Notes
Lettre de Sibérie
Chris Marker - 1957
Encore une fois, c'est avec Misumi que le personnage semble le mieux exploité.
Déjà la mise en scène claque, toujours aussi maîtrisée avec de belles compositions, des sacrées montées en intensité renforcées par un découpage précis, mais aussi quelques petites expérimentations du plus bel effet, notamment de brèves utilisations de filtres qui donnent un côté baroque du plus bel effet. Que dire de ce duel final rythmé autour des coups de tambour, ça n'égale peut-être pas la joute finale du 17 en terme d'intensité dramatique mais c'est clairement l'un des plus réussis de la saga jusqu'à présent.
Sinon, une nouvelle fois le film se concentre autour d'un élément pas forcément inédit (tout ce qui tourne autour de la femme, j'ai l'impression d'avoir déjà vu ça même si je ne pourrais plus dire dans quel volet ) mais elle est vraiment placée au coeur du récit, on comprend très rapidement l'ambivalence de ses sentiments envers Ichi et le poids de son trauma par quelques effets de montage saisissants. D'ailleurs c'est peut-être l'un des volets avec l'intrigue la plus "recentrée", il n'y a pas plusieurs sous-intrigues qui dilluent un peu le récit, du coup j'étais vraiment impliqué à fond.
On retrouve aussi cette facette plus humaine d'un Ichi qui peut se faire malmener, ridiculiser (il y a pas mal de scènes assez drôles qui humilient le pauvre aveugle ), ce n'est pas non plus un parangon de la morale puisque l'élément déclencheur du récit est qu'il accepte une basse besogne de yakuza aux conséquences inévitablement tragiques.