Notes
Cruel Optimism
Paul Clipson - 2017
Encore une fois, Bunuel me surprend agréablement.
Le film commence somme toute de manière assez classique, avec une réception bourgeoise huppée, et là on retrouve déjà avec délectation la manière qu'a le cinéaste de tourner ces frange de la population en dérision, c'est moins frontal que dans Le Charme discret mais assez savoureux, il faut bien l'avouer.
On se doute toutefois que le vrai intérêt se situe ailleurs et en effet le surréalisme va progressivement s'immiscer dans le film via un phénomène étrange qui conditionne le récit dès son apparition. Dès lors ça prend une tournure des plus réjouissantes, on est face à une sorte d'expérimentation sociale sur pellicule et, plutôt que de comprendre le pourquoi du comment qui n'aurait de toute façon aucun intérêt, on se fascine pour la façon qu'a Bunuel de faire évoluer ses personnages en même temps que son cadre, en offrant constamment de nouvelles situations. Sans compter que le cinéaste ponctue le film de ces élans d'onirisme cauchemardesques dont il a le secret.
Je me doute qu'il y a sans doute énormément à interpréter dans le film, on peut bien entendu lire ça du point de vue des classes, le voir comme une critique d'une certaine bourgeoisie renfermée dans son monde et ici mise à nu pour la réduire à l'état le plus primaire possible. Il y a comme souvent chez Bunuel une dimension sexuelle évidente, ainsi qu'un recours constant à la présence animale. Je n'ai pas forcément les clés pour interpréter tout ça mais le film n'en a pas forcément besoin et se savoure tout autant pour sa pure proposition surréaliste et sa satire mordante. Et la fin en conclusion de la farce est parfaite