Notes
Cobra Verde
Werner Herzog - 1987
Vraiment le nanar de l'année
J'en sors aussi, j'ai du mal à être hyper conquis sans m'être fait chier. Les persos étaient plutôt légers.
Disons qu'on sent qu'il y a deux projets dans le film : la peinture grotesque d'un entre-soi bling bling et le sempiternel thriller financier/rise&fall. Sauf qu'il y a absence complète de direction dans tout ça et on voit bien que Scott ne tranche jamais la question. Du coup je me suis juste marré à chaque fois qu'un personnage autre que Pacino contrefait un accent italien parce que c'est juste à mourir de rire.
On doit pas avoir la même définition de ce qui est à mourir de rire ni du terme "nanar", malheureusement de plus en plus vidé de sa substance
J'entends par "nanar" un film involontairement drôle dont le divertissement naît justement de cet accident. Et Gucci a de vraies moments nanardesques à mon sens. Son adn est suffisamment batarde pour que ça ne soit pas que ça mais quand même. Si je veux bien croire que Leto cabotine à dessein, que le reste du cast soit à l'avenant m'a plutôt l'air involontaire.
Je ne vais pas contredire que Leto a l'accent de Super Mario mais ça m'a semblé volontaire et ça m'a fait rire. A part ça les accents ne sont pas si marqués, et à part éventuellement celui de Lady Gaga je ne vois vraiment pas lesquels peuvent faire mourir de rire ni quels passages sont nanardesques à ce point.
Driver qui arrose son collègue des camions, la scène de cul, le look de Jeremy Irons, le fait qu'ils sont tous de la même famille mais que pas un n'a le même accent que son cousin/oncle/père, les transitions entre deux séquences qui passent du coq à l'âne (le passage de vie à trépas d'Irons en une fraction de secondes notamment) , la vente des parts d'Aldo aux irakiens, toutes les scènes de Jared Leto, l'accent russe de Lady Gaga, Salma Hayek, l'omniprésence des tubes de l'époque pour meubler l'image, ... Il y a un espèce de systématisme grotesque dans le film qui ne me semble pas toujours très assumé, et ça passe autant par le jeu des acteurs que par le montage qui est peut-être le truc le plus daubé de l'ensemble. Du coup je persiste vraiment à trouver ça nanardesque .
Au moins je comprends mieux, perso à part les accents très (trop) variables, je n'ai ressenti aucun de ses passages comme assez grotesques pour verser dans le nanar, ou du moins je l'ai perçu comme assumé. Même ce que tu dis sur le montage avec des transitions parfois brutales me semblait volontaire, après on aime ou pas bien sûr. Si c'est ça ton nanar de l'année ça va en tout cas
Je rejoins un peu les différents avis de mes VDD. Le film a clairement le cul entre deux chaises et ne sait pas trop ce qu'il a à nous raconter. Je reproche aussi ce manque de contexte, le film démarre à une période un peu floue, on ignore à quel niveau se situe l'entreprise Gucci en terme de notoriété. Quant à la famille de Gaga (que j'ai trouvé néanmoins très bonne dans son rôle), c'est un peu la même chose. C'est une pauvre riche ou plutôt une riche du pauvre, et bien qu'on semble insister sur la différence entre le noble (Maurizio) et la bourgeoise (Patrizia) ça ne fonctionne pas vraiment.
Ah et énorme +1 pour la langue, j'en ai ma claque de voir des films tournés en anglais parce que c'est international. Surtout qu'ici, le sujet s'y prêtait vraiment, on cherche quand même à dépeindre une dynastie familiale dans un milieu de niche, ultra particulier. Alors oui on a quelques éléments de langage, des ciao et buongiorno e grazie de temps à autre. Certainement pour nous faire croire que c'est juste naturel pour eux de parler anglais dans le cadre de l'environnement dans lequel les personnages évoluent, mais en fait on y croit pas une seule seconde. J'ai également eu un drôle de sentiment quant à la manière dont la musique est utilisée dans le film (on se serait cru dans le dernier Cruella par moment, j'ai beaucoup pensé à Bohemian Rhapsody aussi). Et le montage n'est effectivement pas toujours très pertinent.
Enfin, c'est BEAUCOUP trop long (bon je devais grave pisser aussi), le climax tombe un peu à plat, et en terme de mise en scène j'ai trouvé ça très très sage.
Cela dit, paradoxalement je n'ai pas boudé mon plaisir puisque je dois avouer avoir passé un bon moment.