(et c'est ça tout le film)
Chaque soir à neuf heures tient autant la comparaison avec Nobody Knows que Dark avec Stranger Things si on s'en tient seulement seulement au contexte social de départ : des enfants livrés à eux même dans une maison sans l'aide des adultes, voilà c'est tout.
Autrement c'est un film assez unique je dois dire où règne malgré tout une bienveillance, un passage de flambeau réconfortant après ce drame soudain (on ne verra la mère vivant que quelques secondes...) que l'on doit à la seconde fille de la fratrie (de 7 enfants quand même!) qui fait preuve d'une maturité très active pour diriger dans la foulée tous les petits membres dans cette grande demeure d'un autre temps. Au programme dans cette première partie quelques disputes et des larmes oui mais surtout des débrouillardises pour ne manquer de rien et "vivre comme si rien n'avait changé".
Très vite Jack Clayton déjà habitué à l'horreur avec son The Innocent nous démontre une nouvelle fois qu'il est capable de nous terrifier, parce que oh que oui Chaque soir à neuf heures est une œuvre profondément cruelle puisque cette cruauté reste dans le domaine du réaliste, dans les répercussions d'une éducation -implicitement- décrite comme zélée envers la religion ( et encore c'est peut-être un euphémisme?) : Il ne me semble pas que ce soit dit de manière explicite mais il suffit de voir cette mère en train de mourir qui ne réclame aucun médecin et ses enfants qui sont méfiants vis à vis des institutions extérieurs à leur demeure.
Sans trop spoiler il suffit d'assister à ces terribles cessions de neuf heures du soir et ce qui peut en résulter de plus difficile à supporter, surtout quand il s'agit d'enfants...
Dur de décrire la sensation que procure le visionnage sans se laisser aller à décrire toutes les scènes...La critique de Schwitz est plus complète si besoin.
Les enfants sont merveilleux, d'un naturel impressionnant, cette demeure (au gothisme modéré) leur appartient complètement, c'est vraiment immersif, qui plus est quand il n'y a pas un, ni deux, mais 7 gosses incroyables! même si l'accent est mis sur certains d'entres eux, les autres existent aussi et encaissent la mort de leur mère à leur façon.
C'est un véritable choc ce film, je trouve ça toujours compliqué de faire "jouer" de jeunes acteurs dans des films aussi durs moralement, je me demande comment il est possible de les faire crier de chagrin de manière aussi viscérale, ça vient vraiment du fond des tripes, je suis toujours curieux de savoir comment l'équipe s'y prend avec eux...
Limite sur certains aspect c'est un peu le film que j'aurais aimé concevoir (même si dans mon esprit ça aurait été encore plus terrible ).
Bref c'est une très grande œuvre, peut-être qu'un jour on aura droit à une édition française (digne de ce nom).
Et chaque soir à neuf heures, ils vont se recueillir dans le jardin, là où ils ont enterré leur mère.
Chef d'oeuvre à voir absolument. Un gros gros choc. Pas vraiment envie d'en parler pour que vous le découvriez tranquillement. Personnellement, je n'ai jamais vu des enfants aussi jeunes jouer comme ça. Ils sont 7 et pas un n'est mauvais, bof, fade, impersonnel, ils sont tous très bons.
Exceptionnel(s)