9 souls

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Commentaires
26/07/2021 00:52:08
La période 2002-2005 c'est sans doute celle que je préfère chez Toshiaki Toyoda pour le moment (dire que j'ai loupé le blu-ray de chez Arrow contenant ses trois premières œuvres zut...) avec des films toujours sur la ligne de crête entre abstraction, épure scénaristique, univers allégorique mais avec une ossature assez solide pour ne pas que le sente largué, disons que c'est pas bien difficile d'entrer dans Blue Spring et son univers de Yankee dans le milieu scolaire, Hanging Garden et son thème universelle de la cellule familiale ou ce 9 Souls et son road movie méta. C'est plus difficile par contre d'accrocher à The Blood of Rebirth, Monster Club ou The Day of Destruction qui tendent d'avantage vers des trips sensoriels plutôt énigmatiques, sortes de voyages musicaux -presque- expérimentaux (Il me semble pas que Monster Club soit aussi extrême, je lui redonnerai sa chance).

Lors des 3 premières minutes Toshiaki Toyoda nous met la puce à l'oreille quant au Tokyo dépeint et la figure qui en fera partie : seule la Tokyo Tower subsiste dans une ville à nue et l'on comprend ensuite par une discussion en hors champ et une pièce plongée dans l'obscurité que Michiru est un jeune hikikomori qui est resté enfermé durant 10 années sans foutre un pied dehors.
Si dans la première moitié les évadés se dirigent vers une destination commune mais avec son lot de situations désespérantes/comiques qui nous font douter de leur envie de réhabilitation, la seconde partie quant à elle se dirige vers des landes inexplorées. Des terres rédemptrices où chacun cherche à accomplir un rêve naïf en tentant de faire table rase de son passé ou revenir vers celui-ci.
C'est merveilleux parce que ces 9 condamnés ont pour la plupart commis des crimes atroces, certains ont mêmes des tendances zoophiliques et pourtant le portrait de ces 9 gars est suffisamment réussi pour que l'empathie soit belle et bien présente.

La caméra légère et très souvent aérienne sur laquelle se balade des riffs de guitares suaves accroit ce sentiment désespéré, de vacuité de l'existence où toute tentative de rachat de ses péchés est voué à l'échec.
Je ne sais pas si on peut appeler ça du cinéma Punk mélancolique, là violence est présente, soudaine quand elle apparaît mais est le signe d'un terminus, du dernier arrêt tellurique pour ces âmes perdues condamnés avant même de descendre de la camionnette.

Le parcours de ces 9 détenus n'est pas sans évoquer la destiné des 9 Rainbows dans le manga de Taiyou Matsumoto où sans trop en dire il s'en dégage la même mélancolie existentielle lorsque chaque membre quitte le conseil à tour de rôle...
Après Blue Spring la filiation ne me surprendrait pas. Message édité
23/01/2023 21:36:36

Ah je m'attendais pas à pleurer comme ça :-( 

23/01/2023 21:41:35

Oh ! Allez j'ajoute à ma liste !