Notes
Aguirre, la colère de Dieu
Werner Herzog - 1972
Malheureusement je suis complètement passée à côté de ce film
Tout d'abord je dois avouer que ce Bresson ne m'attirait pas, la religion n'étant pas un sujet qui suscite mon intérêt habituellement. Cependant, j'ai bien fait de le voir malgré cela, car ce film m'a profondément touché. Chaque phrase, chaque scène, chaque personnage m'ont impressionné - dans le sens "laisser une impression". — Mais la religion ne m'intéresse toujours pas - bien que je comprenne désormais mieux, que l'on puisse trouver un grand intérêt psychologique, philosophique dans les films "religieux", "austère" si on n'y voit pas qu'un simple film chiant sur la religion. — Ce qui semble sûrement évident pour beaucoup de monde, mais moi, je semble m'en apercevoir nettement qu'aujourd'hui.
J'aimerais être en mesure d'exprimer simplement et avec aisance ce que j'en ai pensé, mais compte tenu de la richesse et de la diversité des émotions suscitées tout au long de la projection (j'ai même fait de courtes pauses pour me remettre de ce que je venais de voir !), je crains que cela ne soit impossible sans un effort considérable, et donc je préfère me contenter d'un : "C'est génial, allez le découvrir par vous-même.".
Toutefois je peux affirmer sans hésitation qu'il s'agit - selon moi - du chef-d'œuvre de Bresson, à moins que "L'Argent" (que je n'ai pas encore eu l'occasion de visionner) n'en soit meilleur.
Aussi, je suis sûr que Guy Debord a été influencé par ce film, la monotonie des personnages, et même certaines tournures de phrases m'ont rappelés sa diction, certaines de ses phraséologies. Bien sûr, je ne dis pas que G. Debord fait du Bresson, les visions artistiques (et donc politiques) étant différentes, et je sais que tous les Bresson à partir du Journal d'un curé ont cette forme, mais celui-ci est sûrement l'une de ses influences. Par exemple, à 29:37 : "Je voulais seulement faire le geste de l'acceptation totale - de l'abandon. Même solitude, même silence." me fait grandement penser dans la forme à du Debord. En plus lorsque l'on sait que ce curé est un ivrogne qui meurt lié à son alcoolisme, c'est assez amusant de remarquer la coïncidence.
Les enfants de ce film sont tous si pertinents et lucides - j'ai jamais autant apprécié en écouter. Quels dialogues ! Quels visages ! Quelles scènes ! — La scène où ils se tiennent la main par exemple, que c'est beau ; et ça m'a rappelé une autre scène merveilleuses de ses "Quatre nuits d'un rêveur".
"Nous sommes à la guerre, que veux tu, il faut regarder l'ennemi en face. Faire face comme il disait. Rappelle toi, c'était sa devise." — Une phrase que G. Debord aurait pu détourner — et qui me plaît.
Je n'aime pas cette expression mais je dois le dire, j'ai pris une claque.