Les Éternels

Je n’ai rien vu d’autre de Jia Zhangke donc j’aurais du mal à comparer ou à en parler plus généralement, mais en tout cas c’était très beau. Ça se construit énormément sur l’implicite et le non-dit, c’est très lancinant, parfois assez onirique et contemplatif, et l’impact émotionnel se construit vraiment progressivement, avec énormément de mélancolie et d’amertume (surtout durant la troisième partie).

Oh quel pied ! Ca fait tellement plaisir d'aimer autant, à nouveau, JZK. J'ai tellement aimé sa période de Platform à Still life, que voir des films corrects mais sans plus par la suite me laisser presque indifférent était devenu une immense déception à chaque film depuis des années.

Là, j'ai l'impression de la voir renaitre, de poursuivre sa filmographie après quelques petits crochets. On retrouve les thèmes et la maitrise qui le caractérisent. L'évolution de la Chine, les relations familiales, on a même le retour de la petit scène surréaliste. Techniquement c'est superbe. Certaines scènes m'ont laissé sur le cul (en particulier la scène de la voiture, jusqu'à la baston). Le film est très bien écrit et il faut souligner la magnifique performance de Zhao Tao, au sommet de son art. Mais le personnage de Bin n'est pas en reste. Un vrai plaisir.

Avis

L'académisme visuel et narratif de Jia Zhang-ke alourdit inévitablement la force de son propos, pourtant passionnant sur le papier. La froideur ambiante qui en résulte, couplée au manque de relief de cet univers tellement factice, font du visionnage un vrai combat contre l'ennui.