Une expérience terrible à voir idéalement au cinéma. J'en avais le souvenir d'un film qui m'avait sensiblement laissé sur ma faim, mais que nenni ! Un Frankenheimer qui va au bout des choses, complètement effrayant, à la fois dans son sujet mais dans des expérimentations visuelles. Chaque scène est d'une intelligence et d'une inventivité dinguissime qui s'étend d'une étonnante sobriété à des phases baroques, délirantes et franchement flippantes. Sans compter le fait de filmer Rock Hudson, cette icône d'Hollywood, de manière très destructrice, sans peur. Et en prime, la partition toujours très osée de Jerry Goldsmith combinée au générique dément de Saul Bass, c'est que du bonheur !
A ne pas mettre cependant dans toutes les mains, il faut aimer l'Amérique en pleine crise de paranoïa et le visuel expérimental !
Absolument brillant, même Orson Welles a du se dire un truc du genre "pas mal, pas mal"tout en pensant "merde, c'est mieux que mes propres oeuvres", quel film et avec une bonne partie des thématiques que j'affectionne!il risque d'être de plus en plus vu sur cinelounge et devrait séduire plus d'un membre.
Surprenante découverte. C'est formellement assez fou, assez unique aussi je pense, et les meilleures idées de mise en scène ne sont d'ailleurs pas forcément là où on les attend. Les réflexions que peuvent amener le film par rapport à ses thématiques et son contexte sont assez larges. J'aime beaucoup l'absurdité effrayante et sous-jacente qui se dégage de l'ensemble et ce qu'elle dit sur la précarité du mode de vie américain et de l'homme moderne. Ça me donne vraiment envie de me pencher sur la filmographie de Frankenheimer. L'analyse de Thoret est très intéressante aussi, même si je ne partage pas la même vision que lui sur certaines scènes.
Et Jerry Goldsmith et Saul Bass toujours très efficaces !
Un film virtuose formellement, avec une grande combinaison de techniques (courte focale, variation d'angles, anamorphose, etc.)qui met parfaitement en valeur la distorsion existentielle et perceptionnelle du personnage et ce dès le fabuleux générique de Saul Bass et l'incroyable (une nouvelle fois) partition de Jerry Goldsmith. Les gros plans (la sueur), le resserrement du cadre, tout surligne la claustrophobie du personnage qui veut s'échapper de lui-même, à laquelle la panacée-miroir se révèle être une catabase dans des profondeurs kafkaïennes après un appel de l'au-delà. Y règne un docteur Frankensteinheimer (sic): on passe du bureau où l'absurde naît du contraste entre l'assurance prosaïque des tenants d'une assurance-mort et le désarroi ontologique du gars qui s'est mutilé, à la salle d'opération dans laquelle la dissection du corps-âme signifie l'abandon de son identité. Cette question du libre-arbitre, de l'épanouissement face aux injonctions sociales est le thème principal du film: le phénix ne peut pas renaître car on l'a métamorphosé en pigeon. L'ivresse dionysiaque n'aura été qu'une éphémère et factice échappée...
Je l'ai vu au cinéma à sa ressortie en présence de Thoret et il a répété quasiment mot pour mot ce qu'il dit dans la vidéo
Mais immense film (et immense Thoret aussi )
Je recommande tout ce que peux faire Thoret ! Ses bouquins (sur le Nouvel Hollywood, Argento etc...) sont géniaux et les interventions filmées toujours très pertinentes !
Une expérience terrible à voir idéalement au cinéma. J'en avais le souvenir d'un film qui m'avait sensiblement laissé sur ma faim, mais que nenni ! Un Frankenheimer qui va au bout des choses, complètement effrayant, à la fois dans son sujet mais dans des expérimentations visuelles. Chaque scène est d'une intelligence et d'une inventivité dinguissime qui s'étend d'une étonnante sobriété à des phases baroques, délirantes et franchement flippantes. Sans compter le fait de filmer Rock Hudson, cette icône d'Hollywood, de manière très destructrice, sans peur. Et en prime, la partition toujours très osée de Jerry Goldsmith combinée au générique dément de Saul Bass, c'est que du bonheur !
A ne pas mettre cependant dans toutes les mains, il faut aimer l'Amérique en pleine crise de paranoïa et le visuel expérimental !