mais toi tu vas surement adorer .
"Car au final, ce qui compte c'est pas plutôt l'esprit du film, plutôt que la nationalité des personnes qui le font et le produisent ?"
Je ne comprends pas ce que tu dis.
Si je réalise un film en France, mais que mon film ressemble dans l'esprit davantage à un film yougoslave, est-qu'il devient un film yougoslave?
Ce n'est ni l'esprit ni l'origine des créateurs d'un film qui déterminent son pays de production, mais tout simplement le pays où il est produit.
Du coup je comprend encore moins ton exemple d'Il était une fois en Amérique, qui à été produit en Amérique, avec une équipe américano-italienne. C'est un film américain. A l'inverse, Il était une fois dans l'Ouest est un film italien parce que la production siégeait en Italie.
Pour Les 3 Royaumes, c'est encore une autre histoire. Le cinéma hongkongais et le cinéma taïwanais, au même titre que le cinéma chinois continental, ne sont que des entités du cinéma chinois au sens le plus large du terme. La raison pour laquelle on parle de cinéma hongkongais, de cinéma taïwanais, ou de cinéma "chinois" (chinois continental pour être plus précis), est simplement pour marquer une différence entre trois cinémas différents marqués par une culture et une sensibilité différente.
Malgré la rétrocession en 1997, on continue de définir les films produits à Hong Kong comme des films hongkongais. La raison est simple : ils restent des films produits à Hong Kong avec une sensibilité artistique typiquement hongkongaise. Dans les faits, ce sont néanmoins des films chinois.
C'est une question intéressante, mais au final, ça me paraît être une façon bien trop mathématique d'aborder les choses. Je n'aime pas ranger les choses dans des boites, parce que ça empêche d'aborder convenablement les cas plus ambigus qui ne rentrent pas tout à fait dans les cases. De toutes façons, ranger les choses dans des boites n'est pas possible à cause des cas ambigus qui ne rentrent pas tout à fait dans les cases.
En ce qui concerne King Hu, c'est un réalisateur hongkongais, dont le style fort particulier lui a valu les foudres de la Shaw Brothers. Grillé par les grands studios hongkongais, il s'est exilé à Taïwan où ses films, à défaut d'être bien reçus, avaient au moins le mérite d'être produits avec une certaine intégrité artistique. Qu'il soit hongkongais ou pas ne change rien au fait que ses films produits à Taïwan sont des films Taïwanais. Quand John Woo tourne Face/Off, il ne fait pas un film hongkongais ^^ Ici, c'est pareil.
Dans les faits, l'exil de King Hu à Taïwan l'a complètement libéré des contraintes du travail en studio, et son style s'en ressent davantage. Je ne suis pas sur que ce soit du à un changement de pays (Taïwan, à l'époque, produit presque autant de films qu'Hong Kong, avec aussi peu d'intégrité artistique), mais à un bon feeling avec ses producteurs. Sa période Taïwanaise est beaucoup plus intéressante, parce qu'elle est plus longue déjà, mais aussi et surtout parce qu'elle est plus intéressante stylistiquement et artistiquement.
Pour information :
Période hongkongaise : 1964 - 1966 (3 films)
Période taïwanaise : 1967 - 1983 (11 films)
Le cinéma de King Hu n'est ni typiquement hongkongais, ni typiquement taïwanais. C'est un cas ambigu qui ne rentre pas dans les cases. King Hu avait 20 ans d'avances sur tous ses comparses, aussi bien à Hong Kong qu'a Taïwan. C'est un réalisateur qui à redéfini le Wu Xia Pian et dont l'influence se ressent jusqu?à la génération Tsui Hark (qui lui proposera d'ailleurs de réaliser Swordsman en 1990, ce qui ne se passera pas très bien). Du coup, essayer de ranger King Hu dans une case ou dans une autre, c'est d'ores et déjà une mauvaise manière de l'aborder. Ses films hongkongais, aussi uniques soient-ils (ça va surtout pour L'Hirondelle d'Or en fait), restent marqués par des standards de production hongkongais (ceux de la SB). Le reste est ovniesque à bien des égards.
Pour compléter modestement la réponse de Zering j'aimerais ajouter qu'il est très important pour un cinéaste, aussi génial soit-il, d'évoluer dans un environnement qui lui permet de s'exprimer.
En l'occurrence c'est pour cette raison que King Hu a choisit de se localiser à Taiwan.
C'est tout à l'honneur d'un pays et d'une boite de production de permettre à un artiste de ce genre de créer dans des conditions qui lui conviennent. Je pense que ce sont des efforts qui ne doivent pas être relativisés à l'aune de considérations stylistiques, car ils sont cruciaux.
Donc pour essayer de répondre à ta question plus générale oui le pays d'origine c'est souvent le pays de production, celui qui donne une chance à l'artiste de créer.
Après sur CL on est bien placé pour savoir qu'il y a énormément d?exceptions et beaucoup de limites à ce genre de tentatives.
Par exemple avec mon raisonnement qui est bien commode pour catégoriser les films de King Hu je serai bien en peine de classer un film qui a été tourné clandestinement dans un pays par exemple.
Donc bon c'est surtout beaucoup de bon sens je trouve tout en gardant à l'esprit que ce n'est pas une problématique fondamentale
Oui sauf qu'on s'en fout de la couleur.
Quand on cherche à déterminer le pays de production d'un film, peu importe que le réalisateur soit français, anglais ou bhoutanais.
Ton raisonnement laisse place à tous les excès : Face/Off est un film hongkongais à cause de la couleur que lui apporte John Woo, Furie est un film allemand à cause de la couleur que lui apporte Fritz Lang... Tu comprends vite pourquoi ce n'est pas possible.
Si tu veux vraiment t'amuser à classifier les films ainsi (ça ne me semble pas être un questionnement essentiel), le seul critère objectif, c'est vraiment le pays producteur (ou le pays dans lequel est produit le film, dans le cas de films clandestins).
Il ne faut pas tout mélanger : Face/Off a tous les éléments d'un film d'heroic bloodshed hongkongais. Reste que c'est un film américain. La patte artistique du réalisateur n'a rien à y voir.
"car la production en elle même ne fait pas le film"
Si.
Tu peux avoir John Woo, Brian De Palma, Ozu ou Kurosawa derrière la caméra. Seulement, si la production n'est pas là pour donner de l'argent, gérer le personnel, le matériel, les lieux de tournages, l'aspect juridique... Le film ne se fait pas.
Le réalisateur à besoin du producteur autant que le producteur à besoin du réalisateur.