L'Empire

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Commentaires
22/02/2024 00:51:38

Si vous avez l'occasion d'aller le voir sans vous renseigner avant et sans avoir vu la moindre image, foncez ! L'expérience doit être inoubliable. 

22/02/2024 05:52:21

J'y suis allé sans rien savoir du film justement, hormis qu'il y avait un aspect SF. Mais malheureusement... j'ai trouvé ça assez vain. À peine drôle... La "maire" et ses 2/3 échanges avec la population locale est ce qui m'a fait le plus sourire... à part ça je sais plus... même mes gendarmes préférés m'ont fait de la peine.

J'ai pas vu grand chose de Dumont finalement, mais j'aime ses personnages généralement, et la manière dont il les filme. Il se passe quelque chose... d'indescriptible. Mais là... pas vraiment... ou si peu.

26/02/2024 16:17:08
Avis

Sacré Bruno Dumont. Le bonhomme persévère sur la voie comique amorcée avec Ma Loute, étendue à son diptyque sur Jeanne d'Arc et à ses deux mini-séries. S'attaquant pour la première fois de plein pied à la science-fiction, nombreux sont ceux qui craignaient une banale parodie de Star Wars.

Pourtant, L'Empire est avant tout et définitivement un film de Bruno Dumont. Plutôt que de trivialement singer les codes de la saga canonique, le cinéaste s'en sert pour opérer une série de contrastes singuliers.

Les raccords et clash brutaux entre l'espace intersidéral et les habituels paysages nordiques, entre des vaisseaux spatiaux (qui mixent l'esthétique de Star Trek et l'architecture des grandes cathédrales françaises) et des tracteurs et autres bateaux de pêcheur, ainsi qu'entre des entités mégalomaniaques et des figures prosaïques, n'ont pas pour unique but de provoquer l'hilarité.

En intégrant toutes ces gueules cassées et autres innocentes jeunes filles à ce vaste décorum épique, Dumont clame haut et fort un éloge incessamment reconduit au fil de sa filmographie. Celui du médiocre, qui aux même titre que les héros archétypiques mérite de s'inscrire dans les grands mythes fondateurs et y accomplir une fabuleuse destinée.

Il en résulte, de par une attention toujours soutenue aux corps, mimiques et particularismes de ses acteurs ou non-acteurs, une remarquable tendresse qui débouche sur l'œuvre peut-être la plus ouvertement sensible de son auteur.
27/02/2024 23:40:23

Un bel hommage aux web-séries françaises des années 2010, Noob n'a qu'à bien se tenir !

Message édité
28/02/2024 15:35:40
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Évolution à la fois inattendue et logique du cinéma de Dumont, L’Empire le voit poursuivre la veine SF entamée dans Coincoin pour pleinement surfer du côté de la SF spatiale en piochant notamment du côté de Star Wars. Et bien évidemment, le réal ne va pas livrer un simple pastiche mais complètement plier les codes du genre à son propre cinéma.


Parce que L’Empire commence comme n’importe quel Dumont : les paysages du Nord, des paysans aux gueules pas possibles, le comique assez cru, le rythme lent… Tout ça avant qu’on ne voie progressivement s’insinuer le côté SF et de présenter une grande lutte entre deux camps immémoriaux qui prendrait pour cadre ce petit patelin nordique. C’est amusant de voir à quel point le réal assume son approche : non seulement le film tient très bien ses effets spéciaux dans l’ensemble (exception faite des quelques décapitations) mais il y a une vraie personnalité dans tout le côté spatial, parfois étrangement contemplatif et rempli de bizarreries - pour le coup, j’ai souvent davantage pensé à Lynch qu’à Lucas. On retrouve cette ambiguïté propre à Dumont où on ne sait jamais trop si on doit rire ou pas.

Et évidemment, la saveur de l’ensemble vient de ce contraste entre un angle SF aux enjeux cosmiques et la trivialité des mœurs du Nord. Un grand discours guerrier est tourné en dérision parce que les “chevaliers” ont des accents à couper au couteau, on passe brutalement de grandes images de vaisseaux spatiaux alignés vers notre duo d’enquêteurs préférés qui font les cons... D’ailleurs on sent qu’ils sont plus là pour le gag qu’autre chose, on les voit assez peu et Van der Weyden est quasiment muet. Mais j’aime leur présence, ça renforce cette idée un peu improbable d’un Dumont Cinematic Universe.

Tout le film est construit sur un grand rapport de dualité. Le réal réutilise les archétypes de lutte entre le camp du bien et celui du mal pour les réduire à leur expression la plus évidente puisque les personnages sont explicitement associés à l’un des deux camps. Dumont semble extérioriser cette fascination pour la dichotomie humaine présente dans toute son œuvre, cette lutte constante qui fait le propre de notre âme. D’ailleurs n’est-ce pas le propre de tous ces grands récits épiques, d’extérioriser et de condenser toute la complexité de l’être en une lutte binaire entre bien et mal ? Pour moi le film n’est pas seulement une représentation de cette opposition morale mais un commentaire sur la manière dont l’humain la met en scène. Et donc Dumont contraste perpétuellement ce conflit grandiloquent, ces dialogues solennels, avec les préoccupations à la fois beaucoup plus triviales et plus incarnées du commun des mortels. Il y a quelque chose d’émouvant à voir ces incarnations du bien et du mal tenter d’échapper à cette binarité, de goûter à ce que l’humanité peut offrir à travers toute sa nuance.

Le climax du film est de loin la plus belle scène pour moi. Jusqu’au bout je ne savais à quoi m’attendre, je savais que Dumont ferait autre chose que ce qu’une telle mise en place exige habituellement. Et il offre à son histoire une splendide conclusion, inattendue, élévatrice tant sensoriellement qu’émotionnellement et qui fait pleinement corps avec le reste du film.

Mais tout ça fonctionne je pense car Dumont n’essaie pas de faire autre chose que ce qu’il a toujours fait. Certes, il élargit plus que jamais son spectre d’influences, va piocher dans des genres ultra-populaires qui n’ont rien à voir avec ce à quoi on assimile son cinéma. Mais ça reste la même approche, la même volonté esthétique, le même rapport très pur à des personnages imparfaits voire carrément crasseux mais filmés avec grande tendresse. Ici, je n’ai certes pas été aussi ému que devant France, Flandres ou même les plus belles scènes de Quinquin/Coincoin. Les personnages sont un peu plus fonctionnels au sein d’un récit qui les dépasse. Mais malgré tout, on sent un amour pour eux, on sent de la tendresse qui va s’exprimer tant par la comédie et le décalage que par de brefs moments de sincérité.

C’est donc un jalon dans cette grande filmographie et je reste fasciné par la capacité du cinéaste à surprendre, à faire évoluer son système sans jamais en trahir l’essence.
03/03/2024 18:12:49

Ça faisait longtemps que j'avais pas vu une purge pareille et des années que j'ai pas mis un 3. C'est mon premier Dumont, pas forcément une bonne entrée dans son univers de commencer par celui-là. Je dois voir P'tit Quinquin depuis longtemps, je n'ai vu que l'épisode 1 sans jamais avoir vu la suite, eh bien mon temps aurait été mieux employé à rester chez moi à regarder ça plutôt que L'Empire. Je suis sûr que j'ai vais aimer, parce que ce qui fonctionne le mieux dans L'Empire c'est la première moitié du film quand ça reste encore assez sage et assez drôle.

Mais dès que ça part dans la SF (dès que Luchini apparait en fait) ça devient n'importe quoi : Luchini est mauvais ; on te case toutes les 15 minutes de médiocres scènes de sexe sans érotisme et précédées de dialogues affligeants pour remplir cette deuxième partie ; l'immersion dans le réel de la SF par ces grands vaisseaux spatiaux n'a aucun impact. La toute fin relève un peu la barre, mais ça ne suffit pas à m'enlever cette sensation de m'être fait arnaqué.

Dire que je voulais d'abord voir Dune 2 mais que je me suis reporté sur L'Empire parce que la salle n'était pas blindée sur celui là

17/03/2024 23:04:40

Qu'est-ce que je suis déçu par cet Empire de Dumont, ce film qui veut en faire trop et donc s'éparpille trop.

Il y a des scènes vraiment superbes dans la continuité de son cinéma comme les scènes de sexe dans la prairie, la scène de réunion sur les dunes avec les "chevaliers" à cheval ou encore l'une des séquences finales lorsque Jony "s'élève" quand il est dans son vaisseau (toujours dans cette idée spirituelle et religieuse qui est l'une des clés de compréhension du cinéma de Dumont) puis surtout la séquence finale constituée de champ contre champ entre Fredy et les gendarmes : là on frôle le sublime.

Mais le soucis c'est qu'en faisant de ce film une sorte de soap opéra et bien Dumont ne prend pas son temps et ne se pose pas assez (exceptés les quelques scènes que j'ai cité), tout s'enchaîne, on passe d'une situation à l'autre sans se poser sur celle d'avant.

De plus le côté burlesque du film est tellement forcé et vulgaire...bien moins efficace que dans Ma Loute (film qui touchait vraiment au sublime à plusieurs moments et qui ne s'éparpillait pas).

Après comme dit précédemment les scènes très "Dumontiennes" du film sont excellentes, il maîtrise toujours autant son art, ses champ contre champ sublimés par la lumière du Nord bah c'est magnifique c'est vraiment la chose qu'il sait le mieux faire.

En conclusion Bruno Dumont en voulant faire son Star Wars dans le Nord mélange son diptyque Jeannette et Jeanne avec Ma Loute tout en évoquant le sujet au cœur de sa première période à savoir le mal, le mal qui rôde et est présent partout, mais au final cette volonté de vouloir mélanger tout ce qu'il sait faire se résulte par un film qui ne prend jamais son temps et ne sait jamais réellement où se situer.

(Et puis voir "Mon commandant" aussi inherte ça m'a rendu tellement triste...)

28/03/2024 13:50:53

J’ai un peu de mal à formuler pourquoi j’ai été captivé par le film mais je vais tenter.
D’abord, j’ai mis beaucoup de temps à apprécier le travail de Bruno Dumont, j’avais commencé par deux de ses films les plus lent, à savoir L’humanité et Hors satan, et j’avais du mal à comprendre l’adoration que certains lui portent, d’abord parce que le rythme y est particulièrement lent mais ensuite car je n’arrivais pas à voir autre chose qu’une forme de fascination pour ses acteurs amateurs issus du terroir qui lorgnait presque du coté de la moquerie.
Puis j’ai vu Ma loute que j’ai trouvé extraordinaire par son dispositif expérimentale, notamment celui de mêler acteurs amateurs et professionnels, les deux groupes incarnant deux classes sociales opposées.

Je me suis ensuite tapé d’autres films du réalisateur et j’ai compris qu’il ne s’agissait pas tant de moquerie envers une catégorie de personnes mais plus d’utiliser leur gaucherie afin d’en extraire une forme de vérité, qui se manifeste notamment dans les accidents.
Dans ce film-là précisément, le film en est truffé. Et il est intéressant de voir qu’ici il n’y a pas de séparations entre les pros et les amateurs, ils s’entremêlent au point qu’on peut se demander qui l’est et qui ne l’est pas. Par exemple je ne connaissais pas l’actrice Anamaria Vartolomei (j’ai raté L’évènement) et il y a une scène avec Camille Cottin qui s’adresse à une mamie où on voit Anamaria s’empêcher d’exploser de rire. Je me suis donc posé la question de son statut, non pas qu’elle joue mal, bien au contraire mais cette accident est troublant. Au même titre que Camille Cottin semble très mal à l’aise quand il s’agit de s’exprimer avec les non-amateurs, ce qui fait un lien avec son personnage de "cheffe des gentils" qui doit se mêler aux humains.
Quant à Luchini, n’étant presque pas confronté aux autres acteurs, il est dans un délire en roue libre tout à fait réjouissant, qui match très bien avec l’univers baroque et foutraque qui l’entoure.
Ces vaisseaux en forme de châteaux/cathédrales sont d’une beauté ahurissante, c’est une proposition esthétique que je n’avais jamais vu avant. La qualité des effets spéciaux est sidérantes.

Et la musique classique jouée sur des rythmes jazzy est jubilatoire. 

On note d’ailleurs dans ces scènes ce personnage qui gigote ses grosses fesses devant lui. Doit-on y voir un pamphlet contre le culte de du corps, notamment pour les gros culs à la Kim Kardashian et compagnie?


Où est-ce là même la clef du film? On reproche également au film d’être misogyne, je pense qu’il y a une incompréhension à ce niveau-là. Le film tourne tellement autour du corps de ses deux actrices principales qu’on ne peut pas y voir là une maladresse mais plutôt une intention. Alors certes, on peut être intentionnellement malveillant mais je pense qu’il faut plutôt prendre le film comme un film érotique, si tant est qu’on ait le droit d’en réaliser un.
Avec leur corps peu vêtus (qui est partiellement justifié par la météo dans le film où il ne semble pas faire froid), le réalisateur crée ainsi une forme de désir pour le spectateur qui ne sait pas si il doit se réjouir du spectacle ou se révolter. Mais c'est justement la thématique du film, qu'est-ce qu'être humain, sinon être confronté constamment à toutes sortes de pulsions?


Plus tard dans le film, le personnage de Johnny aura un comportement très impulsif, qu’on peut caractérisé comme une agression sexuelle, qui est finalement l’incarnation d’une forme de désir masculin violent et animal, auquel le personnage d’Ana va contre toute attente répondre favorablement.
On notera d’abord la pudeur avec laquelle les rapports sont filmés, c’est à dire de loin (car "c’est comme ça qu’on filme les rapports sexuelles aujourd’hui" pour cité Dumont) mais également la loufoquerie des cris de jouissance des deux partis, qui désacralisent ces scènes d’actes, peut-être pour ne pas les inscrire dans un registre politique.
Si à l’opposée, on constate que le personnage dans le camp du bien ne baise pas, on peut y voir un questionnement autour du bien et du mal, le bien étant incarné par le fait de contrôler ses pulsions, tandis que le mal serait au contraire le fait d’y céder totalement. Et à travers ses quatre personnages, qui sont à la base des entités manichéennes bénéfiques ou maléfiques mais qui s’incarnent dans des corps humains et vivants, on questionne le rapport dichotomiques entre les questions morales et les pulsions de vie en tant qu’animal social.

Egalement on notera que le film ne cherche pas à se moquer de la science-fiction et du space opéra, notamment grâce au soin apporté aux vaisseaux spatiaux et à l'ensemble de l'esthétique du film. Il en emprunte juste certains code afin de les détourner. Ceci dit il est tout à fait compréhensible qu’un fan de SF qui ne connait pas la radicalité de ce réalisateur soit complètement déçu car le film ne rempli pas du tout le cahier des charges d’un blockbuster.
Ceci dit il est esquisse ici et là des idées, avec notamment ce plan sur la plage où on voit Johnny avec tous les vaisseaux, qui n’a pas grand chose à envier à un Dune de Villeneuve. Ou encore cet entrainement aux sabres devant la maison, qui serait dans un film grand public une phase d’initiation afin de se préparer aux nombreux combats à venir. Il n’y en aura aucun autre, et c'est là que c'est génial.
Ces idées-là sont comme métonymique, elle donne un peu à manger au fan de films calibrés (et sont réjouissantes esthétiquement) mais si on suit le film depuis le début, on se rend bien compte que le projet n’est pas tant de répondre à des attentes mercantiles mais plutôt d’être en constant décalage.


L’objet final semble épris d’une grande sincérité de la part de son auteur, qui de son propre aveu est fan de Star wars, mais plutôt que de tenter de lancer une saga, continue de creuser son sillon personnel, à savoir faire se confronter des acteurs entre eux et tenter d’extraire l’humanité qu’il y a en eux, tout en jouant avec le cinéma et ses codes comme terrain d’expérimentation.


06/04/2024 03:11:13
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Si je me souviens bien L'Empire était le titre de travail d'Hors Satan, un des meilleurs Dumont et l'un de ses derniers avant qu'il ne se mette à la comédie. C'est là qu'on se rend compte qu'à la fois tout à changer et que rien n'a fondamentalement changé dans son cinéma. Il est toujours obsédé par la figure du mal, par le nord de la France, par les visages atypiques, mais dans l'Empire le mal semble indissociable du bien. Il ne cause aucun tort, il est moins dissimulé, le mal déclare être le mal et le bien déclare être le bien alors que rien ne différencie fondamentalement leurs actions...

Avec l'Empire c'est un peu comme si Dumont voulait dépasser ces figures qui hantent son cinéma pour quelque part les tourner en dérision, montrer leur vacuité et mettre l'Homme au centre dans toute sa beauté. Finalement l'Empire se rapproche plus de Coincoin et les Z'inhumains que de n'importe quel autre projet de Dumont. Alors forcément les deux se passent dans le Quinquinverse puisqu'on retrouve nos deux gendarmeries nationales préférés, mais surtout les deux sont axés vraiment sur la comédie pure avec quelques moments forts emplis de tendresse et se finissent dans une spirale gigantesque semblant libérer les humains d'un poids (le racisme dans Coincoin, la lutte absurde du bien et du mal dans l'Empire).

Alors forcément il faut mettre les pieds dans le plat, Dumont s'amuse à parodier et à se moquer des codes des films de SF, les sabres lasers, les filles en tenues légères, les méchants empires, les humains possédés par une force extraterrestre (c'était déjà un peu le cas dans Coincoin), il le fait de manière anti spectaculaire, jusque dans la mise en scène. Je pense à des plans où on a une fille qui s'agenouille devant un mec, le mec tend la main comme une sorte d'adoubement et n'importe qui aurait cadré ça comme Vador qui tend la main à Luke au moment où il dit être son père. Mais pas Dumont, la valeur de plan ne change pas, la main est hors cadre et la séquence se poursuit, comme si le délire SF mystique ne devait pas interrompre son champ contre champ.

Et de l'autre côté à la fin on a une bataille finale qui fait pchit, mais avec des plans sur le héros qui marche devant son armée de vaisseaux spatiaux qui sont à tomber et qui feraient pâlir n'importe quel Dune ou Star Wars. Dumont sait faire et mieux que n'importe qui d'autre, juste il ne veut pas. Il cherche autre chose. Ce qu'il cherche c'est la beauté de la relation entre cet émissaire du mal et celle du bien.

Dans le même genre de procédés de mise en scène un peu étranges, ou peu conventionnels on a le montage parfois trop dynamique dans les champs contre champ. Je pense notamment à la scène avec Camille Cottin au marché où dès qu'un personnage a fini de parler, ça coupe, donnant un rythme totalement étrange et saccadé à la scène, là où Dumont dans ses autres films et dans les autres scènes du film prend le temps de faire son champ contre champ, de filmer les réactions du personnage en face histoire que l'on sente une connexion entre les deux. Comme si Camille Cottin, tout bien qu'elle est censée représenter, rendant toutes les interactions creuses.

En parlant d'interactions on a surtout Brandon Vlieghe, acteur amateur qui a comme partenaire Anamaria Vartolomei actrice professionnelle qui commence à avoir une petite renommée. La rencontre entre les amateurs et les pro ça donne quasiment systématiquement quelque chose d'intéressant au niveau du jeu et de ce qui se dégage des interactions. Et là les interactions c'est une haine viscérale entre le bien et le mal, avec des enjeux (forcément assez ridicules) opposés, mais surtout une attraction sexuelle profonde entre les deux parce que même s'ils sont possédés par des entités opposées, ils ont des corps d'humains et la chair attire la chair.

La plus belle scène du film est assurément ce moment où le personnage principal met une main au cul hors champ, la fille est outrée, elle se plaint, avant de le rejoindre et de s'en plaindre également auprès de lui mais sur un autre ton. C'est comme s'il n'avait pas fini ce qu'il avait commencé, comme s'il l'avait allumée. Malgré tout le charabia cosmique, le contact de la chair fait ressortir les émotions humaines et le désir. Il y a quelque chose de sublime. Un peu comme si on dépassait cet antagonisme il restait l'amour. Vraiment troublant. Surtout que forcément la main au cul fait agression sexuelle et elle est jouée comme tel au départ, mais Dumont en fait autre chose, il en fait quelque chose de fondamentalement humain.

Après l'Empire est sans doute le film le plus foutraque de Dumont, ça part dans tous les sens, on a plein de scènes très drôles (mais bon j'étais le seul à rire dans la salle... suis-je le seul à avoir un sens de l'humour ? sans doute...), ce qui fait qu'on ne s'ennuie pas, qu'il n'y a aucun temps mort, mais que lorsque le film se termine il y a un côté assumé : c'est tout ? tout ça pour ça ? Dumont montrant par l'exemple la vacuité de cette lutte.

De toutes façons l'Empire est un film tellement étrange, tellement décalé, ne voulant rien faire comme les autres, partant dans ses propres délires métaphysiques, avec des décors assez... euh... surprenants (quelle idée de génie de mettre le camp du bien dans une sorte de cathédrale cosmique et le camp du mal dans un palais avec de grands jardins à la française), que la majorité des spectateurs restera sur le bord du chemin. Mais malgré tout je reste persuadé que même ceux qui restent hermétique face à cette œuvre y repensent parfois le soir et que ça les travaille.
18/01/2025 18:05:48

J'veut bien le fait que Dumont ce sois un réalisateur exigeant et que depuis quelque années ses films "sortent de leur sphère" et touche un public plus large que celui de niche auquel il s'adresse, mais toutes les personnes (majoritairement les féministe, les suceurs de meufs et les youtubeurs qui combine les deux, très connu pour être pertinent lorsqu'il faut parler d'art) qui considère que c'est le PIRE film de 2024, pire que Venom 3, Ducobu 5, Madame Web, Chiens et Chat, BORDERLANDS, c'est juste faire un coming out en public d'être la serpillière a foutre du divertissement facile, y a 10 000x plus de cinéma juste dans les rare scène spatiales et dans le design des vaisseaux fusionné a nos chateaux que dans tout les films que j'ai cité, correction y a du cinéma.