Avec Border, Ali Abbasi investit une forme de fantastique loin de l'imagerie traditionnelle du genre. Son duo de freaks bénéficie d'un ancrage réaliste - l'un est un apatride nomade, tandis que l'autre officie comme agent de sécurité aux contrôles douaniers - et austère, prenant racine dans une société nordique qui brille par sa grisaille généralisée.
La mise en scène, sans effets de manche (malgré quelques rares saillies qui avoisinent le kitsch), capte cette romance borderline moins dans une optique lyrique que d'étude clinique de nos perceptions et définitions standardisées de la notion de monstruosité.
Le conflit idéologique qui oppose finalement ces difformes tourtereaux, mise en abyme des différentes réactions possibles à une altérité oppressive - repli communautaire belliqueux ou ouverture pacifique - évite l'écueil du simpliste "c'est la société qui est monstrueuse", pour titiller nos acquis culturels avec un sens unique de la provocation nuancée.
Un grand thriller tranchant comme un scalpel comme seuls les Scandinaves peuvent en produire, doublé d'une réflexion socio-politique passionnante.
Avec Border, Ali Abbasi investit une forme de fantastique loin de l'imagerie traditionnelle du genre. Son duo de freaks bénéficie d'un ancrage réaliste - l'un est un apatride nomade, tandis que l'autre officie comme agent de sécurité aux contrôles douaniers - et austère, prenant racine dans une société nordique qui brille par sa grisaille généralisée.
La mise en scène, sans effets de manche (malgré quelques rares saillies qui avoisinent le kitsch), capte cette romance borderline moins dans une optique lyrique que d'étude clinique de nos perceptions et définitions standardisées de la notion de monstruosité.
Le conflit idéologique qui oppose finalement ces difformes tourtereaux, mise en abyme des différentes réactions possibles à une altérité oppressive - repli communautaire belliqueux ou ouverture pacifique - évite l'écueil du simpliste "c'est la société qui est monstrueuse", pour titiller nos acquis culturels avec un sens unique de la provocation nuancée.
Un grand thriller tranchant comme un scalpel comme seuls les Scandinaves peuvent en produire, doublé d'une réflexion socio-politique passionnante.