Après une cérémonie d'un ennui digne d'un match de curling, Woody Allen ouvre le festival de Cannes avec Café society, son excellent cru 2016 (et quelle affiche ).
Le film est très classique dans sa construction à base de quiproquos, mais c'est une fois de plus si bien mené ! Allen nous sert tous les ans les mêmes histoires, avec le même type de personnages, et ça marche, encore, encore et toujours. C'est virevoltant, touchant, hilarant, émouvant, naïf, subtil...
Café society réussit l'exploit d'avoir une histoire tragique et pourtant d'être en même temps un feel-good movie à nul autre pareil. Il y a dans le film quelques scènes d'une indescriptible beauté. Jesse Eisenberg réussit une interprétation tout en retenue et subtilité, et Kristen Stewart est juste pfiouuuu
Courez voir ce film, vous n'en serez pas déçus ! Cannes 2016 commence très bien
J'avais en tête l'image d'un Woody moins efficace sur ses vieux jours, mais quand je fais le bilan à part To Rome With Love il a une belle carrière post-2000.
Petit Woody Allen pour ma part. Comme d'habitude, c'est divertissant, parfois drôle et on ne s'ennuie pas, puis la photographie est jolie et la mise en scène efficace (plutôt dans le haut du panier des Allen formellement), mais tout semble s'enchaîner un peu mécaniquement et je suis toujours resté à distance, comme si Woody ne me laissait pas le temps de m'attacher aux personnages... Sauf à la fin, belle et touchante. Puis j'adore Kristen Stewart mais je l'ai trouvée un peu fade ici, alors que je m'attendais à ce que le cinéaste la magnifie comme il l'a si bien fait avec Emma Stone lors de ses deux derniers films. Bref je suis un peu sévère mais j'ai quand même apprécié le film, mais il ne me marquera pas, et c'est probablement celui que j'aime le moins de sa période 2010 pour le moment (avec To Rome with love)...
Ce qu'il y a de bien avec Woody Allen, c'est qu'il fait toujours des films de qualité, des films élégants. Même quand il reprend des sujets assez banals, comme c'est ici le cas, il le fait avec une telle élégance que l'on ne peut qu'être comblé. C'est qu'il soigne toujours son écriture, sa photographie (la lumière est particulièrement réussie ici) et utilise toujours d'excellents acteurs.
L'humour est fin bien qu'on ait malgré tout, par moment, l'impression qu'il passe à côté de certains effets comiques.
Enfin ce qu'il y a de particulièrement remarquable, c'est l'introspection du cinéaste pointant du doigt ses propres contradictions. Lui qui se dit farouchement anti-hollywoodien - qu'on se rappelle "Annie Hall" - avoue ici sa fascination pour ce monde et pour un Hollywood rêvé. Il remarque même que les défauts du monde hollywoodien existent aussi dans sa ville, New York. Quelle différence entre le monde mondain du Café Society et les riches soirées de stars à LA?
Kristen Stewart tout comme Jesse Eisenberg - véritable double de Woody Allen - représentent ces contradictions. Elle se dit farouchement opposée à la célébrité futile mais choisit le pouvoir et non la simplicité quand le choix lui est donné. Lui affirme être dégouté du mode de vie de son oncle, mais finit par reproduire ce mode de vie à New York.
Je suis assez déçue par ce film finalement. J'ai trouvé les personnages assez antipathiques, Jesse Eisenberg est juste un copier/coller de Woody Allen, je trouve Stewart insupportable (comme souvent d'ailleurs) et l'histoire beaucoup trop banale. Je crois que le personnage le plus intéressant c'est le gangster, qui m'a fait rire à chaque apparition. Mais sinon j'y ai pas trop cru à ces personnages, comme dit Melaine il nous laisse pas le temps de nous attacher aux personnages.
Reste la photographie qui est magnifique, la mise en scène est bien aussi. Je ne me suis pas ennuyée mais c'était quand même pas folichon...
