Wonka

Mon CL
  • Connectez-vous
Outils
  • Connectez-vous
Gestion
  • Connectez-vous
Commentaires
28/12/2023 14:46:56
Avis

La perspective d’un film sur Wonka m’en touchait une sans faire bouger l’autre, ça semblait être une énième opportunité d’exploiter un filon connu en faisant un prequel facile. Fort heureusement on a Paul King aux commandes qui a déjà offert au monde la crème de la crème du divertissement familial contemporain avec Paddington 1 et 2. Et vu que King maîtrise parfaitement son sujet, il n’y avait aucune raison de ne pas lui laisser faire strictement ce qu’il voulait sur ce Wonka.

Parce que oui, Wonka ressemble clairement à ce que King a fait sur Paddington, c’est-à-dire qu’on a un pur divertissement tout public qui prend une forme de conte et qui va juste offrir de l’émerveillement au spectateur en toute sincérité, sans jamais prendre son public enfantin pour des débiles et sans jamais franchir la limite entre naïveté et niaiserie. On suit un personnage certes plus excentrique mais tout aussi rayonnant de positivité que le petit ours et toujours aussi dépendant de la bonté humaine, donc forcément susceptible de se faire avoir. Et on a juste envie de suivre Wonka, de voir ce mec excentrique parvenir à vendre son chocolat au-delà de toutes les merdes qu’il traverse. Le film parvient à garder cette tonalité positive, entraînante, sans non plus occulter les galères ou les dangers traversés par le personnage.

On rencontre de belles pourritures, des salauds qu’on adore détester comme l’excellent perso de Paterson Joseph ou le duo du lavoir, mais aussi toute la petite bande qui finit par entourer Wonka, la gamine est particulièrement attachante d’autant plus que son côté terre-à-terre permet souvent de contrebalancer les folies du personnage principal. Pour le coup, Chalamet est vraiment excellent dans son rôle qui tranche avec ses habitudes, il parvient complètement à se fondre dans son personnage. Il n’a pas la noirceur sous-jacente des incarnations de Wilder et Depp mais c’est entièrement assumé.

Parce que pour le coup, on peut dire que King s’approprie vraiment l’univers de Dahl, en gardant le côté émerveillant et décalé, l’amour pour les inventions, les astuces. Mais le côté parfois un peu cruel de l'œuvre de Dahl est totalement absent ici, ou en tout cas cantonné aux persos vraiment méchants. Mais c’est tant mieux, j’aime autant que le réal fonde l’oeuvre originale avec son propre univers. Le film a d’ailleurs l’immense mérite de ne jamais tomber dans les travers d’une œuvre “connectée”. C’est une petite histoire auto-contenue, qui n’a pas pour ambition de raconter toute la vie de Wonka ou d’expliquer comment il est devenu un peu allumé. Non il arrive plus ou moins tel qu’on le connaît et vit une histoire propre avec des personnages propres. Les seules références à l'œuvre de Dahl restent limitées au perso (assez rigolo à mon sens) de Hugh Grant et à la toute fin, c’est le minimum mais je dirais qu’il n’y a absolument pas besoin d’avoir lu le livre ou vu un des films précédents pour comprendre.

Bon et formellement c’est toujours aussi inventif, King sait utiliser sa caméra de manière astucieuse pour se fondre dans son univers et accentuer le sentiment d’émerveillement, utiliser juste ce qu’il faut d’effet de style pour donner sa singularité à son film sans tomber dans le m’as-tu-vu. Je regrette un peu le manque de variété dans les décors mais c’est compensé par le côté comédie musicale où l’on a non seulement des morceaux réussis, agréables à écouter et qui font avancer la narration et illustrent es motivations des personnages mais qui en plus sont mis en scène de manière assez réjouissante, avec de l’ampleur et du mouvement. Tout ça est vraiment stimulant.

Le divertissement de fin d’année idéal. Paul King prouve qu’il est capable de transcender les attentes en dehors de son ourson fétiche, prouve qu'on peut encore faire un film "à licence" avec de la personnalité et du charme, et s’impose définitivement comme l’un des réals les plus passionnants à suivre en termes de pur film grand public, facile à regarder mais riche et à la positivité infectieuse.