Rien à foutre

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J'étais super emballé dès que j'ai vu le lancement. J'ai même assisté à l'avant-première belge.
Petit détail : ça fait du bien de voir une actrice plutôt reconnue dans un film comme celui-ci - loin d'être mauvais, le film profite d'une tête d'affiche qui je pense sert son propos et permet une meilleure visibilité. Je ne sais pas s'il m'aurait tant donné envie avec une nobody en premier rôle. Chapeau à Adèle d'avoir su reconnaître la qualité du projet et d'y être entré.

Le film se découpe en deux parties : une partie où on suit Cassandre dans sa vie d'hôtesse de l'air, puis une deuxième où elle revient à la maison et passe du temps avec son père et sa soeur.

J'ai adoré la première. On rentre dans un milieu relativement connu au XXIe siècle en Europe (l'aviation low cost) et pourtant on apprend dans ses coulisses tout un tas de choses que - personnellement - je ne réalisais pas. On entrevoit les dérives du milieu, mais plus largement les dangers de l'exploitation, des services qui doivent absolument faire du chiffre. On questionne le soi-disant glamour de se réveiller chaque jour à un endroit différent ou même le paraître d'Instagram. C'est tant de petites critiques qui peuvent paraître moralisatrices, mais on reste relativement dans la surface et les réalisateurs évitent de forcé un positionnement ou un point de vue. C'est plus un étalage de faits.
Je regrette tout de même qu'on ait pas eu un moment de grande tension comme le film le laissait entrevoir par moments : j'aurais adoré voir une scène de crise entre Cassandre devenu 1 et l'une de ses hôtesses, Cassandre devant jouer la "méchante" parce qu'on la presse à faire du chiffre. Ou justement un moment où son autorité serait remise en question par une collaboratrice plus "battante" qu'elle, et en plus en plein vol. C'aurait fait une scène d'action mémorable. Mais je comprends et respecte la sobriété avec laquelle les réalisateurs ont voulu traiter le sujet.

La deuxième partie, en revanche, m'a bien moins intéressée.
Je pense que le but était de reconnecter Cassandre avec des valeurs plus primaires, comme sa famille, et son héritage. On a bien sûr le deuil de sa mère, qu'elle n'a visiblement jamais fait. Mais je ne sais pas pourquoi, le film a manqué sa cible pour moi. On a de jolies scènes en famille, certes - dont certaines sont improvisées comme l'ont confirmé les réalisateurs, mais je n'ai jamais réellement ressenti quelque chose de fort. Je n'ai peut-être pas compris l'importance de cette deuxième partie, mais on est tant dans la sobriété que j'ai du mal à voir le but.

Le film se termine à Dubai et je ne sais pas vraiment dire si Cassandre a évolué depuis le début du film - était-ce nécessaire est une autre question. On dirait qu'elle reprend sa vie d'avant, avec un autre job, moins low-cost mais présentant les mêmes contraintes. Peut-être est-elle plus heureuse, maintenant qu'elle est davantage en paix avec sa famille ?

Loin d'être inintéressant, j'ai été déçu de ne pas avoir autant apprécié Rien à Foutre que je ne l'avais espéré...

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Je ne pensais pas accrocher autant. Une tranche de vie dans tout ce qu'elle a d'inintéressant et de touchant. Un film simple et élégant.

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Rien à foutre est sans doute le film le plus simple qui soit. Pas d'intrigue, juste le quotidien forcément banal d'une hôtesse de l'air dans une compagnie low cost. Le film commence comme il se termine, sur un moment de vie, presque pris au hasard.
Il n'y a rien dans le film qui pourrait sembler improbable, des vols, à la formation des hôtesses de l'air, en passant par les soirées en boîte à la recherche de sexe sans lendemain.

La mélancolie du personnage principal a quelque chose d'universel, c'est celle de tous les jeunes adultes rentrant dans la vie active, ne sachant pas trop où ils vont, navigant à vue. Et si ça peut paraître cliché, le film ne donne jamais d'impression de déjà vu. On est face à quelque chose de frais. Certes le ton est assez désabusé, sans paillettes, mais il y a toujours de l'espoir, le film parvient à trouver le bon équilibre pour ne pas donner quelque chose de déprimant et tire-larme, sans pour autant être trop léger. Il y a toujours un petit espoir, quelques moments de légèreté.

Surtout que le personnage n'est jamais jugé, elle boit dans l'avion, elle refuse d'être solidaire avec des grévistes, refuse d'embarquer une jeune femme... D'ailleurs c'est assez bien vu qu'elle est toujours obligée de sortir la même excuse lorsqu'elle va emmerder un passager : c'est pour la sécurité et qu'elle même on va lui balancer cette raison idiote en pleine face lorsqu'elle aura commis un impair (et l'une de ses rares bonnes actions du film). La sécurité c'est une excuse pour tout et surtout n'importe quoi et personne n'ose contester une mesure prise pour la sécurité... Même si tout le monde sait que c'est bidon...

Adèle Exarchopoulos tient donc là son meilleur rôle depuis la Vie d'Adèle (et sa meilleure performance aussi, tant qu'à faire). C'est pas manichéen, c'est juste la vie d'une jeune femme, avec ses hauts, ses bas et surtout ses absurdités et elle a la joue très bien cette vie.

Bref, un beau film.

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Sympathique ce petit film belge mais je reste hélas un peu sur ma faim.
C'est pourtant un beau portrait de femme, très contemporain, et un film sur la solitude. On comprendra par la suite les raisons de cette fuite en avant et je trouve le parcours durant les deux parties bien distinctes plutôt touchant et réussi. Mais les réalisateurs s'attardent dans un premier temps davantage sur le milieu de l'aviation low cost dans un style documentaire assez percutant. L'angle est intéressant, et bien que l'on se doute que ces compagnies utilisent des méthodes discutables, on ne peut qu'être révolté par certaines scènes. Je rêve désormais d'un Stéphane Brizé aux manettes d'un tel film.

Parce que oui, Rien à foutre aborde ces sujets et tant d'autres... et à mon sens finit par se perdre quelque peu. Amitiés contrariées et épisodiques, plan cul à répétition, réseaux sociaux envahissants, destinations peu reluisantes et jalousie envers Emirates (belle pub pour la compagnie). Ce n'est que lors de séquences très précises que l'on se recentre réellement sur Cassandre, et d'ailleurs Adèle Exarchopoulos l'incarne à merveille lorsque les séquences durent un peu. Elle a cette capacité à sourire tout en ayant un regard d'une profonde tristesse.

C'est lorsque l'on bascule dans la seconde partie, beaucoup plus intimiste chez sa famille en belgique que l'on comprend véritablement la trajectoire de Cassandre. Encore une fois, certaines séquences sont très réussies et à priori parfois improvisées. Il ressort du vrai, du concret, du palpable. On a parfois l'impression de fumer une cigarette à leur côté. Mais c'est aussi quelque peu longuet, attendu et platement filmé.

Rien à foutre c'est une joli proposition, honnête dans le style si prisé du cinéma européen qu'est la représentation d'une "tranche de vie". Les fulgurances viendront essentiellement de l'actrice star, de manière sporadique. Cela a le mérite de retoquer l'ennui qui guette sur le palier, et de passer un agréable moment. Je l'aurais cependant oublié d'en peu de temps, faute de cinéma et de scènes réellement marquantes.