Call Me by Your Name

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Commentaires
04/03/2018 13:04:06
Je n’en attendais pas grand chose et c’est finalement une fort belle surprise. Un film qui arrive à créer une vraie histoire d’amour de manière très progressive, en jouant énormément sur le non-dit. C’est un film très intime et assez sensuel, qui arrive à créer une vraie ambiance, un sentiment d’oisiveté qui donne juste envie de s’enfuir en Italie du Nord pour s’asseoir au bord de l’eau et lire un bouquin, un cadre un peu irréel et hors du temps propice aux amours fugaces. Guadagnino joue beaucoup sur la durée, l’immobilité des cadres, ne fait intervenir la musique qu’aux moments-clés plutôt que de la laisser envahir l’écran.

Et le film est vraiment porté par ses acteurs. Timothée Chalamet est typiquement le genre de mec que je ne peux physiquement pas piffer mais je n’ai absolument rien à redire sur sa prestation ici, il incarne à merveille cette adolescence un peu troublée, cette hésitation et ce repli sur soi qui se confrontent à l’assurance et l’arrogance d’Armie Hammer. L’alchimie fonctionne à merveille. Et j’ai envie de mentionner Michael Stuhlbarg, le mec cantonné aux seconds rôles et qui est ici parfait autant en père bienveillant que comme professeur érudit.

Un film qui donne la pêche ! :hap:
11/03/2018 18:50:49
Autant j'ai beaucoup aimé le côté décontracté du film, autant la manière de présenter les personnages et cet univers me pose problème.
Des fois les personnages me semblent vraiment émotionnels, des fois je sors du film tellement je suis indécis devabt l'écran, devant cette rencontre deux personnages, tantôt archétypés, tantôt individuels.
Du coup pour l'appréciation, c'est pas un couo de foudre ou un rejet, juste des questions.

Aussi je reprocherai bien le côté fantasme des corps d'Olivier et d"Elio qui s'en arrête là, comme un cliché qui colle à la peau et qui démange, ça tend à rendre superficiel l'ensemble de séquences intimes et ça jure beaucoup avec les reculs de la mise en scène. (ça manque de répulsion à mon goût, idem pour l'amourette avec la jeune fille)Message édité
12/03/2018 01:25:23
Il y a quelques choses dans ce film qui apporte du réconfort sous un froid d'hiver. Une chaleur dans la lumière verte et le soleil lumineux d'Italie intensifiant cette sensation de désir omniprésente. Bien que la critique de Melaine soit, je trouve, très bonne dans la pensée, et dans son point de vue sur l'absence de narcissisme et l'absence du film à rejeter sa faute sur l'autre, je ne suis pas d'accord avec elle dans ce que représente le film. Car l'intensification et cette fascination des personnages pour les sculptures antiques n'est pas un étalage de culture, mais l'expression d'une passion d'un côté, et de l'appui d'une volonté de représenter le désir par l'intermédiaire de la posture et de la forme des corps. A l'image du corps d'Esther Garrel, intensifié par la lumière comme une forme de sculpture grecque, tout comme celui de Timothée Chalamet et Armie Hammer, justement tels les sculptures antiques qui n'est pas ici qu'un second plan, mais le réel sujet du film.

Je n'ai pas envie de m'éterniser sur chacun des acteurs mais ils dégagent, pour chacun d'entre eux, une forme de puissance émotionnelle, loin de la performance. Mais voir Timothée Chalamet avoir les larmes qui progressent sur son visage durant l'intégralité du dernier plan du film sous une musique de Sufjan Stevens, c'est quelque chose d'une rare puissance émotionnelle. Et l'on se rend compte que nos larmes montent au même rythme qu'elles montent sur le visage d'Elio.

Les jeux d'espaces, d'arrière-plan et de premier plan, de surcadrage, d'altérité et de liberté au sein d'un paysage apporte une sorte de légèreté à l'univers. A une histoire d'amour à laquelle on s'identifie sous une forme de jeu amoureux dans lequel aucun des deux ne sait réellement où il va. Si cela durera longtemps ou non. Et nous rappelle à chacun d'entre nous nos histoires éphémères d'été. On se dit que l'on se verra longtemps après, et finalement on s'oublie. Que ce soit de l'amitié ou de l'amour, on y pense encore après, mais on sait que c'est fini. Et tout ce que l'on peux n'ait qu'apporter un regard nostalgique.
18/03/2018 19:40:18
fyndim a écrit :Je n'ai pas envie de m'éterniser sur chacun des acteurs mais ils dégagent, pour chacun d'entre eux, une forme de puissance émotionnelle, loin de la performance.


Ouais ils sont trop beaux quoi. :nah:

Bon sinon probablement film de l'année pour moi. D'une sensorialité intense et d'une grande poésie. Juste ce genre de film où tout fonctionne et qui font franchement du bien. Message édité
19/03/2018 22:29:11
Ca dépasse la beauté. Les acteurs ont une forme d'aura réellement envoûtante.
26/03/2018 11:01:52
Il y a une scène que je sauverai, celle, déjà fameuse, "de la pêche". Scène un peu trouble, un peu drôle, un peu dégueu, un peu érotique, la seule du film qui joue sur plusieurs registres. À côté de ça il faut voir comment sont filmés les premiers ébats entre les deux personnages principaux : ils sont nus sur le lit, s'embrassent, puis la caméra panote vers la fenêtre de la chambre, ouverte sur la nuit estivale. Ouais, on en est là. Je m'attendais à ce que des oiseaux viennent se poser sur le rebord de la fenêtre, comme dans OSS, mais non. Si j'en sais gré au réalisateur de vouloir éviter toute forme de conflit dans son récit (pas d'opposition entre le fils homo et ses parents par exemple) le film avance malheureusement sur un ton absolument monocorde, sans la moindre note dissonante, sans le moindre trouble. Les personnages sont tous jolis et (très) cultivés, ils vivent dans une grande et jolie villa, se baignent dans des jolis lacs et en tirent de jolies statues antiques, font des jolies blagues sur la musique classique, parlent joliment de jolis livres, le tout avec un fond de jolis morceaux de piano. Une jolie apologie du joli mode de vie bourgeois, sans la moindre aspérité. Joliment pénible.Message édité
13/06/2018 00:34:09
Film assez emprunté, parfois même franchement ridicule et souvent téléphoné dans sa mise en scène... mais peu à peu l'identification aux duo de personnages principaux opère de façon plutôt singulière et bienvenue, effectivement d'une élégante bienveillance.

Rien à ajouter à l'argumentation de Melaine , qui est béton :ok:Message édité
12/07/2019 08:29:04
Pêche :bave: