Letter from the Mountain

Mon CL
  • Connectez-vous
Outils
  • Connectez-vous
Gestion
  • Connectez-vous
Commentaires
12/10/2020 00:18:24

Parfois j'avais juste envie de fermer les yeux et d'écouter cette musique délicate qui enveloppe le bruit de la braise, le ruissellement de l'eau de cette petite demeure vétuste pendant que des vieilles dames louent Amidabah dans la pièce d'à côté...


Il y a de ces moments songeur dans ce film, tout est bienveillance, chaleur des sentiments, on est dans cette méditation de l'instant présent, des petites choses qui font notre quotidien, qui font ce que nous sommes que l'on pouvait retrouver dans Un Jardin qu'on dirait éternelle.

Ce couple qui a connu des déboires à la grande ville aménage dans ce petit village isolé de Yanaka pour se ressourcer, se revitaliser. D'un côté on a une doctoresse spécialisé en chimiothérapie qui est atteinte de crises d'angoisses et à ses côtés un romancier qui depuis sa récompense pour son premier roman n'arrive plus à écrire. Les personnages sont très classiques mais qu'est ce qu'ils sont beaux, le mari a toujours le sourire aux lèvres, son manque d'inspiration n'a jamais l'air de le faire douter, au contraire, il vit au jour le jour dans ce petit village, se balade avec sa femme à travers les paysages rougeâtres de l'automne, partage des petites discussions avec les vieilles dames du village.... C'est juste Zen comme film, méditatif et reposant, on en sort même avec une phrase pour soit :  La neige estompe la frontière entre la montagne et le village. Tout n'est qu'un blanc immaculé.

Impossible de dire ce qui est du monde du village et ce qui est du monde des ancêtres loin dans la montagne. Printemps, été, automne, hivers... La frontière nette entre la montagne et le village disparaît doucement lorsque les saisons passent.

J'ai quand même eu un peu de mal avec la partie de 20 minutes à l'hôpital, j'ai pas trouvé ça crédible du tout...


Le film est d'autant plus émouvant que je me suis renseigné sur un village qui se nommerait Yanaka au japon, excepté cet ancien quartier de Tokyo je n'ai pas vu d'article très parlant.

Si ce n'est qu'en farfouillant plusieurs site je suis tomber sur cet article qui faisait mention de la mine de cuivre de Ashio qui est responsable d'une des plus importantes pollutions de l'histoire : avec inondations, plus acides, récoltes souillés par le cuivre, un taux de natalité et de mortalité important dans les villages par les poisons de cuivre.

Le projet du gouvernement, détruire le village de Yanaka pour construire un réservoir pour contenir l'eau contaminée. Les villageois ont du quitter le village que leur ancêtre cultivait depuis des siècles....


On peut se faire à l'idée que Takashi Koizumi redonne la paroles à ces magnifiques personnes, nous permet d'admirer ce village de Yanaka dont aucun cliché ne nous est parvenu d'avant sa destruction, et même si c'est juste une coïncidence bah c'est magnifique quand même.

Message édité
12/10/2020 00:24:52

Et puis il y a pas un seul bisou mais bordel tu le sens qui sont tellement amoureux. C'est rempli d'émotion ce film mais sans jamais déborder et dégouliner :snif: :coeur:

12/10/2020 09:34:46

Ca à l'air génial :bave: je sais pas où tu trouves tous ces films.

C'est dommage que le cinéma français ne fasse plus de films qui exploitent la diversité de paysages qu'on a en France. Je fais des randos quasiment tous les week-end, il y a tellement d'endroits magnifiques qui mériteraient d'être mis en valeur au cinéma. A part les films de Nicolas Vanier (mais bon...), d'Emmanuel Mouret et quelques autres, le gros des sorties annuelles du cinéma français c'est du drame/comédie en milieu urbain.

A quand un retour des films comme Jean de Florette ?


Quand je lis ta phrase : "il vit au jour le jour dans ce petit village, se balade avec sa femme à travers les paysages rougeâtres de l'automne, partage des petites discussions avec les vieilles dames du village.... C'est juste Zen comme film, méditatif et reposant"

On a tellement de potentiel chez nous pour retranscrire une telle ambiance, c'est dommage que ça ne soit pas davantage exploité.


Le film est trouvable sur AT ?

12/10/2020 12:37:42

Des listes, des listes et encore des listes.

Je crois que je passe plus de temps à éplucher des listes de membres sur des sites spécialisés que de regarder des films :hap:


En ce moment il y a Antoinette dans les Cevennes au cinéma qui peut être correspond à ce que cherches ? 


Il y est sûrement sur AT mais on m'a filé un dvdrip en vostfr,  je peux le partager. Après si tu trouves du bluray vois le dans une meilleure qualité. 

Message édité
12/10/2020 14:50:46

Les deux premiers screens me donnent direct envie de voir le film.

12/10/2020 19:05:56

Oui ce sont deux scènes très proches l'une de l'autre dans le film mais je ne pouvais ne pas mettre cet instant où deux personnes intimes font brûler ensemble - en fait je n'ai jamais su ce que c'était, on a ça chez nous ?  - les deux fameuses petites ficelles qui se consument.

On en a chez Obayashi, chez Kore Eda, chez Iwai, il en fallait un ici ! :hap:

Message édité
28/11/2020 15:15:44

Bon eh bien c'était beau :snif:

Je crois bien que c'est le film le plus zen, calme et reposant que j'ai vu. Le genre de film que je recherche, qui montre la nature sous son plus bel aspect et l’importance qui nous lie à elle. C’est pas tellement un feel-good movie à la japonaise comme peuvent l’être Notre petite sœur ou A gentle breethe in the village, mais c’est un beau film qui nous montre comment un couple se redécouvre vivre et retrouve la sérénité en fuyant l’ambiance stressante, presque anxyogène des grandes villes, comment il repart sur une vie plus calme et dans un cadre plus traditionnelle, à l’écoute des autres. C’est un portrait dans lequel je me retrouve totalement malgré que je sois deux fois moins âgé. On y retrouve beaucoup ces sujets de retour à vie une plus calme, respectueuse de l’environnement, des traditions et des anciens chers à Hayao Miyazaki et Isao Takahata.


Les acteurs sont tellement solaires, le mari est toujours souriant, il pourrait s’appeler Michel Fourniret que tu lui donnerais le bon dieu sans confession. Mais c’est finalement sa femme qui est la plus intéressante, on la voit revivre pleinement progressivement, retrouver le goût à une vie simple. Comme Ein je trouve le passage à l’hôpital moins intéressant.


Les enfants vivent une enfance de rêve dans ce petit village reculé, au contact de la nature et loin du tumulte des jungles de béton. La scène où ils s’en vont en chantant après avoir joué avec le couple ressemble beaucoup à la magnifique scène du Conte de la princesse Kaguya quand les enfants rentrent chez eux en chantant Oiseaux, insectes et bêtes sauvages. C’est d’une beauté !


La fin est d’une beauté, d’une tendresse magnifique ! J’ai du mal à comprendre pourquoi le film est passé aussi inaperçu, il n’y a quasiment rien sur internet à son sujet. Ça vaut largement à mes yeux les meilleurs Kore-eda et Kawase.


Message édité
28/11/2020 23:45:54

Je ne suis plus le seul à l'avoir vu et en plus c'est une excellente note :content: !


Bien joué pour la scène avec les enfants, belle comparaison :snif: 

Perso je me regarde plusieurs fois les scènes de l'O-bon où ils honorent les morts, qu'est ce qu'il me détend ce passage...Il est harmonieux ce film mais alors ce passage tu as tous les éléments qui le compose qui se mettent au diapason avec toute cette communion des gestes, de la musique, des objets qui composent le décors, sans non plus être fantastique comme du Kenji Miyazawa tu sens qu'il est descendu à ce moment là et qu'il a marqué ce petit festival de son empreinte : On retrouve cette même unité des éléments, c'est magnifique, je crois que c'est une des plus belles scènes que j'ai vu de ma vie :hap:

(Et puis vois le cheminement que m'a permis ce visionnage : J'ai craqué pour son joli poème "ame nimo makezu" > je me suis acheté un petit livre composé de quelques une de ses nouvelles > J'ai relu du Taiyou Matsumoto > J'ai immédiatement senti l'inspiration au poète > Résultat : Je n'ai jamais autant porté sur un piédestal un manga comme Number Five; Bref il y a des films qui t'enrichissent dans d'autres domaines et celui-ci en fait partie )


Le film a été un succès au japon : nominé dans 12 catégories aux Japan academy Prize, il s'est juste fait rouler dessus par Le Samourai du Crépuscule de Yoji Yamada qui lui a eu plus de visibilité chez nous.

Du même réalisateur il y a Après la pluie qui a atterrit chez nous mais bon pour celui-là tu as Akira Kurosawa qui est bien mis en valeur sur la jaquette (mon père croyait que c'était son dernier film d'ailleurs). 


Le nombre de films japonais que j'adore et qui ont été boudé chez nous... Chez Hashigushi tu as Grains de Sables ou Hush! qui ont eu droit à des sorties dvd fr mais par contre All around Us qui pourtant à fait le tour des festivals et notamment Deauville n'y a pas eu droit lui (et pour son meilleur film c'est très con), va comprendre...


En tout cas si tu as adoré celui-ci tu devrais tenter Breathe In, Breathe Out, qui a de belles similitudes justement.

Et si tu veux refaire la galerie avec du blu-ray lance toi!

Message édité
14/12/2020 10:04:06

Marrant Emaxz que tu mentionnes Kore Eda et Kawase parce c'est évidemment les deux noms qui me sont passé à l'esprit, même si pour le coup ça m'a plus rappelé les documentaires de l'une, plutôt que les films de l'autre. C'est un peu ce qui m'a empêché de complètement adorer, parfois le couple s'efface totalement pour laisser ces personnages annexes développer leurs histoires, un procédé qui m'a rappelé la deuxième partie de Les délices de Tokyo, que j'avais moins aimé. Le film est excellent quand il se concentre sur le couple, mais lorsqu'ils sont séparés (la scène de l’hôpital avec le monologue de la femme) ou disparaissent complètement (quand on suit Kyôko Kagawa et son mari) j'ai trouvé ça moins prenant. Et après je chipote, surtout avec un aussi beau film, mais ce rapport à la mort, la maladie, c'est assez appuyé.


Mais je vous rejoins sur le reste. Mon passage préféré: le long dé-zoom sur cette rue que la femme devenue médecin de ce patelin traverse pour la première fois, et tous les vieux sur le bas-côté qui se retournent pour la voir passer.

14/12/2020 10:09:09

Par contre personne pour voir son film de 2006 ? Ça a l'air bien. Ses deux derniers n'ont pas de sous titres hélas.