Super film, grande surprise
Y a des scènes qui semblent vraiment magiques et d'un autre monde : quand il poursuit le voleur au début, il passe d'une place ensoleillée à un tunnel sombre et bruyant, je sais pas trop comment expliquer, mais il y a quelque chose qui se dégage de cet instant je trouve.
De plus, le "format" du film est intéressant : le fait qu'en littérature, ce film pourrait donner une nouvelle ; réduction de l'espace (une ville), du temps (une journée ou deux), de l'intrigue (retrouver la bicyclette), je trouve que ça passe super bien au cinéma, on ne s'ennuie pas une seconde, malgré le peu de choses qu'il semble se passer dans ce film.
Rah le néo-réalisme Italien. J'en ai vu un film (celui-là) et ça m'a suffit. Oui c'est très bon, oui c'est intéressant, étonnant même, mais non ça ne me touche pas.
C'est un bon film, certes. C'est touchant, les acteurs sont justes, etc. Mais pourtant, il manque quelque chose. Je sais pas quoi, mais il manque quelque chose.
Ce serait le film qui aurait incité le jeune Ettore Scola à s'intéresser au cinéma
« Un matin, allant à pied à l'école, je traversais la piazza Vittorio pour me rendre au lycée Umberto Ier qui est à côté de la basilique de Sainte-Marie Majeure et je vis un spectacle exceptionnel: la place était occupée militairement par des troupes inconnues, pleine d'armes étranges, des projecteurs avec des grosses lampes, des camions, des voitures. Je ne suis pas allé au lycée et je suis resté là à regarder: j'ai vu Vittorio De Sica qui tournait Le Voleur de bicyclette, la scène à l'aube avec les balayeurs qui se rencontrent et qui partent à la recherche de la bicyclette. Il y avait Lamberto Maggiorani, Gino Saltamerenda, un acteur de composition célèbre pour sa corpulence. Je ne sais pas si c'est là qu'est né mon amour pour le cinéma - cependant ce jour-là j'ai ressenti quelque chose de fulgurant. »
Entretien avec Ettore Scola pour Cités-Cinés, 1987.