Bon j'espère que les gens ne s'arrêteront pas au fait qu'il s'agit d'un film roumain de 2H30 qui se passe dans un couvent, et qu'ils iront le voir
Les presque 150 minutes ne se voient presque pas. Le scénario est très bon dans la retranscription du quotidien, on pourrait dire qu'il ne se passe pas grand-chose mais au niveau de l'écriture, l'intérêt réside dans le soin apporté au détail et par exemple à la description de la communauté. Mais sinon, l'essentiel du film tient plus, à mon sens, dans sa mise en scène très picturale mais organique aussi. C'est un film très fort, moins puissant que 4 Mois, 3 semaines et deux jours, mais plus intéressant au niveau mise en scène, c'est elle qui fait tout et qui porte le spectateur.
Sans trop pouvoir analyser ça ( peut-être me faudrait-il le revoir ), je pense que les fans de Bergman et de Béla Tarr doivent le voir ( pour Tarr, peut-être les plan-séquences ! Pour Bergman, ça parle de Dieu :raccourcifacile: ).
le film est très long, il faut être (très) patient pour qu'enfin Mungiu nous offre toute l'horreur de cette histoire déchirante entre deux femmes qui maintenant tout oppose. La mise en scène est sobre, les lumières sont blafardes, les plans séquences sont longs et l'ambiance est par moment glauque. Vu comme ça, ça donne pas envie mais le spectateur est plongé dans le quotidien si particulier de ces nonnes et j'ai même ressentie beaucoup d'empathie pour ces femmes, en particulier pour Alina (superbe performance soit dit en passant).
Une dernière heure profonde et forte mais tout ce qu'il y a avant était de trop pour moi... J'ai pas vraiment été emballé par la mise en scène ou quoique ce soit de technique, c'est plus la réflexion sur la foi, le doute l'amour de dieu/des hommes, les voies du seigneur, le choix de vie que peut faire un être qui m'ont intéressés ! Les personnages prennent une vraie dimension trop tard, c'est dommage !
Je trouve la mise en scène pas parfaitement en accord avec son sujet. Si Mungiu veut montrer cet endroit hors du temps, loin du délabrement du centre ville il aurait du adopter un filmage plus rigide. La caméra tremble pour rien et c'est selon moi un contresens. Le début est intéressant avec ces 2 femmes toujours en représentation toujours sous le regard d'un autre (Dieu?) mais c'est peut-être trop long pour juste cette idée.
La suite c'est mieux mais à part une scène assez stupéfiante (la sorte de crucifiement) ça manque eut-être d'intensité jusqu'à la fin. La dernière scène est très bonne.
Sinon je ne comprend pas vraiment les prix que le film a eu à Cannes. En quoi le scénario est extraordinaire (d'autant plus que c'est basé sur des faits réels)? Et les actrices ne sont pas stupéfiantes non plus (elles jouent bien mais bon)
J'ai bien aimé cette "idée" de faire des plans assez longs où on voit juste les regards des gens.
Prix du scénario totalement mérité selon moi, complexe, subtil et ouvert dans tout les évènements:
D'abord dans l'amour complexe qui lie les deux jeunes femmes. Passionnel et envahissant de la part d'Alina, protecteur quasi maternel et plus modéré pour Voichita qui porte désormais davantage Dieu dans son coeur, mais qui laisse ses doutes prendre place au cours du film. Il reste aussi une ambiguité quand à la sensualité entre les deux femmes car la relation semble bien plus forte que de la simple amitié (scene du massage où la tentation semble forte).
Après, le cas Alina reste complexe également, on comprend bien qu'elle n'est pas totalement folle et fait surement des crises de jalousie envers l'amour que porte Voichita pour la religion, elle voit le couvent comme un lieu d'enfermement et de contrainte qui l'empêche de vivre pleinement son amour avec qui elle espère s'en aller. D'un autre coté son comportement est tellement odieux voir fou qu'il peut vraiment prêter à croire à un cas de folie.
Enfin, le final sur la responsabilité du couvent dans la mort reste une véritable question importante. Bien sur, les conditions dans lesquels Alina a été traité ont été immondes et ne sont pas pardonnables : manque de nourriture, froid, ligotage. Mais on peut aussi dire que le comportement d'Alina devenait vraiment extrême, que c'était ça ou la jeter seule sans rien à la rue, que l'hopital a été totalement incompétent et que la messe d'exorcisme a été faite à la demande de Voichita, seule personne qui tenait encore vraiment à Alina (vu l'état de son frère).
Les presque 150 minutes ne se voient presque pas. Le scénario est très bon dans la retranscription du quotidien, on pourrait dire qu'il ne se passe pas grand-chose mais au niveau de l'écriture, l'intérêt réside dans le soin apporté au détail et par exemple à la description de la communauté. Mais sinon, l'essentiel du film tient plus, à mon sens, dans sa mise en scène très picturale mais organique aussi. C'est un film très fort, moins puissant que 4 Mois, 3 semaines et deux jours, mais plus intéressant au niveau mise en scène, c'est elle qui fait tout et qui porte le spectateur.
Sans trop pouvoir analyser ça ( peut-être me faudrait-il le revoir ), je pense que les fans de Bergman et de Béla Tarr doivent le voir