C'est la deuxième heure qui donne cette impression surtout. Je trouvais dans la première moitié que la multiplicité des points de vue donnait un rythme intéressant au film. Je m'attendais d'ailleurs à ce que le film finisse par se noyer dans cette "toile" et qu'on arrive à quelque chose d'assez abstrait. Sauf qu'Assayas joue plutôt l'extrême clarté (pour le côté didactique-Wikipedia du coup) malgré l'aspect tortueux du montage, et là j'avoue que ça m'a un peu perdu. C'est devenu assez long, en plus d'être sans surprise.
Par contre le casting du film est impeccable. Et Ana de Armas est définitivement partout en ce début d'année.
Ah mais oui, quand j'ai vu cette voix off qui sortait de nulle part, j'ai totalement été out et tenu par la main, ça casse tous les enjeux par la suite, avec des indicateurs placés un peu partout. Avec une construction sans émotion, des fondus enchaînés qui font plus tics formels qu'autre chose...
Mais oui, les acteurs sont bien, très choqué par le coup de vieux de Wagner Moura et Ana de Armas sympathique. Mais avec le recul, ces deux persos ont vraiment très peu d'intérêt tels qu'ils sont exploités et développés dans la narration choisie.
Quand aux points de vues multiples, j'ai trouvé ça quand même pas formidable parce que les personnages semblent pas super bien caractérisé (histoire vraie gnagnagna), ils existent vraiment très mal hors champ, les objectifs censés caractériser les persos sont pas très clairs. Et on sait jamais vers quel chemin du réalisme ça souhaite aller, par exemple avec un décalage très grinçant de Penelope Cruz avec son bébé.
Et je sais pas si c'est la réalisation ou les conditions de délai de production, mais je sais pas comment tu peux t'accrocher un personnage qui lance "Moi, je veux sauver des vies" si tu ne laisses pas vivre ton perso. Direct tu as droit à un fondu ellipse à la seconde suivante, comme si le film était pressé, t'enchaîne le découpage des scènes d'une manière tellement informative qu'on ne croit pas à ce qui se passe entre deux.
Et puis le héros ou sa femme qui te sortent les conditions du pays, ça sonne faux quand tu ne vois rien de tout ça à Cuba. Toute la misère cubaine n'est qu'indiquée dans des dialogues qui sonneraient presque HS.