Une petite pépite d’animation minimaliste. Le procédé est simple : on a de l’animation rudimentaire donnant l’impression d’être griffonnée sur du papier, et une voix off détachée qui relate l’essentiel de la narration. Et Don Hertzfeldt se sert de ça pour raconter l’histoire de son protagoniste, qu’on prend d’abord pour un monsieur tout le monde mais dont on réalise assez vite les particularités. Et tout cela marche admirablement bien parce que le réal exploite toutes les facettes de son dispositif qui lui permet déjà de verser dans le pur tragicomique. On a un humour parfois absurde, parfois très noir et cynique, souligné par le ton monocorde de la voix off mais cette dernière va aussi accentuer le côté très cruel de cette histoire fondamentalement déprimante. Le film parvient à osciller entre les états et émouvoir de plein de façons, le tout accentué par l’animation qui prend parfois son envol pour titiller l’expérimental et mélanger les couleurs et les formes, voire même à convoquer des images réelles.
C’est vraiment un beau patchwork qui arrive à être drôle, acide, déprimant et attendrissant, avec une superbe fin.