En attendant, je continue de rêver

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Commentaires
15/12/2015 17:04:17
Un lien ? :-)
15/12/2015 17:20:23
Le voici :)

Je tiens tout de même à signaler que je ne suis pas cinéaste de formation et ne possède aucune compétences en rapport direct. J'ai juste eu modestement l'opportunité de réaliser un court-métrage documentaire dans le cadre d'un petit festival belge proche de chez moi (infos ici), le tout en 5 semaines, en participant à toutes les étapes de production ! Il a depuis été projeté également au Noordelijk Film Festival, un peu plus connu. ^^

J'ai juste réalisé un rêve de gosse.
Tout retour apprécié. :)
15/12/2015 18:45:54
Et bien c'était très sympa ! J'ai trouvé l'ensemble bien équilibré, entre la "mise en abyme" liée aux questions (on se prend au raisonnement et lance presque un débat imaginaire), la "chute du 4e mur" (les personnes qui hésitent ou ne savent pas trop quoi faire) et les moments moins formels, moins strictement documentaires. C'est bien foutu et ça ne se prend pas pour plus que c'est.

Par contre une question ne sortait pas de ma tête en regardant : comment tu as choisi/trouvé les gens ? Tu les connaissais déjà ? Tu cherchais des profils particuliers ? C'est le fruit du hasard ?
17/12/2015 01:46:46
tadanobu Tout d'abord, merci. Immense merci. Vraiment. Tu n'imagines pas à quel point ton commentaire m'emplit de joie. Ca me fait d'autant plus plaisir que tu as expressément définit mes intentions de réalisation. Et ça, venant de connaisseurs, cinéphiles comme toi, c'est très gratifiant.

Alors, pour répondre à ta question: je me suis très vite rendu compte qu'il serait compliqué de brasser une multitude de portraits pour dégager un discours cohérent sans que ça ne parte dans tous les sens. D'une part, je n'avais absolument pas les compétences ni les moyens pour me plonger dans l'analyse et l'étude des différentes classes sociales de la jeunesse, mais en plus je ne disposais tout simplement pas de suffisamment de temps (le festival se déroulant sur 5 semaines, c'est déjà très court pour finaliser un projet). Sur les 5 semaines, toutes les étapes de créations ont dues défilées et s'enchaîner. Au final on a eu 10 jours pour écrire et pitcher à la production, puis pratiquement la même durée pour tourner. Du coup, je suis tout simplement parti de moi. J'ai dressé vite-fait mon portrait et passé en revue les différentes étapes qui ont constituées ma jeunesse: étudiant-travailleur-rêveur-demandeur d'emploi. C'est banal mais ça été important pour le processus.
On a donc décidé de se concentrer sur un seul et unique critère, qui était une tranche d'âge particulière, que l'on nomme communément la période d'adulescence. On l'a fixé entre 17 et 29 ans (avant la majorité absolue/avant la trentaine). A ce moment là, il nous est paru évident qu'on devait rencontrer tous types de profils, les plus hétéroclites possibles, afin de constituer une sorte d'instantané de cette jeunesse. On a donc concrètement fait fonctionner nos réseaux, toujours en partant de rien, mais surtout on a passé des journées entières à contacter tous les lieux susceptibles de nous fournir nos "personnages": clubs de sports, écoles, maisons de quartier, centres de jeunesses, centres culturels, académies, bars, associations, ... On fixait des rdvs à ceux qui nous répondaient positivement, on leur exposait notre projet, et on convenait d'une date de tournage qui s'accorde.

Donc non, je ne connaissais absolument personne, j'aurais très bien pu interviewer mes amis mais j'avais le sentiment que ç'aurait pu être contre-productif. J'avais vraiment envie d'aller vers l'autre et me laisser porter par l'aventure. Et sincèrement, je ne regrette absolument pas ce choix, je pense que ce fut la meilleure décision. D'un point de vue humain, c'est juste super enrichissant. Au-delà de l'aspect purement professionnel, les rencontres ont toutes été fabuleuses à leurs manières. Et puis avec cette démarche, j'ai le sentiment que le film leur appartient aussi, là où il aurait pu être plus orienté si j'avais fait le choix d'aller "vers le connu". Et ce n'était clairement pas le but. Je souhaitais vraiment porter un regard sur l'intime mais en laissant libre court à chacun de s'exprimer à leur manière, dans des lieux et des situations qui leurs correspondent, pour ne pas forcer le ton, mais bien les prendre pour ce qu'ils sont et voir ensuite ce qu'il en ressort. Ce qui a d'ailleurs été le plus formidable à mes yeux, c'est de constater, plus le tournage avançait, et encore plus au moment du montage, que pratiquement TOUS exprimaient la même chose, les mêmes désirs, portaient le même discours, mais l'exprimaient (ou non) de manières différentes.

La seule difficulté au final, ça été de ne pas tomber dans le misérabilisme, et évidemment de couper, choisir et monter les portraits les plus "forts" (4/une vingtaine, +- 10h de rushs au total) pour porter ce message engagé, politique, mais que je me suis absolument assuré d'être authentique.

désolé pour la longueur !
17/12/2015 14:50:32
Putain ouais, en plus du côté cinéma, l'aventure humaine a dû être vraiment sympa. Mais garder un quart d'heure sur 10 heures de rush, ça doit être frustrant ! La durée était imposée ou vous avez choisi ?

Ca te donne pas envie de retenter l'expérience ? A mon avis, avec un sujet un peu plus précis, tu peux facilement faire un truc de 30/45 minutes. Un long métrage de 90 minutes, pas sûr, (quoi qu'Enquête sur le sexualité de Pasolini passe bien), mais en tout cas facilement plus de 15.
20/12/2015 18:46:28
tadanobu la durée était imposée dans le sens où on ne pouvait pas dépasser le format court-métrage (et ici la limite était fixée à 15' par les producteurs).

Si, clairement. Je suis d'accord avec toi. Mais dans ce cas-ci, c'est tout l'encadrement du festival qui a permis de développer et mener à bien le projet. Je n'avais aucune préoccupations financières, logistiques ou techniques à me faire. Ce qui serait complètement différent si je souhaitais réaliser un autre métrage de ma propre initiative. :(