Je comprends pas trop pourquoi on a tant parlé de ce film du coup, ça réussit l'exploit de ne pas être chiant alors que ça dure quasiment 3 heures mais ça n'est pas non plus marquant outre-mesure.
Ce qui est fantastique avec Toni Erdmann c'est que c'est un film tellement spontané et vrai qu’il nous emmène dans les situations les plus loufoques, improbables, et pourtant on y croit, ça fonctionne totalement. Cela grâce au naturel des acteurs et à des choix réalistes, notamment celui de faire durer certaines scènes.
Le décalage entre le père (farceur et laissé à lui-même) et la fille (bien intégrée dans le monde du travail, responsable mais stressée et peu disponible), qui montre déjà une inversion des rôles, va provoquer aussi bien de grands moments de malaise (assez drôles) que des passages bouleversants. La relation entre les deux est parfaitement maitrisée, et permet la confrontation de deux modes de vie, deux visions. Le côté déjanté du père va permettre au film de transcender le réel avec plusieurs scènes inoubliables. Ajoutons à cela un contexte social bien développé en toile de fond puisque la fille travaille dans un cabinet de conseil qui procède à des restructurations par des licenciements et délocalisations.
Peu de films naviguent comme ça entre les différents genres (comédie, drame, film social) avec une telle aisance. Tout simplement brillant.
Mouais mouais, petite sensation à Cannes. Franchement pas grand chose à dire, c'est sympa mais ça manque sérieusement de radicalisme tout ça. En lieu et place de la dénonciation du libéralisme attendue et qu'appelle le film, on se tape une histoire banale sans prise de risques, sinon une caricature amusante mais quelque peu grossière du monde de l'entreprise. Tout n'est pas à jeter, il y a des idées, mais pas suffisamment, surtout du côté de la mise en scène, fonctionnelle au possible.
