Halloween Kills

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Commentaires
05/03/2022 16:18:20

J'avais déjà mis 6 au précédent volet de Gordon Green et rebelote ce coup ci .. failli mettre 5 mais les 15 dernières minutes rattrapent -en partie- ce que je n'ai pas eu avant > à savoir du sang et la figure de Myers qui apparaît vraiment comme étant un "mc guffin" (pas vraiment le bon terme mais ballek) horrifique ... et du coup y'avait tellement moyen de faire mieux bordel.. quand j'ai vu les meurtres bien sanglants au début et la séquence plus tard  de la bagnole avec le couteau dans l'oeil, la portière qui fait que la fille avec le desert eagle se tue elle-même :rire: je me suis dit que le gore et le bouffon allait être assumés à fond et finalement les minutes passent et tout cela ne vient pas.. on a encore trop de bla bla et de scènes inutiles alors que y'avait juste a offrir au spectateur un jeu de massacre entre les chasseurs et Michael sur 1h30. Dommage... c'est un petit 6/10 qui penche vers le 5 au final.

05/03/2022 19:13:53

Ce que tu décris ressemble beaucoup a un 5,5.

Message édité
25/10/2022 09:53:50
Avis

J’enchaîne avec Halloween Kills qui m’intriguait tant le film semble diviser. Et je rejoins plutôt le camp des conquis.

Le film est clairement super imparfait, je pense qu’il souffre de manière amplifiée du défaut du premier qui est de vouloir faire un peu trop de trucs à la fois. Mais je trouve ça super intéressant sur tous les points en fait. Disons qu’on a passé avec le précédent la case de l’hommage/soft reboot et qu’on peut à présent faire autre chose, emmener les personnages et les idées ailleurs. D’ailleurs, si le film semble d’abord s’imposer comme un remake du Halloween 2 original avec ce contexte hospitalier, on se rend très vite compte que ni l’approche ni la finalité ne sont les mêmes.

On sort ici du cadre du traumatisme individuel vécu par Laurie Strode pour évoluer vers un traumatisme collectif, celui des survivants qui ont vécu les événements du film original (on fait même revenir certains acteurs) et par extension celui de toute une ville. Ça permet d’aborder la notion de mentalité de foule - on ne va pas aller jusqu’à comparer à du Fritz Lang mais il y a de l’idée - et la notion de la transmission du mal. Parce qu’ici Myers est de plus en plus présenté comme une figure abstraite, surnaturelle et symbolique. D’un côté, on peut trouver que ça trahit l’idée simple que Carpenter en présentait mais de l’autre, j’ai envie de dire autant assumer une direction plutôt que de rester éternellement dans l’ombre du film de 1978. Rob Zombie avait l’approche inverse en humanisant le perso du Boogeyman et j’aime l’idée que ces deux approches radicales puissent coexister. Myers devient donc ici non seulement l’incarnation mais aussi le catalyste du mal pour toute la société.

Mon reproche serait que le film n’est pas très subtil et même parfois assez didactique avec son message. Les intentions thématiques sont souvent explicitées par le dialogue alors que les idées sont déjà présentes à l’écran, un peu dommage. Le film a aussi un côté bordélique avec ses sous-intrigues, on alterne entre les scènes avec le tueur, celles avec Laurie et sa famille, la foule, les flashbacks… C’est un peu fouillis et le rythme s’en ressent un peu vers le milieu. D’autant plus qu’on essaie de créer un truc mélancolique avec ces flashbacks, les personnages qui évoquent l’innocence du passé, mais ça ne fonctionne pas vraiment parce qu’on y accorde trop peu de temps. D’un autre côté, j’aime que le film foisonne d’idées, même si c’est pour les assembler de manière imparfaite.

D’autant plus que ça régale côté pur slasher. C’est probablement le Halloween avec le plus haut body count (dans ceux que j’ai vus) et on peut dire que ça y va dans le gore et la violence, avec un côté over-the-top assumé qui rend le tout assez jouissif. C’est vraiment tout cet aspect que j’ai préféré : c’est brutal tout en flirtant avec le grand-guignol et Green ne manque pas d’idées de mise en scène pour mettre en valeur ses massacres. Après il y a une dimension jouissive accentuée par le fait que tous les persos sont un peu cons et “méritent” de mourir, en tout cas ça ne me faisait ni chaud ni froid l’essentiel du temps. Mais je ne sais pas à quel point c’est voulu, au vu du propos c’est peut-être un geste très cynique à la Ridley Scott dans les derniers Alien. En tout cas ça a contribué à rendre tout ce bordel intéressant.

C’est clairement l’une des suites les plus intéressantes à Halloween que j’ai pu voir, malgré ses imperfections et ma préférence de coeur absolue pour le 2e film de Rob. Vivement le dernier qui a l’air de diviser encore plus :hap: