My Heart Is That Eternal Rose

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Commentaires
23/11/2013 15:12:38
Avec My Heart is That Eternal Rose, Patrick Tam, un des piliers de la nouvelle vague hongkongaise et mentor du grand Wong Kar-Wai, s'attaque à un genre devenu traditionnel à Hong Kong dans les années 1980 : l'heroic bloodshed, genre fondé par John Woo en 1986 avec Le syndicat du crime. Impossible de ne pas être séduit quand on connaît et apprécie un minimum Patrick Tam, qui a cela de grandiose qu'il offre toujours des lectures très personnelles des genres qu'il exploite. My Heart is That Eternal Rose ne fait évidemment pas exception. S'il inscrit évidemment dans la logique profondément romantique et épique initiée par l??uvre de John Woo, il en détourne grandement les codes visuels pour aller dans une direction différente et donner une interprétation plus personnelle. Cette orientation différente, on la ressent surtout dans les fusillades. En effet, si celles-ci sont sans doute aussi brutales et aussi stylisées que celles de John Woo (sans pour autant en atteindre la maîtrise et la grâce viscérale), elles sont par contre beaucoup plus courtes, beaucoup plus sèches et reposent avant tout sur le suspense. A ce titre, la fusillade finale est un véritable monument, et ce, à tous points. Le découpage y est d'une maîtrise absolue, et le résultat final est d'une force et d'une puissance absolument incroyable. Au-delà de ça, le choix de Patrick Tam de mettre en avant le personnage de Joey Wong et de faire tourner autour de cette magnifique actrice l'intégralité de son récit et de ses personnages s'inscrit complètement dans une démarche de détourner les codes du genre et d'aller contre les modes, une intention louable et ici brillament menée par un Patrick Tam au sommet de sa forme : esthétiquement, c'est superbe (Christopher Doyle + David Chung = epic win), et la mise en scène est très réussie. Et évidemment, on notera les prestations impériales de Tony Leung et de Kenny Bee dans un de ses meilleurs rôles. Et enfin, c'est un film d'une grande cruauté et d'un incroyable nihilisme... Un indispensable.