Sur la première demie-heure, on constate encore une fois le talent de Mendoza, comme dans Serbis, pour capter le mouvemement et la fièvre de la ville. Le reste du film est différent : parce que Mendoza prend le soin d'instaurer un climat particulièrement dérangeant en employant une narration quasi non-elliptique, qui confère à l'ensemble un rythme singulier. Sans effet de manche, Mendoza parvient ainsi à nous faire rentrer dans cette ambiance franchement malsaine et à nous faire ressentir une tension sans pareille, jusqu'à une conclusion particulièrement réussie !
Lola est assez énorme aussi dans le style "suivons des personnages à travers la ville".
Pour rester dans les phillipines mais avec un autre réalisateur il y a Clash. Tout le long du film ils se baladent d'un bout à l'autre d'un bidonville (du moins un quartier pauvre et étroit) et en plus d'être top c'est assez sombre contrairement à lola.
Oh ben, ce qui compte au final, c'est de le voir !
Le cinéma de Mendoza, c'est une esthétique de l'hyperréalisme, où ce qui compte n'est pas de faire un joli plan, mais de t'immerger sensoriellement le plus possible dans l'univers de la survie dans une ruche urbaine.
Yep, il est parfois un peu empoté Mendoza dès qu'il s'agit de manier le symbolisme, mais celle-là elle frappe dans le mille, en plus de poser les enjeux du film en 2-3 plans (ou plan-séquence? je ne sais plus), ce qui est pas mal.
