J'ai encore plus envie de le voir
difficile de parler d'un tel film, de le décrire, c'est un peu comme essayer d'attraper un nuage, les mots se dérobent entre les doigts, rien ne correspond, c'est toujours trop, le film est en-deçà de toute description... quelle splendeur, cette lumière déclinante
Je vous invite à lire les bêtises de L'Obs sur Allociné sur le film (les quelques lignes disponibles).
Leherpeur...what else ?
j'suis le seul à avoir raté wiseman?
C'est le speaker radio je crois (on ne le voit pas).
Carson Lund fait partie de la même écurie que Tyler Taormina. L’information n’est pas étonnante une fois qu’on a vu Noël à Miller’s Point et Eeephus tant les deux films partagent un même ancrage nostalgique. On peut d’ailleurs trouver curieux que deux trentenaires entretiennent un rapport si fétichiste à une période qui figure peut-être leur enfance, voire leur adolescence. N’y-a-t-il rien dans le présent qui puisse les intriguer ? C’est que c’est moins le sentiment nostalgique qui intéresse les réalisateurs que l’auscultation attentive de ce qui précède immédiatement la disparition d’une époque. Dans le film de Taormina, c’est le dernier repas de Noël avant qu’on mette la grand-mère à l’EPHAD et qu’on vende la maison, bref avant que tout ne change. Dans Eephus, c’est le dernier tour de piste avant la destruction d’un stade qui acte la fin d’une forme de rituel que les protagonistes poursuivent jusqu’au bout de la nuit, sans trop savoir pourquoi.
Les deux films diffèrent en revanche par leur ton. Chez Lund, au-delà de la légèreté de certaines séquences, il me semble que le véritable tempo est plutôt donné par la musique. Assez angoissante, elle contribue à réduire peu à peu le monde au seul terrain de base-ball. Au début bien sûr on n’y est pas tout à fait bloqué : il y a quelques spectateurs de l’autre côté de la grille, on va chercher une balle perdue dans le bois alentour, on mange une pizza. Ensuite le monde passe, la lumière décroît et certains abandonnent, disparaissent comme ils sont apparus. On bascule presque sur un film de fantôme. C’est pour moi la part d’implicite du film, l’explicite étant quant à lui peut-être un peu trop appuyé par certains dialogues, redoublant inutilement ce qui est déjà prégnant à la caméra. Cela n’empêche cependant pas la réussite du film, qui éclate pour moi dans cette scène de feu d’artifice où tout ce qu’il reste à voir, c’est le reflet de la lumière sur le visage d’un désormais ex-joueur.
Ça y est, c’est (enfin) fini, on peut rentrer chez soi.
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