Je suis allé voir Monsieur Aznavour un peu à l'aveugle, sans même checker les premiers retours (ce que je fais rarement), notamment en raison du duo de réalisateurs à la barre (Grand Corps Malade & Mehdi Idir) qui m'avait séduit avec leurs anciens projets.
Et hélas, sans avoir passé un mauvais moment, j'ai l'impression d'avoir assisté à leur première sortie de route, du moins en terme de créativité et d'élans de mise en scène, car le film suit méticuleusement les rails du biopic consensuel et fédérateur. A l'image de Charles Aznavour qui me paraît être une personnalité hautement appréciée par le grand public. Le piège de la fiche wikipédia semble s'être refermée sur les réalisateurs qui peinent à créer de vrais moments de cinéma au sein d'une encyclopédie chapitrée trop écrasante pour ces petites 130 minutes.
Pourtant, on prend le temps de s'attarder sur les débuts galères du chanteur notamment via son duo avec Pierre Roche. Les tournées dans les bars douteux sur des petites scènes, parfois en vélo. Les filles, l'Amérique, le Québec la rencontre avec Edith Piaf. Une plongée plaisante d'autant plus qu'elle m'était totalement inconnue. Et peut-être que le film aurait dû se limiter à ça. Car une fois le petit Charles devenu Aznavour et star internationale, le cahier des charges du biopic rend le film davantage pataud et prévisible. Et on sent qu'il est préférable d'éviter de trop écorcher l'image de la star. Les nombreux tubes illustreront les uns après les autres les moments de vie du chanteur sans pour autant disséquer les choix d'écriture ou d'orchestration.
Un biopic traditionnel de saison j'ai envie de dire. L'année prochaine ce sera Johnny ou Polnareff. Rien d'honteux et même plutôt agréable pour découvrir un peu mieux l'artiste pour un néophyte comme moi. Seulement le cinéma peut parfois offrir bien davantage qu'une recherche Google.
Premier teaser, mais toujours aucun visuel de Rahim en Aznavour.