Onoda, 10 000 nuits dans la jungle

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Commentaires
Emaxz 08/07/2021 19:06:31

Pluie de critiques élogieuses après sa projection à Cannes, certains critiques parlent du "meilleur film de guerre de ces dernières années".

A voir, les réactions à chaud à Cannes sont souvent extrêmes en positif ou en négatif.

Mais ça sort le 21 juillet en salle.

Dirty_Flichty 08/07/2021 21:03:51

L'habituelle ribambelle d'avis excessifs cannois :hap:

La bande-annonce m'a pas mal fait penser au Fires on the Plain de Tsukamoto, en plus de la guerre du Pacifique ils partagent la même photo au très désagréable rendu vidéo (ça fait pas envie en tout cas).

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Mordechaye 08/07/2021 22:43:56

L'unanimité était déjà dans les avis de ceux qui l'avaient vu avant Cannes :( .

Message édité
OfficierGrant 25/07/2021 19:27:42

C'est filmé à la pellicule ?

Dirty_Flichty 25/07/2021 19:50:18

Mon commentaire précédent laissait peu planer le doute (non donc, à la Red)
Mais ce "rendu vidéo" que je trouvais déplaisant dans la (très mauvaise) bande-annonce s'évapore au final rapidement. Ca m'a juste frappé dans la scène d'intro.

Message édité
Dirty_Flichty 05/08/2021 19:41:45

Chouette interview d'Arthur Harari (et ses influences) sur Chaos Reigns.

Yayap 11/09/2021 15:01:03
Avis

Wow, ça faisait longtemps qu’un film ne m’avait pas fait cet effet dans une salle de cinéma.

Forcément, le sujet de départ avait de quoi intriguer même si on pouvait tout autant redouter le syndrome du biopic académique. Mais c’était sous-estimer Harari qui effectue à mon sens tous les choix pour rendre cette histoire la plus forte possible, malgré le fait que finalement rien dans les choix de narration ou de mise en scène ne soit foncièrement novateur.

Mais il y a déjà quelque chose dans la durée et le rythme du film, ça parvient à ne jamais être ennuyant et à constamment renouveler les situations traversées par les persos principaux et en même temps il y a quelque chose de très lancinant qui donne l’impression que le temps ne s’écoule plus de la même manière. Ce qui fait qu’on a finalement vraiment l’impression d’avoir vécu ces 30 ans d’isolation dans la jungle, qu’on ressent la fin de la même manière que le perso doit la ressentir.

De plus on a un choix de format d’images pas trop étiré qui permet à la fois de mettre en valeur cette superbe jungle foisonnante et toute sa verticalité tout en donnant constamment l’impression, dans les plans large, qu’elle écrase les personnages. D’ailleurs la caméra de Harari se concentre énormément sur ces derniers, il y a beaucoup de gros plans sur les visages et surtout les regards qui sont parfois parmi les plus éloquents que j’ai pu voir récemment. D’autant plus que le montage sait quand couper et quand faire durer le plan pour décupler son impact.

Et je pense que c’est cette dimension intimiste et le fait que le réal reste constamment à hauteur de ses personnages qui rendent le tout si bouleversant. En soi le film est assez riche thématiquement, ça dit énormément de choses sur le conditionnement du soldat mais on peut élargir à la construction d’un sens à l’existence, les mensonges que l’on se raconte pour continuer de croire que notre vie sert à quelque chose. D’ailleurs la scène où les deux soldats interprètent complètement de travers la tentative de communiquer avec eux en cherchant des explications alambiquées est tout aussi drôle que cruelle et terrifiante (on pourrait presque voir ça comme une mini-thèse sur le complotisme, même si je doute que c’est ce que Harari voulait faire :hap: ). Sans oublier tout ce que le film dit sur la mort et à quel point le rapport à cette dernière échafaude le parcours du personnage d’Onoda.

Mais tout ça sert avant tout à construire et nourrir les motivations du personnage, à aider le spectateur à comprendre sa posture et les raisons qui lui font poursuivre sa quête absurde, tout en rendant le tout complètement déchirant parce qu’on sait ce que ce mec traverse tout autant que l’on sait à côté de quoi il passe. Il faut d’ailleurs souligner l’interprétation assez énorme des deux acteurs qui jouent Onoda, surtout comme je le disais qu’il y a énormément dans les enjeux du film qui passe par les non-dits, les regards ou les expressions. Et je trouve que le film a énormément de coeur, il arrive à rendre palpable les relations au sein de cette petite famille de soldat (il y a pas mal de petites scènes de vie plus légères mais tout aussi essentielles que le reste), à ce que chaque départ ou obstacle impacte comme une massue.

Un beau petit choc et sans aucune hésitation mon film de l’année jusqu’à présent.
jejeninjaki 03/01/2022 16:22:30

Magnifique film de guerre, mais ce serait réducteur de le limiter à cette catégorie.

resolution 16/01/2022 20:09:32
Avis

J'avais beaucoup d'attentes sur ce Onoda et c'est surtout de la déception qui en ressort. En fait j'ai vu un film beaucoup trop long et qui n'arrive jamais à sortir d'un certain académisme. Disons que ça ne m'a ni intéressé, ni fait vibrer, ni rien du tout... Alors qu'au départ un film de quasiment trois heures sur un mec seul dans la jungle à garder son île pensant que la guerre continuait ça me bottait pas mal.

En fait je reprocherais au film d'être exactement là où on l'attend et de n'avoir aucune réelle surprise (je ne parle pas de surprise scénaristique). Il fait, gentiment ce qu'on lui demande, il faut filmer les gens qui passent un bon moment, il faut filmer les gens qui s'engueulent, les conflits avec la population locale, tout y est, c'est pas nul, c'est juste fade et sans saveur. J'ai déjà vu tout ça.

Même la construction scénaristique, avec les analepses pour bien expliquer comment on en est arrivé là, n'a rien de bien folle.

Je trouve le film sage, propre sur lui, qui finalement ne s'attarde jamais sur une séquence, qui n'ose pas étirer le temps, nous faire ressentir ce que c'est que 10 000 jours. J'ai l'impression qu'à chaque fois qu'on nous montre quelque chose dans ce film, c'est un passage obligé (les disputes, les réconciliations, les morts, etc) et que le quotidien a été totalement passé sous silence alors que c'était ce qui devait occuper la plupart de leurs journées. En gros le réalisateur s'intéresse à ce que l'on a déjà vu mille fois partout ailleurs et finalement pas à ce qui faisait l'originalité de son projet. Comme s'il avait peur du vide.

Vide qui compose pourtant la vie de son héros...

Et surtout un truc vraiment tout con, mais après quasiment trois heures de film, on ne sait toujours pas à quoi il passait ses journées tout seul...
La quasi absence de la question de la sexualité m'a gêné, comme si c'était tabou. Un des mecs s'approche d'une femme qu'ils ont fait prisonnière, mais il recule bien vite... Je veux dire rajouter un peu d'ambigüité dans les personnages n'aurait pas été de refus. (et je ne veux pas de : ouais mais dans la vraie vie blablabla ça c'est pas passé comme ça, mais dans la vraie vie ils ont buté une trentaine de locaux, là ils butent quasiment personne et quasiment toujours en situation de légitime défense, difficile de faire des personnages plus lisses)

Parce que moi j'aurais voulu être ému de voir ce type dans sa quête absurde, perdre tous ses compagnons les uns après les autres et tout à coup réaliser que toute sa vie a été un mensonge, qu'il a mené une vie ascétique pour rien, que ses amis sont morts pour rien, mais j'ai juste l'impression que Harari, n'avait aucune idée de comment le faire ressentir, alors il nous cale un petit plan sur des larmes et on passe à autre chose. On parle quand même d'un mec qui doit en l'espace de quelques instants renier toutes ses croyances passées sur lesquelles il avait fondé sa vie.

Et visuellement j'ai trouvé le film sacrément laid avec ses nuits américaines...

Alors c'est pas nul, ça occupe pendant quasiment trois heures, mais bon si j'en tire rien... c'est pas la peine.
Parkko 28/01/2022 22:56:26

Comme toi, deux choses me gênent dans ce film.
La question du sexe, je me suis posé plein de fois la question. Il y a bien ce passage avec la femme. Une fois on voit un homme mettre la main dans le pantalon... et puis c'est tout. Pas vraiment d'ambigueté entre les différents soldats. Rien.

La deuxième chose, la plus frappante c'est pour moi que je ne sais pas de quoi est fait leur quotidien. Surtout lorsqu'il se retrouve seul... Il se passe toujours quelque chose à l'écran : une rencontre, un problème, un combat... On ne ressent pas l'ennui, on ne ressent pas le vide immense de cette aventure. C'est bizarre à dire mais il manque presque 30 minutes dans le film où il faudrait juste nous faire ressentir ce que c'est que ce vide immense : 30 ans quand même ! 30 ans et malheureusement chaque scène est utile dans la construction du scénario. Je comprends bien que l'intention n'était pas de faire un film contemplatif, mais pour autant fallait-il ne laisser aucun espace à la simple possibilité de suivre sa vie quotidienne, de voir les gestes qui se répètent et non pas une succession d'aventures qui sont bien dilués, en fait, dans 30 ans dans cette jungle, si on prend du recul.


Après je ne jette pas tout, j'ai quand même aimé, mais je reste un tout petit peu sur ma faim.