Vu à l'instant, je dois dire que je suis d'accord avec Noisette.
Si effectivement la première partie est absolument magnifique, tendue et passionnante dans la mesure ou les enjeux moraux sont aussi déchirants pour le spectateur que pour le personnage, la deuxième partie elle pète un cran en dessous.
Pas grave, ça reste magnifique, ceci dit.
C'est quoi ce screen avec la fumée rose ? C'est dans une des versions du film ? Pas dans celle que j'ai vu en tout cas.
Du reste j'ai trouvé trop artificiel la facon dont Mifune passe de "salaud de riche" à "innocente victime" juste en quelques scènes, via le ressenti de Nakadai et Ishiyama en fait, qui ne laisse pas vraiment le choix au spectateur de se faire son point de vue. Il est loin d'avoir le capital sympathie de Barberousse ou Yojimbo, du coup j'ai eu l'impression d'être forcé d'apprécier un personnage creux.
Un film en deux parties : la première tendue et remplie de dilemmes moraux, et la deuxième chirurgicale sur bien des aspects. L'ensemble des deux parties nous donne ce film inoubliable, formellement éblouissant et très riche thématiquement. Je rejoins en tout point la très belle critique de Schaffer.
Et je suis bien sûr en parfait désaccord avec certains de mes vdd concernant la deuxième partie qui est un modèle de découpage et de précision, ce qui rend le tout très captivant. Et concernant le personnage de Mifune, il n'est jamais réellement représenté comme un "salaud de riche", même au début. Il est au contraire droit dans ses bottes (si je peux me permettre l'expression), privilégiant le travail de qualité dans le respect de la clientèle à l'optique d'une rentabilité court-terme. Et ses raisons pendant le rapt font sens, on comprend ses réticences après tout le chemin qu'il a parcouru pour en arriver à sa position. C’est beaucoup plus nuancé et subtil que le simple portrait du "salaud de riche" sans foi ni morale.
Il n'est pas présenté comme un salaud de riche, mais il faut quand même avouer que son humanité est très mis en avant parce que pour son fils, il était déjà prêt à tout pour se sacrifier et quand il s'est rendu compte de l'évolution de la situation, il a changé de position.
Il y a quand même l'intention de faire plonger le spectateur dans le doute à un moment donné.
Mais évidemment rien n'est vraiment déterminé.
Je fais effectivement partie de ceux qui ont trouvé la deuxième partie en dessous alors que j'étais totalement à fond au début, l'enquête est un poil trop balisée et en pilote automatique niveau rebondissement pour rester aussi passionnante. Ça n'empêche bien sûr pas la technique de rester au même niveau mais pas aussi impactant pour ma part.