Un lac

Mon CL
  • Connectez-vous
Outils
  • Connectez-vous
Gestion
  • Connectez-vous
Commentaires
03/02/2012 23:42:16
En attendant que les critiques reviennent, je poste ça là :

J'avais beaucoup aimé (voir même adoré) les deux autres films de Grandrieux que j'avais pu voir jusqu'à maintenant, surtout Sombre, qui m'avait vraiment touché.
Si je ne garde plus beaucoup de souvenirs de ses précédents films, je savais tout de même à quoi m'attendre, et je n'ai pas été déçu.
On est là dans un cinéma extrêmement simple, doté d'une beauté brute, magnifique.
Un lac si je le revois pourra sans doute prétendre (tout comme Sombre) à faire partie intégrante de mes films préférés.
C'est un cinéma très singulier, c'est un cinéma où l'on sent l'âme des personnages, alors qu'il n'y a presque aucun dialogue, juste quelques phrases dites avec un accent que je ne peux identifier.
Grandrieux filme caméra au point, parfois c'est même flou, une famille dans des neiges, dans une forêt, au bord d'un lac. Et c'est sublime.
Je ne suis pas fan de la caméra milkshake, mais là ça vient traduire une tension intérieure du personnage, couplée parfois au flou, pour venir accentuer le malaise du jeune homme dans ses crises épilepsies... Il se dégage réellement quelque chose de cette mise en scène pour le moins surprenante.
Et diable que les paysages sont beaux, ce cadre hivernal fait partie intégrante du film, de cet univers qui semble hors du temps. Dans ce film, aucune indication de lieu ou de temps, on est plongé dans ce qui semble être un véritable univers, une véritable proposition de cinéma de la part de Grandrieux.
Alors le plus beau du film, enfin ce qui me touche profondément, c'est cette jeune fille, tombant amoureuse de ce garçon, et là on peut citer toutes les meilleures références possibles en matière de cinéastes qui arrivent à capter le vraie dans les yeux de leurs acteurs, pour en faire jaillir l'âme. Sans artifices grossiers Grandrieux, sans dialogue arrive à sublimer cette romance, touchante et ma foi juste sublime.
J'ai vraiment hâte de voir son prochain film.
Grandrieux fait partie de ces trop rares réalisateurs à oser, oser faire des choses peu conventionnelles, oser les choses très simples, à l'image d'un Dumont, pas d'intrigue Hitchockienne, on est dans quelque chose de complètement pur et épuré et ça c'est beau, ça c'est émouvant.
C'est le genre de films qui divisent, j'ai envie de dire, tant mieux, ça montre sans doute la radicalité de ce film, malgré tout je pense que ça reste un film de par sa simplicité, comme pour le cinéma de Dumont (ou de Bresson) très accessible, même aux profanes, s'ils ont l'esprit assez ouvert pour oser l'expérience, parce que oui c'est une expérience.
En tous cas je suis conquis.
03/02/2012 23:47:53
Dire que j'avais loupé la séance au cinéma :snif:

Pour avoir vu des extraits de La vie nouvelle en cour ce m’intéresse pas mal.
03/02/2012 23:51:30
ça s'achète sans trop de problèmes.

Sinon j'ai vu que le gugus avait réalisé un clip pour Marilyn Manson (une chanson que je n'aime pas trop en plus), mais c'est pas top, vraiment banal.
03/05/2012 22:53:41
00h45 sur Arte et non 23h20 comme indiquer dans le calendrier de CL.
27/12/2013 22:42:05
Je suis certainement passé à côté pour pas avoir ressenti tout ce qu'un tel film peut faire ressentir chez le spectateur.

La mise en scène est pas mal dérangeante, mais en un ou deux mouvements ça vire dans de l'expérimental étrange et j'ai trouvé ça assez grandiose.
Idem avec les personnages, le peu de dialogues m'ont laissé de marbre, voir dépassé (en y repensant et en rendant certaines scènes plus explicites un film muet aurait peut-être été plus approprié, quitte à épurer autant y aller à fond), cependant en quelques passages isolés (sous la falaise la fille et l'étranger qui s'embrassent) j'ai été pris d'une passion folle, c'était d'une pureté et d'un réalisme incroyables, rarement vu ça auparavant.

C'est ça un peu pour tout en fait, et bizarrement bien que le film fut globalement d'un ennui comble il est passé extrêmement vite... C'est dommage que la seule musique du film (qui arrive à un moment très beau par ailleurs) soit autant laide, ça a pas mal gâché.
En tout cas je préfère le Grandrieux "grandiloquent" de Sombre que l'épuré d'Un lac, là c'est un pari très risqué, alors si on parvient à ressentir là où il veut en venir j'imagine que le spectateur touche le Graal, malheureusement si on ne rentre pas vraiment dedans (alors que le début est paradoxalement très réussi)...

C'est dommage de se sentir en retrait alors que intrinsèquement c'est un film de malade.
14/12/2015 00:54:50
Ci-dessous ma critique d'allociné de l'époque ( mars 2009 )

Sublime, Un Lac est le troisième long métrage d'un artiste intégral... Tout commence par ce plan sculpté dans le bois, ce plan du frère qui s'acharne sur un arbre : il tape avec sa hache, il y met tout son coeur de bûcheron, toute sa grâce, tout son amour. Dès les premières images, nous sommes plongés dans l'intimité de la Nature, avec tout ce qu'elle comprend de beauté, de pureté et de courtoisie. Le frère et la soeur sont en permanence isolés du commun des mortels : ce Lac parle de leur amour singulier, paisible, loin du vacarme sophistiqué de La Vie Nouvelle ( le film précédent de Philippe Grandrieux ). Véritable bijou formel, habité d'audaces obscures mais fascinantes, Un Lac est un film en dehors du monde, un retour aux origines, une éventuelle adaptation du premier chapitre de la Genèse biblique : le frère, la soeur et l'étranger sont un peu comme l'Adam, l'Eve et le Tentateur du Livre. Fort heureusement, Grandrieux laisse le soin au public d'interpréter comme bon lui semble : Un Lac va très certainement beaucoup plus loin que la représentation un peu facile d'un nouvel Eden. Cela dit, l'érudition et la cinéphilie du réalisateur sont frappantes et sous-jacentes à chaque instant ( par exemple, on ne peut s'empêcher de penser à L'Aurore de Murnau en regardant son film ). Un Lac est donc une oeuvre magnifique, une expérience cinématographique indispensable. Extraordinaire et marquant.