La Ballade de Narayama

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Commentaires
26/05/2014 23:19:12
J'adore l'influence qu'a le théâtre Kabuki sur ce film. Ca se sent dans la mise en scène, majoritairement en plans large et aussi avec cette "voix off" chantée qui nous raconte certaines parties de l'histoire. Ces deux éléments disparaissent vers le milieux du film au profit d'un style plus classique mais ils reviennent dans la deuxième moitié. La musique traditionnelle elle est omniprésente et accompagne le rythme du récit, c'est un style de musique avec un ton assez particulier, très mélancolique, donc si on y est allergique il vaut mieux passer son chemin. On a également une parfaite utilisation des décors studio, sublimes au passage, qui nous ramène une nouvelle fois au théâtre quand un arrière-plan tombe ou glisse latéralement pour laisser la place à un autre, changeant radicalement d'ambiance. Il se passe la même chose parfois avec les éclairages qui changent subitement, ça je l'avais déjà vu dans certains films de Nakagawa mais ici c'est encore mieux exploité. C'est un très beau film sur la vieillesse mais aussi sur la condition villageoise et j'ai déjà envie de le revoir, ne serait-ce pour mieux cerner et analyser cette oeuvre.
02/11/2014 02:57:48
Ouais, l'éclairage ou les transitions de scènes sans réel raccord grâce au montage, c'est vachement bien foutu !
30/09/2016 00:41:37
Difficile à noter ce film (pas satisfait de ma note), mais ces transitions mon Dieu :ouch: C'est la première fois de ma vie que je fais un retour en arrière pendant un film pour bien comprendre ce que je viens de voir, hallucinant pour une oeuvrede 1958 des artifices techniques pareils, j'ai toujours pas bien compris ce qu'il en était d'ailleurs, tapis roulant, fonds verts, montage ?? :rire:

Sans parler de la photographie, à se jeter d'un pont de beauté...
01/11/2016 18:10:09
Bien d'accord avec tout ce qui a été dit au dessus, techniquement c'est vraiment impressionant, les raccords lumière, les décors qui se transforment, le montage, c'est d'une fluidité exemplaire et c'est mémorable.
08/08/2022 14:50:55

C’était extraordinaire, d’une bouleversante beauté formelle et au delà.

Ça me donne envie de revoir l’autre adaptation, dont je n’ai presque aucun souvenir !

20/06/2024 00:17:21
Avis

Kinoshita crée quelque chose d’assez pénétrant en incarnant à ce point les influences du Kabuki. On a vraiment l’impression de voir une légende ancienne prendre vie sous nos yeux, une impression accentuée par cette narration permanente au chant + shamisen et par ce choix d’une esthétique volontairement artificielle. C’est visuellement somptueux, le travail sur les décors est impressionnant et certains jeux d’éclairage sont absolument saisissants.

L’histoire en elle-même est d’une sacrée amertume, encore un film japonais classique qui jette un regard assez noir sur l’humanité en présentant ici toute sa cupidité, son égoïsme et son intolérance. Le personnage de la grand-mère est particulièrement déchirant, symbole d’une vieillesse qui n’est plus perçue que comme un fardeau et dont le seul désir est celui d’une mort prochaine. L’une des scènes les plus déchirantes doit être celle du repas, où le fils demande à sa mère si elle est prête à faire le pèlerinage (j’essaie de rester vague mais ceux qui l’ont vu savent :hap: ), le contexte, ce que ça signifie, ça m’a anéanti.

Et puis cette dernière demi-heure, pfiou. On traverse des tableaux magnifiques dans une ambiance terriblement amère, mélancolique et cruelle, j’ai vraiment trouvé ça beau dans sa noirceur. Kinoshita gère parfaitement l’émotion, appuie ce qu’il faut tout en maintenant la distance nécessaire à son dispositif théâtral, ça me semble d’ailleurs beaucoup moins mélo que quelque chose comme les 24 prunelles.

Bref c’était magnifique, et je suis très curieux de voir la version d’Imamura qui a l’air bien différente.