Notes
Cemetery of Splendour
Apichatpong Weerasethakul - 2015
Un petit film de plus dans la galaxie des films bourgeois parisiano-parisiens. C'est à fond ma came sur le papier mais le personnage d'Anaïs Demoustier manque un peu d'aspérités. C'est un personnage très entier (et à l'excès) qui file dans la vie à une vitesse folle. On lui reprocher "d'avancer comme un tracteur", au point de laisser tous ses interlocuteurs sur le carreau. Jusqu'au jour où elle n'est plus maitresse du rythme. Et là le récit louvoie un peu,puis fait du surplace, devient très tendre. Mais je ne sais pas, il manque un "truc".
C'est de l'ordre du téléfilm de milieu de semaine...
Mais comment trouvent-ils un financement ?
Le film laisse un sentiment assez étrange. Le récit file à 1000 à l'heure dans la première demi-heure, le montage est d'ailleurs ultra agressif, les ellipses sont nombreuses et c'est pour le moins déstabilisant. Pourtant, ça fonctionne. En l'espace de quelques scènes aux dialogues qui fusent, Anaïs existe, on la saisit sans aucun mal. L'incarnation est équivoque, ce personnage si candide, solaire et pétillant d'Anaïs servira forcément à explorer des thématiques plus profondes, par exemple ses aspirations personnelles, son rapport au bonheur, au sens de la vie. C'est évident, et d'ailleurs esquissé plusieurs fois. Mais en vérité, le film ne laisse pratiquement aucun espace à de tout ça. Le segment avec Daniel prend fin de manière assez abrupte. Bon, dommage mais ok, pourquoi pas. Naturellement, on se met à penser que la narration va enfin calmer sa marche en avant et prendre le temps de se concentrer sur la psyché d'Anaïs. Mais non, à cet instant Emilie apparaît dans la vie d'Anaïs et tout va basculer. On comprend que malgré le caractère grotesque de la situation, c'est cette relation particulière à plus d'un titre (sic.) qui va compter et nous être contée. On reprend espoir, cela va enfin faire sens. Jusqu'à cette dernière séquence, qui fini en eau de boudin. Quel gâchis, Anaïs était amoureuse, Emilie d'elle aussi, tout comme nous depuis si longtemps.
En résumer, je rejoins assez l'avis de reso. Le film ne sait pas ce qu'il souhaite raconter et c'est très frustrant. S'il s'agissait de nous exposer une personnalité extravagante et ingénue, les 15 premières minutes suffisait. Pour le reste, il aurait fallu laisser le temps au développement des sentiments, moins de l'intrigue, somme toute futile.
Y a des passages très drôles je trouve, le moment où le personnage de Denis Podalydès débarque au colloc de sa femme et voit Anaïs... la réaction m'a tué, c'est priceless !.